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Crédit Suisse : une banque minée par les scandales à répétition

En octobre 2022, la banque a réglé un litige aux États-Unis datant de la crise financière de 2008 et relatif à des titres adossés à des créances hypothécaires. Elle procède à un versement de 495 millions de dollars.

La banque Crédit Suisse a dévoilé jeudi une perte de 7,3 milliards de francs suisses (près de 7,4 milliards d’euros) pour 2022 au terme d’une année à nouveau très agitée. Pour rappel, la banque a lancé une grande restructuration pour tenter de se redresser après des scandales à répétition qui ont terni son image. Les ennuis du groupe bancaire ont commencé le 1er mars 2021 quand, dans un communiqué, Crédit Suisse annonce la suspension de quatre fonds, dans lesquels 10 milliards de dollars ont été investis. Ils sont liés à Greensill, une société britannique qui s’appuie sur des montages financiers complexes afin de prêter de l’argent aux entreprises pour payer leurs factures. Plusieurs grandes banques sont touchées par cette affaire, mais Crédit Suisse est la plus affectée. Le dossier lui coûtera quelque 5 milliards de dollars.

En octobre 2021, la banque est rattrapée par une affaire de corruption au Mozambique autour de prêts à des entreprises d’État. Les autorités américaines et britanniques lui infligent 475 millions de dollars de pénalités. Les crédits, accordés entre 2013 et 2016, auraient dû financer des projets de surveillance maritime, de pêche et de chantiers navals, mais ont été en partie détournés pour des pots-de-vin.

En février 2022, l’Organized crime and corruption reporting project (OCCRP), un consortium regroupant 47 médias, dont «Le Monde» et «The New York Times», publie une enquête appelée «Suisse secrets». S’appuyant sur les données de 18.000 comptes datant des années 1940 à la fin des années 2010, elle révèle que la banque a hébergé des fonds de clients sulfureux. La banque rejette «fermement» les conclusions de cette enquête, affirmant que ses données sont «partielles», «inexactes» ou «prises hors de tout contexte».Début février 2023, le site d’investigation judiciaire Gotham City révèle que le parquet fédéral a ouvert une enquête sur le vol de données auprès de la banque pour identifier la source des fuites. Fin mars, une Cour aux Bermudes confirme que l’ex-Premier ministre géorgien, Bidzina Ivanichvili, a subi des pertes dans des placements gérés par Patrice Lescaudron, un ancien banquier star de Crédit Suisse, licencié en 2015, puis condamné pour escroquerie à Genève en 2018, et qui s’était suicidé deux ans plus tard. La Cour lui reproche d’avoir fermé les yeux sur ses malversations. L’affaire rebondit ensuite à Singapour où le milliardaire géorgien saisit la justice pour poursuivre des filiales de la banque. En juin 2022, la banque est condamnée dans une affaire de blanchiment liée à un réseau bulgare de cocaïne.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO


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