Zone industrielle d’Anza: la dépollution ajournée
Près d’un an après l’annonce du programme de lutte contre la pollution industrielle dans le littoral de la zone Anza, la mise en œuvre de la convention n’a pas bougé d’un iota. Le montant alloué pour la réalisation de ce programme a été reprogrammé dans le cadre du budget modificatif à l’Agence régionale d’exécution des projets (AREP) au titre de l’année 2020.
Au littoral d’Anza, qui continue de pâtir des déversements polluants des unités industrielles, la population espérait en finir avec les rejets liquides et gazeux grâce à la convention conjointe de dépollution industrielle de cette zone entre le Conseil régional Souss-Massa, porteur du projet, la Commune urbaine d’Agadir et les ministères de l’’industrie, de l’Agriculture ainsi que le Secrétariat d’État chargé du Développement durable. Moins d’une année (juillet 2019) après la programmation de cette convention, sa mise en œuvre n’a pas bougé d’un iota. Une réunion par vidéoconférence a été tenue le 28 avril dernier par le comité de suivi concernant l’état d’avancement de cette convention ainsi que son activation par les partenaires précités. Aujourd’hui, compte tenu de la conjoncture exceptionnelle liée à la pandémie de Covid-19, particulièrement après la déclaration de l’état d’urgence sanitaire en vertu du décret n° 2.20.292 et la lettre du ministère de l’Intérieur 8756 datée du 5 avril 2020 exigeant la suspension provisoire des dépenses jugés non nécessaires, le programme de lutte contre la pollution industrielle dans le littoral de la zone Anza fait les frais de cette mesure.
Réaffectation du budget
À cet égard, l’enveloppe allouée à cette convention -à savoir 9 MDH- par le Conseil régional Souss-Massa à l’Agence régionale d’exécution des projets (AREP) pour la réalisation de ce projet a été réaffectée à d’autres programmes dans le cadre du budget modificatif de l’AREP au titre de l’année 2020. Par conséquent, le projet de lutte contre la pollution industrielle dans le littoral de la zone Anza a été retiré du programme et du budget d’investissement de l’agence au titre de l’année 2020. En effet, ce montant correspond à la contribution allouée par la région Souss-Massa dans le cadre de cette convention, à savoir 3 MDH pour l’exercice 2019 et 6 MDH pour l’année 2020. En revanche, la contribution de la Commune urbaine d’Agadir est maintenue alors que le processus de signature n’a pas encore été achevé pour d’autres partenaires. Dotée de 95 MDH, la convention afférente à lutte contre la pollution industrielle dans le littoral d’Anza visait deux volets, en l’occurrence la dépollution de la zone et la délocalisation des unités industrielles en vue de reconfigurer cette localité sur le plan urbanistique. Cependant, bien que certains opérateurs aient déjà acquis des parcelles au sein du parc Haliopolis -sans pour autant invoquer une délocalisation d’activités- d’autres unités continuent les leurs, ce qui complique la question de délocalisation.
Contraintes liées à la délocalisation
Force est de constater que la délocalisation n’a jamais été officialisée dans le cadre d’un autre accord, outre cette convention qui s’est soldée par la conception de ce programme de dépollution dans le cadre de la volonté commune des cinq partenaires. De plus, bien que la RAMSA impose actuellement aux industriels le raccordement et le prétraitement (dégrillage et déshuileur) avant rejet, la STEP d’Anza mise en service en 2016 avec le procédé de percolation/filtration ne s’occupe pas du traitement physico-chimique des éjections liquides générées en quantités importantes dans le réseau d’assainissement, et la pollution d’air est toujours présente. Le montant mobilisé pour cette convention est de 85 MDH pour la réalisation d’une station de prétraitement pour les effluents industriels, tandis que 6 et 4 MDH ont été programmés pour la lutte contre les odeurs nauséabondes et la pollution de l’air, outre la réalisation des études préalables et l’accompagnement technique. Par ailleurs, la convention pourrait même être révisée, selon plusieurs sources, en raison des contraintes précitées avec la réalisation d’une STEP mutualisée à Drarga. Pour rappel, cette zone regroupe le parc Haliopolis, l’Agropôle, la zone franche, le parc industriel intégré et d’autres projets structurants.