Monde

Algérie : Les manifestants n’oublient pas la propreté des rues

« Les rues d’Alger n’ont jamais été aussi propres que depuis le début des manifestations », se félicite Nassim, presque incrédule devant sa boutique, après un nouveau vendredi de défilé contre le président Abdelaziz Bouteflika. Le mérite revient aux nombreux volontaires.

Chaque vendredi soir, une fois les manifestants dispersés, des sacs poubelles ventrus, soigneusement rassemblés au coin des rues de la capitale, sont les seuls vestiges visibles du passage durant plusieurs heures de cortèges monstres.

Dès les premiers appels à manifester en Algérie, relayés par les réseaux sociaux, au désormais célèbre mot d’ordre « Silmiya » (« pacifique » en arabe) était aussi accolé celui de « Hadaria » (« civilisé », avec la notion de « bien élevé »). Et à travers le pays, les manifestants appelés à se munir de sacs poubelles, se sont portés volontaires pour laisser les villes propres derrière eux.

Message reçu pour de nombreux jeunes descendus dans les rues dès le 22 février – premier vendredi de manifestation – comme Samir, étudiant en biologie de 23 ans: « J’avais pris un sac poubelle à la maison et mon copain avait fait pareil. On a ramassé principalement les bouteilles d’eau et des papiers, au fur et à mesure que l’on marchait ».

« Les deux premiers vendredis » de manifestation, « on a nettoyé spontanément, chacun de son côté », se remémore de son côté Hicham, 22 ans. « Les riverains donnaient des balais, des frottoirs et des sacs poubelles », explique le jeune homme, dont la propreté est le métier puisqu’il lave des voitures durant la semaine.

Depuis, plusieurs groupes de volontaires se sont organisés, surtout via les réseaux sociaux, à travers toute l’Algérie: Samir a rejoint les « Brassards verts », Hicham les « Gilets orange ».

Ces volontaires apportent également de premiers soins, veillent au bon déroulement du défilé ou orientent les manifestants égarés.

« Pacifique et citoyenne, c’est l’image (de la contestation) que nous voulons transmettre au monde », explique Amine, 23 ans, professionnel de la communication, « gilet orange » sur le dos, mains gantées, en train de remplir un sac poubelle après la dispersion du cortège.


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