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Transition énergétique : le Maroc aux avant-postes parmi les pays émergents

Quels sont les pays émergents les mieux placés pour tirer profit de la demande croissante en technologies vertes et minéraux critiques ? Voici le classement établi par la Banque mondiale, dans lequel figure le Maroc.

Dans la course à la transition énergétique, de nouveaux acteurs émergent au Sud. Dans un contexte de lutte contre le changement climatique, les principales économies mondiales intensifient leurs efforts en faveur d’une transition énergétique verte.

Selon une récente analyse de la Banque mondiale, ces politiques climatiques offrent des opportunités substantielles pour les pays en développement exportateurs de technologies vertes et de minéraux critiques.

«Les politiques visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre – telles que les systèmes d’échange de quotas d’émission et les réglementations sur les émissions – ainsi que les subventions vertes stimuleront la demande en énergies renouvelables et en minéraux critiques nécessaires à la fabrication de panneaux solaires, d’éoliennes, de batteries et d’appareils à haute efficacité énergétique», expliquent les analystes de la Banque mondiale.

Le Top 10 des pays les plus exposés économiquement
L’analyse identifie les 10 pays en développement dont l’économie est la plus exposée aux exportations de technologies vertes vers la Chine, l’Union européenne et les États-Unis, mesurant l’impact potentiel en pourcentage du PIB : la Macédoine du Nord arrive en tête avec une exposition économique aux exportations de technologies vertes vers ces pays représentant 11,6% de son PIB. La petite économie des Balkans est suivie de près par la Tunisie (9,4% du PIB), mettant en évidence la forte dépendance de ces deux pays aux marchés des grandes puissances pour ces produits.

Le Mexique, troisième avec 5,7% du PIB, tire avantage de sa proximité et de son accord de libre-échange avec les États-Unis. Il est bien positionné pour bénéficier de la demande américaine en composants de véhicules électriques, renforcée par l’Inflation reduction act. La Serbie (4e avec 5,4%) et le Nicaragua (5e avec 4,3%) complètent le top 5, démontrant l’importance de ce secteur pour des économies de tailles diverses.

Le Maroc, classé 8e avec 4% du PIB, fait presque jeu égal avec la Moldavie (4,1%) et le Vietnam (4,1%). Malgré un pourcentage légèrement inférieur, le Royaume se démarque par le poids économique plus conséquent de ses exportations.

Pour un pays comme le Maroc, une exposition de 4% du PIB aux exportations de technologies vertes représente un montant bien plus élevé en valeur absolue que pour des économies plus petites comme celles de la Moldavie ou du Nicaragua. Le Royaume partage cette 8e place avec la Malaisie (3,9%), deux nations émergentes aux économies diversifiées pour lesquelles ce secteur constitue un levier de croissance stratégique. Le Cambodge (3,5%) ferme le classement.

Au-delà des pourcentages, l’analyse met en lumière les énormes disparités en termes d’opportunités saisies. Il faut dire que certains pays ont su mieux tirer parti de leur avantage comparatif dans les exportations de minéraux critiques ou de composants que d’autres.

Le Maroc, de par ses ressources en phosphates et en argiles rares, détient un potentiel de développement dans les batteries et les panneaux solaires qu’il n’a pas encore pleinement exploité, contrairement au Mexique par exemple.

«Pour la Macédoine du Nord et la Tunisie, les exportations de technologies vertes et leurs composants vers ces trois grands marchés représentent environ 12% et 9% de leur PIB, respectivement, ce qui pourrait avoir un impact économique significatif», soulignent les économistes de la Banque mondiale.

Opportunités dans les minéraux critiques
Au-delà des technologies proprement dites, la demande devrait également exploser pour les minéraux critiques utilisés dans les batteries, les panneaux solaires et les éoliennes. Les exportations de minéraux critiques des pays en développement sont actuellement évaluées à 246,4 milliards de dollars par an.

Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande mondiale devrait doubler en volume d’ici 15 ans pour atteindre les objectifs énergétiques et les engagements de neutralité carbone.

Ce qui représente une opportunité de taille pour des pays comme le Mozambique (plus de la moitié des réserves mondiales de graphite), l’Argentine (22% du lithium) et l’Indonésie (18% du nickel).

Défis et recommandations

Malgré ces perspectives encourageantes, les experts soulignent les défis de conformité aux nouvelles normes pour les exportateurs des pays en développement. Ils recommandent notamment de promouvoir l’adoption de technologies vertes, d’attirer les investissements étrangers vers ces secteurs, de mettre en place des mécanismes de tarification du carbone et de renforcer les infrastructures de qualité.

Les pays avancés devraient éviter d’adopter des mesures protectionnistes qui nuiraient aux perspectives de développement de ceux à revenus faibles et intermédiaires. Ils peuvent plutôt soutenir la transition verte en partageant les meilleures pratiques, en accordant des délais plus longs et en fournissant une assistance financière et technique.

B.C. / Les Inspirations ÉCO



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