Éco-Business

Tourisme : fin d’année, la dernière “haute” saison pour les opérateurs

Le secteur touristique est en passe d’atteindre son niveau prépandémique. La fin de l’année qui s’annonce ne fait que renforcer l’optimisme des opérateurs. 

C’est peut-être la meilleure fin d’année qui s’annonce au Maroc depuis l’arrivée de la crise Covid pour le secteur touristique. Les réservations sont bien parties pour battre le record de celles de 2019 si l’on en croit Mustapha Amalik.

«Est-ce qu’on va battre le record des réservations de 2019 ? Nous sommes bien partis pour atteindre cet objectif alors qu’on s’approche de la fin d’année, considérée comme dernière haute saison. Même si elle reste encore courte, les destinations comme Marrakech sont très prisées durant cette période», s’enthousiaste le secrétaire général de l’Association de l’industrie hôtelière de Marrakech (AIH). Si «les perspectives sont bonnes», Amalik aimerait bien que les réservations soient plus fluides.

«Nous nous dirigeons de plus en plus vers la tendance de dernière minute», où les touristes préfèrent attendre quelques jours, voire quelques semaines, avant de se décider, dit-il.

Une légère inquiétude qui va sans doute se dissiper rapidement au vu des performances globales du secteur. Le taux de récupération du tourisme au Maroc a atteint 80% à fin octobre 2022. Mieux, ce taux est supérieur à celui réalisé au niveau mondial qui s’établit à 70%, s’est réjouie récemment Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, qui répondait à une question portant sur la stratégie de promotion du tourisme, lors d’une séance de questions orales à la Chambre des conseillers. En plus du taux de récupération satisfaisant, le niveau des retombées des recettes touristiques en devises, qui se sont élevées à 103% à fin septembre, et ce, par rapport à l’avant-Covid, est aussi encourageant.

Pour la ministre, ces bonnes performances du secteur du tourisme témoignent de la bonne gestion de la crise de la pandémie dont a fait preuve le Royaume qui a ainsi permis de renforcer la crédibilité du Maroc à l’échelle internationale. Elles sont également le fruit du soutien consacré par l’État au secteur dans le cadre du plan d’urgence, des opérations de commercialisation, de promotion et de garantie d’un grand nombre de sièges pour les destinations touristiques nationales ainsi que de l’adhésion totale des professionnels du secteur et des partenaires. Rappelons que l’Exécutif avait mobilisé une enveloppe de 2 milliards de MMDH pour soutenir le secteur du tourisme, dont 1 MMDH est dédié à la réhabilitation des unités hôtelières.

Aujourd’hui, les opérateurs veulent tabler sur les atouts naturels du Maroc et une meilleure qualité de service pour se démarquer mais pas que. «Pour une destination comme la nôtre, c’est la diversification du produit qui fait la différence ainsi que d’autres spécificités que nos concurrents n’ont pas», ajoute Amalik, convaincu que le Maroc peut se prévaloir de nombreux atouts bien que, partout dans le monde, l’industrie du tourisme est en passe d’atteindre son niveau prépandémique d’ici la fin de l’année 2022.

Une tendance mondiale haussière
En effet, le secteur continue à se remettre de la pandémie. Selon les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme, on estime que 700 millions de touristes ont voyagé à l’international entre janvier et septembre, soit plus du double (+133%) du chiffre enregistré à la même période en 2021. Cela équivaut à 63 % des niveaux de 2019 et place le secteur sur la bonne voie pour atteindre 65 % de ses niveaux prépandémiques cette année, poursuit l’OMT dans son tout dernier baromètre ajoutant que ces résultats s’expliquent par une forte demande refoulée, une amélioration des niveaux de confiance et la levée des restrictions dans un nombre croissant de destinations. Soulignant la vitesse à laquelle le secteur s’est remis de la pire crise de son histoire, l’OMT révèle que les arrivées mensuelles étaient inférieures de 64% aux niveaux de 2019 en janvier 2022 et avaient atteint -27% en septembre. On estime que  340 millions d’arrivées internationales ont été enregistrées au cours du seul troisième trimestre de 2022, soit près de 50 % du total des neuf mois.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO

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