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TPME : l’Observatoire appelle à accélérer les réformes

L’Observatoire marocain de la TPME  fait le point sur ses réalisations depuis sa création en 2016. L’institution a parcouru un bon chemin et continue dans le déploiement de sa stratégie. Par ailleurs, l’Observatoire a présenté les chiffres détaillés de la situation des TPME dans son rapport 2019-2020. Détails.

«Les orientations stratégiques de l’Observatoire marocain de la TPME (OMTPME) sont sur la bonne voie». C’est ce qu’affirme Amal Idrissi, directrice exécutive de l’Observatoire marocain de la TPME, lors d’un point de presse restreint organisé, vendredi dernier, au siège casablancais de Bank Al-Maghrib. Ainsi, ont été présentées les principales réalisations de l’Observatoire depuis sa création en 2016. Et faut-il le dire, du chemin à été parcouru depuis. «L’OMTPME a été créé pour fournir des informations fiables et à valeur ajoutée pour contribuer à la prise de décisions des institutions publiques et privées, des investisseurs et des entreprises en vue de favoriser le développement des TPME», affirme la directrice exécutive de l’Observatoire.

Les objectifs du plan 2017-2020 atteints
Dans sa présentation, Amal Idrissi a décortiqué le plan d’action 2017-2020 de l’observatoire et a rappelé les trois axes majeurs de ce plan. Ils concernent la structuration de l’observatoire, à travers l’instauration d’une gouvernance structurée, et la dotation de l’Observatoire des ressources humaines nécessaires pour remplir ses fonctions, mais aussi le renforcement de sa présence sur les plans national et international. Il s’agit également de la mise en place des pré- requis pour assurer la production de l’Observatoire, notamment la signature de conventions, les mises en place du système d’information, ainsi que le processus de fiabilisation et de qualification des bases de données, ceci en plus de la constitution de cette dernière. Le troisième axe traite de la production de la première version des indicateurs des TPME, sur la base de données consolidées provenant de la part des différents partenaires de l’OMTPME (DGI, OMPIC, CNSS… ). «Nous avons réussi à mettre en place un processus de fiabilisation itératif et évolutif par apprentissage sur les données permettant de garantir le caractère «actif» de l’entreprise et son unicité dans la base de données», explique Amal Idrissi. D’ailleurs, ce processus a permis l’élaboration du premier répertoire des entreprises formelles actives au Maroc. Pour ce qui est de l’intégration des données sur le secteur informel dans la base de l’Observatoire, il faudra attendre…  «S’agissant du périmètre de l’informel, étant donné l’absence de données sur le profil des entreprises qui y opèrent et leur comportement, une méthodologie particulière et un travail de réflexion sont nécessaires. L’Observatoire est en phase d’observation et de benchmarks, surtout auprès des pays à économie similaire au Maroc», explique Amal Idrissi.

Orientations du plan 2021-2023
Les axes de la stratégie de développement de l’Observatoire sont clairs pour les deux prochaines années. Déjà, la directrice exécutive de l’Observatoire affirme que l’institution a enregistré plusieurs avancées courant cette année. L’objectif est donc clair : ancrer davantage l’Observatoire dans l’ère de la «data science» en mettant la donnée au service des politiques d’accompagnement et de soutien de la TPME et d’en mesurer l’efficacité et l’impact. Ainsi, l’Observatoire souhaite industrialiser et dynamiser la production de rapports en intégrant de nouveaux périmètres (Auto-entrepreneur, secteur informel…), mais aussi produire et diffuser des informations à forte valeur ajoutée et intelligibles pour alimenter les politiques publiques, les TPME, les investisseurs, … et développer une offre de service adéquate aux TPME, tout en renforçant sa structure sur le plan organisationnel (SID, veille…). Amal Idrissi assure ainsi que «nous voulons présenter une radioscopie la plus large possible du tissu productif, avec des données fiabilisées, granulaires, suffisamment mises à jour et exhaustives, qui serait à même de mieux fonder les mesures prises par les décideurs, notamment au titre des politiques publiques».

Faits saillants 2019-2020
Pour ce qui est des observations de l’institution, quant à la cartographie des entreprises actives marocaine, le constat est alarmant. «Le tissu productif est vulnérable», affirme-t-on dans ce sens, et ce, avec une prédominance de la forme juridique PP (personnes physiques) avec 47% de l’effectif total, à l’exception des régions de Casablanca-Settat (66,8%), Rabat-Salé-Kénitra (53,1%) et Marrakech-Safi (53%) où l’on observe une dominance des entreprises ayant un statut de personne morale, avec des divergences au sein d’une même région. En effet sur une base de données consolidée analytique, relative à 572.000 entreprises actives, le tissu productif national apparaît très fragmenté: 99,8% sont des TPME, et 97% ont un chiffre d’affaires qui ne dépasse pas les 10 MDH. Toutefois, il est noté que les TPME sont les principales pourvoyeuses de l’emploi, avec 74% des effectifs déclarés à la CNSS. En revanche, elles ont une contribution relativement modeste à l’économie marocaine, elles représentent 40% du chiffre d’affaires global des entreprises actives, 26,4% du chiffre d’affaires à l’export et seulement 37,8% de la valeur ajoutée.

Pour ce qui est des impacts de la crise sanitaire, Idrissi a rappelé que les données de la CNSS, à fin avril 2020, confirment une baisse du nombre des entreprises qui lui sont affiliées de 48,3% en glissement annuel, et de celui des emplois déclarés, de 35,3%, soit environ 900.000 salariés. Ainsi, et vu la dégradation de la situation des TPME marocaines avec la crise sanitaire, l’Observatoire appelle à une accélération des réformes nécessaires à l’amélioration de la compétitivité du tissu  productif.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO


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