Affaire Ghosn : Perquisitions chez Rachida Dati
Le domicile et le bureau de de la maire du 7e arrondissement de Paris Rachida Dati ont été perquisitionnés dans le cadre de l’affaire Carlos Ghosn. Elle aurait touché 900 000 euros d’honoraires en tant qu’avocate d’une filiale de Renault-Nissan entre 2010 et 2012.
Une enquête a été ouverte pour « abus de biens sociaux » et « corruption », portortant sur des prestations de conseils conclues par Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer avec la filiale néerlandaise de l’alliance Renault-Nissan. Elle avait été déclenchée par une plainte déposée le 17 avril par une actionnaire de Renault contre ces trois personnes et l’épouse de Carlos Ghosn.
L’avocat de la plaignante, Me Jean-Paul Baduel, avait fait état de « soupçons » sur « l’usage inconsidéré des fonds de Renault » par son ancien PDG. « Les contrats sont douteux de par leurs montants, effectués au profit d’une filiale n’ayant aucun salarié », avait-il assuré à l’AFP.
Selon une source proche du dossier rapporte AFP, l’ancienne garde des Sceaux (qui nie toute irrégularité) aurait touché 900 000 euros d’honoraires en tant qu’avocate entre 2010 et 2012. Alain Bauer aurait quant à lui touché un million d’euros entre 2012 et 2016 pour des activités de consultant dont il défend aussi la régularité.
Lorsque « l’Express » avait annoncé mi-octobre que des juges d’instruction avaient repris l’enquête, les avocats de Rachida Dati, Mes Olivier Pardo et Hervé Lehman, avaient dénoncé dans un communiqué un « amalgame scandaleux » et une « tentative de déstabilisation ».
« À quelques jours de la décision » sur l’investiture du candidat LR à la Mairie de Paris, briguée par Rachida Dati, « l’intention de nuire est particulièrement évidente », soulignaient ses avocats.
Les noms de Rachida Dati et d’Alain Bauer ont été cités dans un audit du cabinet Mazars, mené à la demande de Renault et Nissan afin d’examiner les dépenses litigieuses de RNBV, qui font l’objet d’une autre enquête judiciaire du parquet de Nanterre.
Les noms de Rachida Dati et d’Alain Bauer ont été cités dans un audit du cabinet Mazars, mené à la demande de Renault et Nissan afin d’examiner les dépenses litigieuses de RNBV, qui font l’objet d’une autre enquête judiciaire du parquet de Nanterre.
Filiale à 50-50 entre Renault et Nissan, RNBV était la structure créée par Carlos Ghosn pour incarner l’alliance des deux constructeurs au niveau opérationnel. Les enquêteurs soupçonnent cette structure d’avoir masqué des dépenses litigieuses, notamment au profit personnel de Carlos Ghosn, actuellement en attente de son procès au Japon pour des malversations présumées.