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Un plan directeur national en gestation

Commandé par l’ONEE, un plan directeur national sur la mobilité durable verra le jour cette année. Il permettra à l’Office de dimensionner le système productif de l’énergie électrique, le réseau électrique, les infrastructures de recharge nécessaires pour promouvoir et développer la mobilité électrique et de faire le point sur le cadre réglementaire (tarification, commercialisation…). Les détails.

Le Maroc avance doucement et sûrement dans son grand chantier de «verdissement» de son secteur du transport, responsable de 20% de ses émissions de gaz à effet de serre (GES). En plus du ministère du Transport et de la logistique, et de la CGEM, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) s’est également saisi de la question. En effet, l’ONEE a confié une étude au groupement BIP/EMC, qu’il a sélectionné suite à un appel d’offres, pour l’élaboration d’un plan directeur national sur la mobilité électrique.

L’étude, qui sera livrée au courant du 3e trimestre 2022, sera principalement axée sur le dimensionnement idoine à opérer sur «le système productif de l’énergie électrique, le réseau électrique, le cadre réglementaire (tarification, commercialisation…) et les infrastructures de recharge nécessaires pour promouvoir et développer la mobilité électrique, en vue d’assurer un maximum d’accessibilité et d’interopérabilité ». Contre toute attente, elle ira aussi au-delà du domaine de prédilection de l’ONEE, à savoir la production et la distribution d’électricité.

Un état des lieux détaillé du secteur de la mobilité électrique attendu
En effet, le groupement BIP/EMC devra également livrer un état des lieux détaillé du secteur de la mobilité électrique dans le Royaume, à travers plusieurs diagnostics. Le premier porte sur le parc des véhicules thermiques en circulation par catégories et usages ainsi que leurs parts respectives dans la consommation de produits pétroliers, d’émission de GES et de pollution de l’air.

Un second diagnostic, qui sera complété par une enquête de perception auprès des usagers existants et potentiels, a trait au parc des véhicules électriques en circulation ainsi qu’aux infrastructures de recharge en service. Un troisième diagnostic est relatif au parc des véhicules hybrides et des technologies disponibles et potentiellement accessibles. L’ONEE espère que l’étude révèlera que des véhicules à hydrogène existent au Maroc.

En tous cas, elle permettra aussi d’établir un quatrième diagnostic sur l’offre du marché de la mobilité électrique, à travers une analyse des attentes des acteurs de l’écosystème, notamment les constructeurs, les concessionnaires, les fabricants de bornes de recharge, les exploitants de stations-service…Sans oublier le détail des diverses initiatives prises par les pouvoirs publics pour développer la mobilité électrique au Maroc, en particulier les politiques et stratégies en préparation, les mesures incitatives, les programmes d’aides et de subventions, les fonds et financements dédiés… et un benchmark pour s’enquérir des best practices en vigueur dans d’autres pays.

Objectif : baisser de 35% les émissions de GES du secteur du transport
Bref, la mise en œuvre du plan directeur, qui émanera de l’étude, devrait permettre de faire baisser les émissions de GES du secteur du transport routier de 35% à l’horizon 2030, soit 50 millions de tonnes de CO2 en moins à cette échéance. En attendant, signalons que cette étude constituera, en quelque sorte, une actualisation des résultats de l’étude réalisée en 2018 par la Fédération de l’énergie sur la mobilité durable.

En effet, cette dernière, qui avait ratissé très large, est à même de fournir de précieuses informations qui pourront enrichir les diagnostics demandés. Par exemple, elle avait révélé que seules 93 voitures électriques (VEB et VHR) étaient répertoriées sur le marché en 2018, soit 0,02‰ du parc de voitures au Maroc.

En incluant le full hybride (à motorisation thermique), il y avait environ 1.300 véhicules vendus durant les années 2016, 2017 et 2018, avec une prédominance du marché du full hybride qui a réalisé la plus forte progression (x6 en 3 ans).  En matière de bornes de recharge (Voir encadré), seules 50 prises étaient installées en 2018, dont 37 au niveau des stations de service de l’axe autoroutier Tanger-Agadir.

ISmart, la borne de recharge 100% marocaine

Depuis juillet 2021, le Royaume dispose d’une borne de recharge 100% marocaine. Dénommée ISmart, elle est le fruit d’un projet de recherche, développé à la demande d’industriels du secteur automobile par le Green Energy Park (GEP), la plateforme de recherche conjointement mise en place par l’Institut de recherche en énergies solaires et énergies nouvelles (IRESEN) et l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), et soutenu par le ministère de l’Industrie et du commerce ainsi que le ministère de la Transition énergétique et du développement durable.

Il s’agit d’une nouvelle génération de bornes de recharge intelligentes, à usage tant professionnel que domestique, qui dispose de deux types de connecteurs et de quatre versions (murale, mobile, sur candélabre ou sur pied). Destinée au marché marocain, elle présente des caractéristiques techniques adaptées pour un usage flexible et efficace avec une capacité allant de 7 à 22 kw.

Dans le cadre de l’écosystème vert, dans son volet mobilité durable, elle fait l’objet d’une industrialisation à travers le lancement d’une ligne de production installée à Benguerir, depuis le début de l’année, avec l’appui du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique. Pour commencer, la capacité de production de cette usine est de 5.000 bornes par an. Selon une source proche du dossier, «l’usine reçoit de temps en temps des commandes qu’elle honore sans problème».

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO


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