Culture

Le «tag» sur Facebook, une menace de vie privée ?

L’internaute peut donner plus d’information à Facebook sans le savoir lorsqu’il publie des photos et qu’il souhaite taguer quelqu’un de ses proches ou ses amis. Autrement dit: ajouter quelques données concernant les visages associés à une identité, ce qui permet au réseau social d’affiner, au fil du temps, son système de reconnaissance faciale.

Facebook avait annoncé l’arrivée de «Lumos» le 2 février. C’est une nouvelle plateforme qui permet de retrouver une photo, même si la dernière n’a pas été «taguée» ou identifiée par des mots-clés, indique 20minutes.fr

Il suffit de la décrire en quelques mots («chat», «chapeau de paille»). Entraînée sur «plus de 130.000 photos publiques, partagées sur Facebook et comprenant des personnes» (environ 350 millions de photos sont envoyées chaque jour), l’intelligence artificielle est capable de reconnaître les éléments d’une photo (lieux, objets, monuments, animaux ou action).

En postant et/ou taguant des photos, l’internaute fournit la matière avec laquelle le réseau perfectionne. Son système de reconnaissance faciale, quitte à ce qu’il vienne menacer notre vie privée.

Votre visage peut être repéré parmi 800 millions de photos !

Au même titre qu’une empreinte digitale, le visage est aussi une caractéristique biométrique de plus en plus utilisée pour l’identification, notamment dans les aéroports. Par ailleurs, entre de mauvaises mains, ce gigantesque album photo, pourrait mettre en péril la «confidentialité biométrique», comme s’en inquiétait, en juin dans le Washington Post, Ben Sobel, chercheur au Centre sur la vie privée et la technologie de Georgetown. «L’anonymat en public pourrait être une chose du passé», avertissait-il.

Ci-dessous les zones du visage utilisées par Facebook pour la reconnaissance d’image:

Aucune protection ?

D’après la loi de 1978, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) considère que l’utilisation des données doit faire l’objet d’un consentement de l’utilisateur.

En 2012, Facebook indiquait avoir «accepté de suspendre» en Europe son outil de reconnaissance faciale et souhaitait trouver «la façon appropriée d’obtenir le consentement des utilisateurs pour ce type de technologie selon les règles européennes».

Depuis, l’option qui proposait automatiquement les noms des personnes figurant sur vos photos a été désactivée en Europe. Mais en ce qui concerne la protection des données biométriques, «cela n’a aucun effet concret», souligne Nicolas Benoit (avocat en droit de communication).

Fin 2015, la justice européenne a invalidé l’accord «Safe Harbor» qui permettait depuis 2000 le transfert de données personnelles d’Europe vers les États-Unis, au motif que le pays protégeait insuffisamment la vie privée. Mais les données continuent d’être transférées vers les États-Unis. Ce n’est pas tout, Facebook est poursuivi à ce sujet à Dublin, dans un procès qui s’est ouvert le 7 février.

En mai 2016, un juge californien a estimé que les utilisateurs du réseau social étaient en droit de protester contre la collecte de leurs données biométriques. Le tribunal a accepté «comme vraies les allégations des plaignants selon lesquelles la technologie de reconnaissance faciale de Facebook comprend un scan de la géométrie faciale fait sans le consentement des plaignants».

Pour l’avocat Nicolas Bénoit, «le problème n’est pas tant que l’utilisateur donne à Facebook toutes ses photos, mais le stockage de toutes ces données biométriques associées les unes aux autres», selon 20minutes.fr.


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