Éco-Business

Un important pilier de la transition énergétique

Le ministère du Transport et de la logistique participe activement à la mise en œuvre de la Contribution déterminée au niveau national (CDN) du Maroc, qui vise à faire baisser les émissions de gaz à effet de serre du pays de 45,5% à l’horizon 2030. Dans le but d’asseoir définitivement la mobilité électrique dans le transport, qui représente 38% de la consommation énergétique et 20% des émissions de gaz à effet de serre du Royaume, ce Département a engagé plusieurs chantiers structurants. Le privé n’est pas en reste. Zoom sur les projets.

Le transport est l’un des secteurs les plus énergivores et les plus polluants au Maroc. Il représente, en effet, 38% de la consommation énergétique et 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Royaume. Autant le dire donc, sa décarbonation est au cœur des préoccupations des pouvoirs publics, notamment du ministère du Transport et de la logistique qui a engagé plusieurs chantiers structurants d’atténuation pour asseoir durablement la mobilité durable dans ce secteur.

Ces chantiers concernent l’amélioration des performances environnementales des véhicules, le développement de la mobilité électrique, le renouvellement du parc des véhicules de transport professionnel, et la mise en place d’un programme de formation en éco-conduite.

L’amélioration des performances environnementale des véhicules a commencé depuis 2006
Par exemple, sur le volet amélioration des performances environnementales des véhicules, le ministère a commencé très tôt. En effet, dès 2006, il y a eu la mise en place d’une surveillance des émissions polluantes à travers des équipements spécifiques lors du contrôle technique des véhicules ; en 2008, le lancement d’un programme de renouvellement des véhicules vétustes de transport professionnel (dont la version actuelle dure jusqu’à 2023 avec un budget annuel de 250 MDH) ; en 2010, l’adoption d’un référentiel réglementaire lié à l’homologation des véhicules ; depuis 2011, l’exigence de la norme antipollution Euro 4 pour les véhicules importés dont l’âge à l’import a été limité à 5 ans ; depuis 2015 pour les véhicules construits ou montés localement ; et dernièrement, l’adoption de nouvelles normes antipollution Euro 6 qui seront obligatoires à partir du 1er janvier 2023 lors du processus de l’homologation et, à partir du 1er janvier 2024, tous les véhicules à moteur devront être conformes à ces nouvelles normes, faute de quoi, ils ne pourront pas être immatriculés.

Sur le volet développement de la mobilité électrique, le ministère s’active également sur plusieurs chantiers, parmi lesquels figurent la mise en place d’un système d’incitation financière (bonus-malus) visant à encourager l’acquisition de véhicules électriques et hybrides, l’élaboration d’un cadre réglementaire permettant l’encouragement de l’utilisation des engins électriques de déplacement personnel (trottinettes, vélos électriques…) sur les voies publiques en toute sécurité ainsi que l’encadrement et l’accompagnement des nouvelles formes de mobilité basées sur l’utilisation des nouvelles technologies et le concept du partage (covoiturage, véhicules partagés…).

Des incitations financières en préparation
Le système «bonus-malus» porte, notamment, sur des incitations financières qui seront appliquées sur le prix des véhicules particuliers neufs en fonction de leur degré d’émission de CO2. L’objectif est d’inciter à l’achat de véhicules hybrides ou électriques, dont seulement 9.000 et 400, respectivement, circulent actuellement dans le pays, ce qui fait que des activités comme la location longue durée (LLD) sont encore timides dans le Royaume (Voir entretien avec Eric Fulcheri, directeur général d’Arval Maroc en pages ..et …).

Le ministère planche aussi sur un projet de «Réglementation CO2», qui consiste à appliquer des normes de performance en matière d’émission de CO2 sur les véhicules particuliers neufs et les véhicules utilitaires légers. Dans ce projet, chaque constructeur ou importateur de véhicules doit respecter un seuil moyen d’émission de CO2 sur l’ensemble de ses ventes pendant l’année. Ce seuil dépassé, il doit payer un montant pour chaque véhicule vendu et dont le taux d’émission est supérieur à la valeur fixée.

À signaler que l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a commandé un plan directeur national sur la mobilité durable qui verra le jour en 2022 (Voir article en page … D’autre part, le secteur privé est également très impliqué dans le développement de la mobilité électrique au Maroc. En effet, la CGEM veut se saisir des questions relatives au cadre réglementaire, aux infrastructures de recharge, à l’innovation et la R&D dans la mobilité électrique, à travers une étude sur la mobilité électrique, financée par l’Agence néerlandaise des entreprises, qu’elle est en train de finaliser.

Selon le ministère, qui est membre du comité de suivi de cette étude, celle-ci lui sera très utile, dans la mesure où elle lui permettra de mieux cerner les aspects techniques liés aux infrastructures de recharge, de disposer d’une feuille de route claire et concertée quant à leur développement et installation à travers le Royaume, et aussi de tracer les grandes lignes d’un programme de R&D et d’innovation dans ce secteur stratégique.

Le ferroviaire, l’aérien et le maritime sont aussi investis

En plus du transport routier, le ministère du Transport et de la logistique s’est également engagé dans la décarbonation des transports ferroviaire, aérien et maritime. Au niveau du rail, il va poursuivre la mise en œuvre du programme LGV de 1.500 Km à l’horizon 2040, tout en œuvrant pour une transformation progressive des sources d’alimentation des trains vers des énergies plus propres.

D’ailleurs, le premier pas a été franchi dans ce sens avec les trains à grande vitesse «Alboraq », en service entre Tanger et Casablanca, qui sont alimentés, depuis le début de l’année, en énergie 100% éolienne. Pour ce qui est du transport aérien, où les actions de réduction de l’empreinte carbone sont coordonnées à l’échelle mondiale, le Maroc a rejoint, lors de la COP 26 organisée en novembre dernier à Glasgow, la «coalition internationale pour une action climatique concernant l’aviation civile» qui regroupe 23 autres pays.

C’est dans la même logique que le Royaume figure parmi les signataires de la déclaration de «Clydebank», qui vise à encourager la création de corridors maritimes verts.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO


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