Culture

Il était une fois Hassan Megri

Le musicien, auteur, compositeur et interprète Hassan Megri s’est éteint ce dimanche 14 juillet des suites d’une longue maladie. Le fondateur de la célèbre fratrie Megri laisse un bel héritage musical au Maroc. Retour sur une carrière hors du commun.

Sa nuit a été longue, éternelle même. Hassan Megri, membre fondateur des Frères Megri, a succombé à une loungue maladie à l’âge de 77 ans. Son fils Nasr Megri a annoncé sa mort, dimanche 14 juillet au matin, sur les réseaux sociaux. Artiste aux multiples talents, il était curieux de tout et aimait mettre les artistes marocains en avant.

Artiste aux multiples visages
Compositeur avisé, professeur de musique, musicien, auteur et interprète, Hassan Megri était aussi peintre et calligraphe. Il avait une profonde passion pour la calligraphie perse et était un grand chercheur en la matière.

Passionné par l’art, il a contribué à créer une nouvelle vague pour la musique marocaine dans les années 70 avec ses frères Mahmoud, Younès et Jamila. Avec un son unique, des paroles poétiques et proches du parlé, les Frères Megri avaient révolutionné la chanson marocaine de leur énergie créatrice.

Avec une chanson comme «Lili Touil» qui continue à être reprise par la nouvelle génération même des années plus tard, le groupe mythique avait fait les beaux jours à l’Olympia en 1976 ainsi que «le Disque d’or (Philips) et le prix du «Rabab d’or» (2003) octroyés aux grandes stars du monde arabe sous le parrainage du Conseil international de musique – UNESCO, entre autres distinctions honorifiques sont autant de témoignages quant à l’apport artistique des Mégri, rénovateurs et leaders de la chanson arabophone universelle du monde arabe».

Le fondateur du Comité national de musique a été distingué d’une médaille d’or de par l’Académie «Arts-Sciences- Lettres» de Paris et de la «World medal of freedom» octroyée par The American biographical institute pour l’ensemble de son oeuvre.

Une oeuvre qui ne s’éteindra jamais
Hassan Mégri avait le pouvoir de la transmission et du partage. «Paix à cette âme qui m’a beaucoup aidé dans ma carrière et qui a permis à de nombreux artistes de s’exprimer à travers des choix artistes différents !», confie le musicien Majid Bekkas sur les réseaux sociaux.

De nombreux artistes ont rendu hommage à un artiste complet et à un être humain d’une belle générosité et d’une grande humilité.

Ironie du sort ou parfait hasard, la veille de sa mort, le samedi 13 juillet, la télévision marocaine rendait hommage à l’oeuvre Megri avec le grand retour de Jalila, après 20 ans d’absence de la scène.

Jalila Megri était aux côtés de son neveu Nasr Megri et racontait comment elle lui chantait des berceuses en lui changeant ses couches. «Je n’arrive pas à croire qu’aujourd’hui je chante avec lui à la télévision !», s’enthousiamait l’artiste.

«C’est mon père qui m’a tout transmis. Je n’avais pas d’autre choix que de choisir la musique, c’est même la musique qui m’a choisi», avoue le plus jeune des Megri, prêt à perpétrer l’héritage musical de sa famille. Les funérailles de Hassan Megri se sont déroulés au cimetière Chouhada de Rabat après les prières d’Al Asr devant un parterre de personnalités, d’artistes, de journalistes, tous émus par une aussi grande perte. Un artiste aux multiples facettes qui n’a pas été reconnu à sa juste valeur, selon la majorité des artistes présents.

Heureusement que les frères Megri sont toujours là. Les enfants Megri sont issus de cette nouvelle vague inspirée par des artistes qui ont créé une sorte de Indie Pop avant l’heure, un rock progressif, une folk romantique à la marocaine, un son distingué qui sera repris encore et encore.

 


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