Culture

Cannes 2020. Le cinéma africain sous le feu des projecteurs

Festival annulé, Cannes a tenu à rendre hommage aux films sélectionnés cette année en les annonçant officiellement et en les accompagnant lors de leurs sorties et lors de leur présentation dans certains festivals. L’Afrique brille de mille feux, et le cinéma continuer de rêver et de faire rêver. Détails.

Pierre Lescure et Thierry Frémaux l’ont promis, ils l’ont fait. Cannes 2020 est un label d’accompagnement de films touchés de plein de fouet par la crise sanitaire et qui n’ont pas pu voir leurs œuvres se nourrir d’un festival comme Cannes. Ce mercredi à l’UGC Normandie de Paris, le verdict est tombé. Le délégué général du festival a révélé la Sélection officielle 2020 composée de 56 films.

L’Afrique de Marrakech à Cannes
Bonne nouvelle pour le Festival International du Film de Marrakech puisqu’il voit un film sur qui les Ateliers de l’Atlas avaient parié dans la sélection 2020 cannoise. «En route pour le milliard»(The Billion Road) de Dieudo Hamadi de la République Démocratique du Congo a gagné son ticket pour l’un des plus importants festivals au monde. Réalisateur et documentariste, il tourne tous ses films dans son pays et y pointe toujours, avec beaucoup de délicatesses, les maux qui le touche. Un pays qui ne dispose d’aucune salle de cinéma. Ayant à son actif «Kinshasa Makambo» (2018) et «Vivre riche (2017), le réalisateur prolifique propose de faire revivre les affrontements à l’arme lourde entre deux groupes rebelles congolais à Kisangani dans son nouvel opus : «En route pour le Milliard». Il donne la voix à l’Association des Victimes de la Guerre des Six Jours” qui lutte pour la reconnaissance de ce conflit sanglant et demande réparation pour les préjudices subis. «L’Ouganda a été jugé coupable de crimes de guerre par la Cour de Justice Internationale, mais le montant de l’indemnisation est toujours en discussion, deux décennies après les faits», est-il indiqué. Le réalisateur tente de réparer une injustice en accompagnant dans leur voyage les membres de l’association en route pour Kinshasa la capitale, où siègent les institutions et où la plupart des anciens chefs congolais de cette guerre ont trouvé refuge. L’Afrique toujours, avec Souad de Ayten Amin , un film tout droit venu d’Égypte, en sélection également. La réalisatrice révolutionnaire connue pour avoir donné naissance à des documentaires tournés pendant la révolution égyptienne de 2011, revient après «Tahrir 2011: The Good, the Bad, and the Politician» et «Villa 69». «C’est un film sur la jeunesse égyptienne (…). Là, le cinéma (…) permet de rentrer dans les maisons, de rentrer dans les façons de vivre des jeunes filles, en l’occurrence Souad. C’est un film tout à fait réussi» précisera Thierry Frémaux lors de l’annonce de Cannes 2020.

Sélection alléchante
Ce qui est sûr c’est que l’édition 2020 promettait de belles surprises et de grandes émotions. Le tant attendu «The French Dispatch» de Wes Anderson allait sûrement faire la bonheur de l’ouverture avec son casting de stars, avant de découvrir les derniers opus de brillants réalisateurs fidèles au festival comme François Ozon et son Eté 85 plein de nostalgie , Naomi Kawase et «True Mothers» sur l’adoption et la famille, Steve McQueen présent doublement avec «Lovers Rock» et «Mangrove», «Another Round de Thomas Vinterberg révélé par Festen qui revient à la source avec un film danois après un bref détour à Hollywood, ou encore l’ADN de Maiwenn qui propose un voyage vers l’exploration de ses racines algériennes. L’occasion aussi de découvrir les talents de réalisateur de l’acteur Viggo Mortensen avec un film américain baptisé «Falling». Un label Cannes 2020 qui va accompagner ces films toute l’année. Une belle preuve de courage et de solidarité de la part du plus grand festival de cinéma au monde.


Les premiers films

«FALLING»
de Viggo Mortensen
(USA) – 1h52

«PLEASURE»
de Ninja Thyberg
(Suède) – 1h45

«SLALOM»
de Charlène Favier
(France) – 1h32

«CASA DE ANTIGUIDADES» (Memory House)
de Joao Paulo Miranda Maria (Brésil) – 1h27

«BROKEN KEYS» (Fausse note)
de Jimmy Keyrouz
(Liban) – 1h30

«IBRAHIM»
de Samir Guesmi
(France) – 1h20

«BEGINNING»
(Au commencement)
de Déa Kulumbegashvili
(Géorgie) – 2h10

«GAGARINE»
de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh
(France) – 1h35

«16 PRINTEMPS»
de Suzanne Lindon
(France) – 1h13

«VAURIEN»
de Peter Dourountzis
(France) – 1h35

«GARÇON CHIFFON»
de Nicolas Maury
(France) – 1h48

«SI LE VENT TOMBE» (Should the Wind Fall)
de Nora Martirosyan
(Arménie) – 1h40

«JOHN AND THE HOLE»
de Pascual Sisto
(USA) – 1h38

«STRIDING INTO THE WIND» (Courir au gré du vent)
de WEI Shujun
(Chine) – 2h36


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