Brandys européens : l’enquête antidumping de la Chine prolongée
La Chine a décidé de prolonger jusqu’au 5 avril son enquête antidumping sur les importations de brandy européen, évoquant la «complexité» du dossier. Cette démarche s’inscrit dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec l’Union européenne, qui dénonce les pratiques déloyales de Pékin sur le marché des véhicules électriques. Entre mesures antidumping et surtaxes douanières, le bras de fer s’intensifie, menaçant les relations économiques bilatérales.
La Chine a annoncé mercredi qu’elle prolongerait son enquête antidumping sur les importations de brandy et de cognac en provenance de l’Union européenne jusqu’au 5 avril prochain. Cette décision est justifiée par la «complexité» du dossier, alors que Pékin et Bruxelles s’affrontent sur le terrain des taxes douanières.
L’enquête, lancée en janvier, intervient en réponse à une initiative de l’Union européenne qui s’attaque aux subventions d’État dont bénéficient les véhicules électriques chinois. Selon Bruxelles, ces aides permettent aux constructeurs chinois de proposer des prix injustement compétitifs sur le marché européen.
Une enquête prolongée pour une affaire sensible
Initialement prévue pour être clôturée en janvier 2024, l’investigation chinoise sur les brandys européens se voit donc prolongée de trois mois. Le ministère chinois du Commerce s’est montré avare en détails, évoquant uniquement «la complexité de cette affaire» pour expliquer cette décision.
Déjà en novembre, Pékin avait introduit des «mesures temporaires antidumping» visant les brandys importés de l’UE. Un mois auparavant, les importateurs européens avaient été contraints de déposer des cautions auprès des douanes chinoises.
Le cognac, qui constitue 95% des exportations de brandy européen, est au cœur de ces mesures. Cette spécialité française est particulièrement visée, mettant en lumière l’importance symbolique et économique de cette enquête.
Escalade des tensions commerciales
La décision chinoise est largement perçue comme une mesure de représailles face à la politique européenne. En octobre dernier, l’UE avait décidé d’imposer des surtaxes sur les véhicules électriques importés de Chine, dénonçant des pratiques commerciales déloyales.
De son côté, Bruxelles a saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester ces mesures antidumping jugées injustifiées. Cette bataille commerciale illustre un bras de fer plus large entre deux puissances économiques majeures, alors que chaque camp cherche à protéger ses intérêts stratégiques.
Si cette guerre commerciale se poursuit, elle pourrait avoir des répercussions profondes sur les relations économiques entre la Chine et l’Union européenne, à un moment où les deux parties tentent également de négocier des accords sur d’autres fronts commerciaux.
Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO