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Tourisme : les députés tirent la sonnette d’alarme

La sauvegarde de l’emploi demeure la principale préoccupation des élus au sein de la première Chambre. Un appel insistant au renforcement des mesures d’accompagnement et à l’allègement des mesures restrictives a été lancé.

La crise qui perdure au sein du secteur du tourisme et de l’artisanat a poussé l’ensemble des groupes parlementaires au sein de la Chambre des représentants à demander des solutions urgentes, le spectre de la faillite planant sur de nombreux professionnels. Lors de la séance hebdomadaire de contrôle de l’Éxécutif, les élus ont appelé à mettre fin à la logique des solutions parcellaires qui a prévalu jusqu’à présent, ainsi qu’à cibler les catégories les plus impactées par les mesures restrictives imposées par la pandémie. Même si la séance a été marquée par l’absence de la ministre du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale, Nadia Fettah -remplacée par Jamila Moussali, ministre de la Famille- les députés sont unanimes : le département de tutelle doit être à la hauteur des attentes des professionnels durant ce contexte. «Le spectre de la faillite plane sur l’ensemble du secteur, essentiellement les hôtes, les restaurants, le transport touristique, les agences de voyages, sans oublier les bazars et les métiers liés au secteur», a indiqué Mohamed El Harti, député du PJD au sein de la Chambre des représentants.

«La faillite menace aussi une large frange d’artisans, malgré l’accompagnement assuré. Ce dernier s’est avéré insuffisant», selon le député du parti de la lampe.

Parmi les remarques importantes émises figure la non-déclaration, auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), de plusieurs catégories de salariés, ce qui a compliqué le ciblage de celles qui ont été impactées par la crise. D’autres interventions, lors de la séance hebdomadaire des questions orales, ont insisté sur la nécessité d’alléger certaines mesures restrictives, notamment celles relatives à la complexité des procédures pour se déplacer d’une ville à l’autre, de même que «le contenu des mesures prévues par le projet du contrat-programme était insuffisant par rapport aux attentes des professionnels», chose relevée par plusieurs interventions. Les élus ont aussi mis en avant le fait que le dispositif de promotion et de commercialisation soit aujourd’hui obsolète et éloigné des objectifs de la vision de la relance du secteur.

Pas de recette miracle pour le moment
Dans sa réponse aux remarques émises par les députés, Jamila Moussali a été catégorique concernant la priorité que constitue le secteur du tourisme et de l’artisanat dans l’agenda du gouvernement, tout en insistant sur l’absence de visibilité du fait de l’évolution de la pandémie dans le monde. L’impact de la crise sanitaire sur le secteur devrait donc perdurer tant que le climat sanitaire mondial restera défavorable, et les mesures sociales de conservation des emplois et d’intégration des artisans à la couverture sociale focalisent l’attention. Le gouvernement veut maintenir, jusqu’à la fin de l’année, les allocations versées par la CNSS aux personnes en chômage forcé dans le secteur touristique ; pour les artisans, sept plateformes de commercialisation en ligne ont été mises en place en partenariat avec la Maison de l’artisan, ce qui permet à de nombreuses coopératives d’en profiter. Les opérateurs devront aussi bénéficier de mécanismes de financement qui seront mis en place. Leur objectif : préserver la trésorerie des établissements touristiques. L’État devra également agir au niveau des cahiers des charges pour plus de souplesse dans les procédures et la réduction des délais en vue de l’obtention des autorisations. En somme, l’impact de la crise actuelle ne pourra être limité en l’absence de solutions dans le cadre du budget 2022.

L’optimisme est toujours permis

Les groupes parlementaires au sein de la Chambre des représentants ont formulé une série de recommandations en vue de sauvegarder l’emploi au sein du secteur touristique, dont la contribution à l’emploi est estimée à 550.000 postes, soit 5% de la population active. Pour le tourisme national, l’accent a été mis sur le lancement de produits touristiques dédiés au tourisme national dans ses différents segments et adaptés au pouvoir d’achat. L’accent a aussi été mis sur la nécessité de promouvoir le tourisme social et solidaire, de développer les auberges de jeunesse et de proposer une offre pour les MRE en prenant en considération leur style de vie et leur manière de consommer, notamment en matière de sports et loisirs.

Younes Bennajah / Les Inspirations Éco



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