Une première bonne nouvelle pour le Maroc
L’une des initiatives phares lancées l’année dernière à Marrakech a déjà rencontré du succès à Bonn. Le «Triple A» aura très prochainement l’appui de l’AFD, après ceux de la Banque mondiale et de la BAD.
Une première bonne nouvelle pour le Maroc à la COP 23! Le patron de l’Agence française de développement (AFD) a annoncé que celle-ci a décidé de soutenir l’initiative Adaptation de l’agriculture africaine (AAA ou «Triple A»). L’annonce a été faite dans l’enceinte du Pavillon Maroc, le 8 novembre dernier, lors du tout premier side event organisé par le ministère de l’Énergie, des mines et du développement durable sur le thème «Énergie, eau, environnement: un défi émergent à la croisée de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique».
À cette occasion, comme rapporté par la MAP, Jean-Luc François, chargé des questions d’agriculture à l’AFD, a déclaré: «Nous avons été extrêmement satisfaits de voir que l’impulsion donnée par la France via son ministre de l’Agriculture à la COP 21 en 2015 soit relayée, amplifiée et transformée en une initiative africaine». Et d’ajouter que «contrairement à la Banque mondiale, nous n’avons pas encore mis de ressources à la disposition du Triple A, mais une décision est attendue dans ce sens le 12 décembre prochain à l’occasion du sommet anniversaire de la COP 21 à Paris». C’est donc à l’occasion de ce sommet, convoqué par le président français Emmanuel Macron pour faire un point d’étape sur l’accord de Paris sur le climat, que l’on connaîtra exactement les moyens ainsi que le mode opératoire que l’AFD déploiera pour soutenir le «Triple A». En attendant, le responsable de l’AFD a expliqué que l’agence française a tout intérêt à soutenir cette initiative qui permet le développement de partenariats sur l’ensemble du continent africain, et ce sur les trois piliers du «Triple A», à savoir l’eau, le sol et la gestion du risque. Soulignons que l’AFD sera le troisième bailleur de fonds qui accompagnera l’initiative pour l’Adaptation de l’agriculture africaine.
En effet, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) appuient déjà le «Triple A». La première, qui soutient ce projet depuis une année, a profité de l’occasion qui lui a été offerte par la participation au side event du ministère de l’Énergie pour renouveler publiquement son soutien à l’initiative. «Nous sommes très contents du partenariat scellé l’année dernière avec l’initiative AAA. C’est un très bon modèle pour le secteur agricole africain mais aussi pour la région», a confié Stephen A. Hammer, responsable de la politique climatique à la Banque mondiale. Ce soutien, a-t-il rappelé, s’inscrit dans le cadre de l’engagement de la BM à aider les pays vulnérables à mettre en oeuvre leurs contributions déterminées au niveau national et à intensifier leurs efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre, conformément à l’Accord de Paris, ainsi qu’à relever les défis pour le développement de stratégies agricoles intelligentes, en identifiant les besoins spécifiques en matière d’information, d’assistance technique et de ressources.
La BAD a, elle, augmenté à 40% son total de nouveaux investissements d’ici 2020 qui seront consacrés au financement du climat (contre 26% en moyenne de 2011 à 2014), avait révélée Yacine Fal, responsable pays au Bureau régional de développement et de prestation de services pour l’Afrique du Nord, lors de la 2e Conférence internationale sur l’adaptation aux changements climatiques organisée en début octobre dernier à Benguerir sous le thème «Mesures d’adaptation pour l’eau et l’agriculture». À cette occasion, elle a fait savoir que 50% de ces ressources engagées seraient consacrées à l’adaptation en Afrique, à travers des mesures telles que l’investissement dans l’agriculture intelligente au climat (comme les cultures résistant au climat promues par l’initiative «triple A»), la construction d’infrastructures durables et l’amélioration de l’irrigation et l’accès aux ressources en eau.