Crise sanitaire. Comment réussir le déconfinement
La pandémie du coronavirus et l’absence de vaccin, de traitement antiviral efficace démontré, ont poussé le Maroc a adopter le confinement des populations mais ce dernier, même s’il peut être prolongé ne pourra pas durer éternellement d’où la question qui se pose de savoir comment devrait se faire la sortie du confinement ?
À cette question, l’Académie nationale française de médecine vient d’apporter une réponse qui pourrait inspirer le Maroc. Celle-ci vient de dévoiler quelques principes à retenir pour que «la sortie du confinement se fasse dans les meilleures conditions de prise en charge des cas graves dans les établissements de santé, de limitation de la propagation du virus, de reprise d’activités professionnelles et de compréhension par le public».
Ainsi, cette académie recommande que la sortie du confinement soit décidée sur la base de la région et non par classe d’âge. Il faudrait également que seules les régions qui ont enregistré une décroissance des patients atteints du virus et devant être hospitalisés s’y emploient. Il faudra aussi attendre que les besoins de réanimation reviennent à l’état pré-épidémique. L’académie préconise aussi d’interdire que les personnes d’une région sortie se placent dans d’autres régions qui sont toujours en situation de confinement. «Que la décision concernant les régions frontalières soit prise en concertation avec les États voisins», ajoute l’académie. Et comme il ne faut pas croire que la sortie du confinement est synonyme de fête, de festivals ou même de rencontre sportive….il est recommandé de maintenir l’interdiction des rassemblements et des mesures de barrières sanitaires (lavage des mains, gel hydro-alcoolique…).
«Ces mesures doivent même être renforcées par le port obligatoire d’un masque grand public anti-projection, fût-il de fabrication artisanale dans l’espace public. Cette dernière obligation serait la marque que la sortie du confinement n’est pas encore un retour à la vie normale et elle devrait être maintenue jusqu’à l’arrêt de la transmission du virus (absence de nouveaux cas dans les 14 derniers jours)», souligne l’institution, ceci afin d’assurer une bonne compréhension et assimilation par les citoyens, il faudra que les arguments présentés pour le maintien ou la sortie du confinement soient développés région par région. Ceci dit, il ne faudra pas faire l’erreur de se baser sur les résultats de tests biologiques individuels pour mettre fin au confinement des population car «leur disponibilité et leur fiabilité n’apparaissent pas assurées à brève échéance et donc leurs implications opérationnelles seront sources de confusion», prévient l’académie.
Celle-ci recommande de déclencher dans les plus brefs délais les études de sérologie à visée épidémiologique en population générale, cela doit concerner tout le pays sur une base régionale, ce qui permettra de faire une évaluation du risque de survenue d’une deuxième vague épidémique. Et bien entendu, il faudra que le monde entier conjugue ses efforts et moyens, scientifiques, techniques et industriels…pour trouver rapidement un vaccin contre le Covid-19.
Pour rappel, le Maroc a rendu obligatoire le port du masque. Aussi, il a été décidé de distribuer des bavettes au niveau des épiceries du pays à partir du lundi 6 avril. Trois sociétés ont été choisies pour s’en occuper, à savoir Centrale Danone, Copag et Dislog. Il faut aussi retenir que moins de 500.000 masques fabriqués au Maroc seront distribués chaque jour auprès de 70.000 points de vente dans les épiceries et les grandes surfaces, entre autres.
Ces bavettes dont l’accès sera facile seront vendues à 2 DH l’unité (voir détails en page 7). Sur ce point, il faut bien préciser que selon l’OMS, «le masque n’est efficace que s’il est associé à un lavage des mains fréquent avec une solution hydroalcoolique ou à l’eau et au savon». Cette décision de rendre obligatoire le port du masque laisse penser que le gouvernement se prépare à une sortie de confinement. En effet, cette sortie permettra à l’économie de souffler un peu après l’étranglement qu’elle a subi suite à la pandémie du Covid-19 et du confinement qui en a résulté.