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Automobile : le bénéfice net de Tesla fond

Le constructeur automobile américain Tesla a ajusté la date de sortie de ses nouveaux modèles, y compris des véhicules meilleur marché, pour le premier semestre 2025 après une fonte de son bénéfice net au deuxième trimestre. 

Dans un contexte de prix bas et de concurrence accrue de la part des constructeurs traditionnels, Tesla, le spécialiste américain des véhicules électriques, a vu son bénéfice net chuter de 45% entre avril et juin, à 1,48 milliard de dollars. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels – référence pour les marchés -, il ressort à 52 cents alors que le consensus des analystes de Factset attendait 61 cents. Le chiffre d’affaires a progressé de 2% à 25,50 milliards de dollars entre avril et juin. C’est légèrement mieux que les 24,34 milliards anticipés par le consensus.

Le Cybertruck rentable d’ici fin 2024
Le groupe avait surpris début juillet en annonçant des ventes trimestrielles de véhicules supérieures aux attentes des marchés: 443.956 exemplaires livrés dans le monde entre avril et juin (436.000 attendus). Dans le même temps, il a produit 410.831 véhicules. Sans donner de chiffre, Tesla a affirmé mardi que son pick-up futuriste Cybertruck, dont les livraisons ont débuté fin 2023, était «devenu au deuxième trimestre le pick-up électrique le plus vendu aux États-Unis».

La capacité de production actuelle est inférieure à 125.000 Cybertruck par an, dans l’usine du Texas (sud), mais elle a triplé d’un trimestre sur l’autre. Il devrait être rentable d’ici la fin de l’année, a assuré Tesla, soulignant que les tarifs douaniers sur certaines matières premières et sur des produits finis avaient un impact sur les coûts de production.

Priorité à la réduction des coûts
Hors Cybertruck, «le coût par véhicule a baissé» par rapport au premier trimestre, a indiqué Vaibhav Taneja, directeur financier, lors d’une audioconférence avec des analystes. Tesla a aussi précisé que sa priorité restait la réduction des coûts à travers l’ensemble du groupe – qui a supprimé des milliers de postes ces derniers mois -, l’accroissement des activités traditionnelles ainsi que l’accélération du développement des produits et services infusés d’intelligence artificielle. Par ailleurs, il a rapproché de quelques mois l’horizon de sortie de ses nouveaux modèles, y compris des véhicules meilleur marché, pour le premier semestre 2025, au lieu de la seconde moitié de cette année-là.

Mystère sur les prochaines sorties
Lors de l’audioconférence, le patron du constructeur, Elon Musk, a préféré garder la primeur des détails sur ces véhicules aux présentations ad hoc, sans donner de calendrier. Mais ils seront produits sur les mêmes lignes que la gamme actuelle, a indiqué Tesla, ajoutant que la production de son semi-remorque baptisé Semi restait sur la trajectoire d’un début d’ici la fin de 2025. Concernant le roadster (sportive), qu’Elon Musk avait annoncé en février pour un lancement fin 2024, la production devrait en fin de compte commencer «l’année prochaine», a-t-il dit aux analystes. Son usine géante située près de Berlin a commencé au deuxième trimestre la production de véhicules pour la conduite à droite, avec de premières livraisons déjà survenues au Royaume-Uni. Le déploiement de son robotaxi, véhicule sans chauffeur, dépend de «l’avancement technologique et des approbations réglementaires», mais «nous travaillons vigoureusement sur cette opportunité à l’énorme potentiel de valeur», a relevé le groupe. Le robotaxi devait être présenté le 8 août, mais le calendrier a été repoussé à cause d’ un «important changement de design à l’avant». «Le temps supplémentaire nous permet de dévoiler quelques autres petites choses, avait expliqué il y a quelques jours Elon Musk. Reculer le calendrier «de quelques mois nous a permis d’améliorer le robotaxi ainsi que d’ajouter quelques autres éléments», a-t-il confirmé mardi lors de l’audioconférence, en annonçant que la date de la présentation était maintenant fixée au 10 octobre.

Un œil sur la présidentielle
Interrogé sur ce calendrier, Elon Musk a reconnu être parfois «exagérément optimiste» tout en disant «qu’il serait très choqué si Tesla ne peut pas le faire l’année prochaine». Il avait un temps évoqué un lancement avant 2018. Le projet de construction d’une usine géante au Mexique, annoncée en mars 2023 avec un investissement de cinq milliards de dollars, a depuis été suspendu, et devrait le rester au moins jusqu’à l’élection présidentielle de novembre.

Donald Trump «a dit qu’il alourdirait les tarifs douaniers sur les véhicules fabriqués au Mexique», a relevé Elon Musk, qui a officialisé son soutien total au candidat républicain à la Maison-Blanche immédiatement après la récente tentative d’assassinat contre l’ex-président. «Par conséquent, ce n’est pas sensé d’investir lourdement au Mexique. (…) On verra comment se passent les choses politiquement», a jugé Elon Musk. D’ici là, «nous augmentons les capacités de nos usines existantes de manière importante».

Sami Nemli avec Agence / Les Inspirations ÉCO

 


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