Monde

Coronavirus. Le bilan des victimes dépasse celui du Sras

Le bilan du coronavirus dépasse désormais celui du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) en Chine continentale, où il a atteint trois cent soixante et un morts.

Après dix jours de congés pour le Nouvel An chinois, les places boursières, affolées par la paralysie du pays et des perspectives économiques en berne, ont rouvert en forte baisse, perdant près de 9%.

Dix jours après la mise sous cloche de Wuhan, la métropole géante à l’épicentre du virus qui s’est diffusé dans 24 pays, la Commission nationale de la santé a fait état d’un bilan de 361 morts, dont 57 décès supplémentaires lors de la seule journée de dimanche.

Il y a désormais en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao) plus de morts dues à ce coronavirus qu’à l’épidémie de Sras, qui y avait fait 349 victimes en 2002-2003. Le bilan quotidien de 57 morts est également le plus lourd depuis le début de l’épidémie en décembre.

Le virus a en outre fait un mort pour la première fois en dehors de Chine : un Chinois de 44 ans originaire de Wuhan qui a succombé aux Philippines, avait annoncé dimanche matin l’OMS.

Le gouvernement a octroyé trois jours de congé supplémentaires dans l’espoir de retarder le retour vers les villes des centaines de millions de travailleurs migrants retournés dans leur province pendant le Nouvel An lunaire.

Ces derniers ont cependant commencé à regagner progressivement les grandes métropoles du pays.

Le nombre d’infections confirmées en Chine a grimpé à plus de 17.200, dépassant largement celui du Sras, qui avait tué au total 774 personnes, majoritairement en Chine continentale et à Hong Kong.

La très grande majorité des décès et des cas de contamination par le nouveau coronavirus sont à déplorer à Wuhan et dans sa province, le Hubei, où quelque 56 millions d’habitants sont coupés du monde depuis le 23 janvier.

Face à un système hospitalier débordé, la ville devait accueillir lundi de premiers malades dans un hôpital construit dans le délai record de 10 jours.

La construction de cet « Hôpital de la montagne du Dieu du Feu » a eu lieu à grand renfort de propagande, avec des images diffusées en boucle à la télévision.

Un service de vidéo en ligne permet de suivre en permanence l’évolution des travaux sur le site, qui doit accueillir un millier de lits. Une équipe médicale de 1.400 militaires prendra soin des patients.

Un autre hôpital encore plus grand (1.600 lits) est en construction dans la ville. Il doit ouvrir ses portes dans quelques jours.

Des responsables locaux ont été critiqués pour la lenteur de leur réaction face à l’éclosion de l’épidémie, apparemment dans un marché de Wuhan. Le plus haut responsable communiste de la métropole de 11 millions d’habitants a fait vendredi son autocritique à la télévision.

Au tout début de l’épidémie, huit personnes avaient été interpellées brièvement par la police pour avoir diffusé « de fausses rumeurs ». La justice les a réhabilitées la semaine dernière par un texte critiquant les policiers.

Avec Agences



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