TGR : resserrement drastique du déficit budgétaire !
Les finances publiques du Royaume ont enregistré à fin septembre une amélioration importante, selon des statistiques officielles publiées le 28 octobre 2022 montrant que le déficit budgétaire s’est resserré à la faveur de solides recettes fiscales.
À trois mois de l’exécution complète de la loi de Finances 2022, l’on constate un resserrement assez important du déficit budgétaire du Royaume. Hors produits des emprunts et hors amortissement de la dette publique à moyen et long termes, le déficit budgétaire du Maroc ressort à 8,5 MMDH, contre 38,2 MMDH à fin septembre 2021. Ce constat se dégage à l’analyse du rapport trimestriel d’exécution de la loi de Finances à fin septembre.
Publié le 28 octobre 2022, en pleine période de paramétrage du PLF 2023 et ses amendements, le rapport trimestriel sur l’exécution de la loi de Finances 2022, pour le troisième trimestre, est très instructif, d’autant plus que le PLF 2023 compte réduire légèrement le déficit public en% de PIB de 5,3% – estimé pour 2022 – à 4,5% prévu pour 2023. Que retenir des principales tendances qui s’y dégagent ?
Premièrement, l’exécution de la loi de Finances, à fin septembre 2022, laisse apparaître un solde budgétaire négatif de 8,5 MMDH, résultant de ressources ordinaires (hors recettes d’emprunts) de 340,6 MMDH et de charges (hors amortissements de la dette) de 349,1 MMDH. Comparé à la même période des trois dernières années, le déploiement de la loi de Finances laisse apparaître à fin septembre 2021 un déficit budgétaire 4,5 fois supérieur à celui de la Trésorerie générale du Royaume (TGR) enregistré à fin septembre 2022, s’établissant à 38,2 MMDH à fin septembre 2021.
Ce solde budgétaire négatif résultait de ressources ordinaires (hors recettes d’emprunts) de 277,5 MMDH et de charges (hors amortissements de la dette) de 315,7 MMDH. Comparé à la même période en 2020, l’exécution de la loi de Finances laisse apparaître, à fin septembre 2020, un déficit budgétaire légèrement plus important, 4,9 fois supérieur à celui de la TGR enregistré à fin septembre 2022.
En effet, celui-ci s’est établi à 41,3 MMDH à fin septembre 2020, résultant de ressources ordinaires (hors recettes d’emprunts) de 285 MMDH et de charges (hors amortissements de la dette) de 326,3 MMDH. En comparaison avec la même période en 2019, année sans Covid-19, le déficit budgétaire est 4 fois supérieur à celui enregistré à fin septembre 2022, s’établissant à 33,3 MMDH à fin septembre 2019. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Alors, qu’est-ce qui explique un resserrement aussi important du déficit budgétaire en 2022 ?
De solides recettes fiscales !
Les ressources globales de l’État durant le troisième trimestre 2022 ont atteint 385,7 MMDH, soit un taux de réalisation de 83,6% des prévisions de la loi de Finances. A la même période en 2021, ces ressources globales n’avaient atteint que 339 MMDH, soit un taux de réalisation de 78,5% des prévisions de la loi de Finances ; légèrement plus au troisième trimestre 2020, s’établissant à 358,3 MMDH, soit un taux de réalisation de 77,6% des prévisions de la LF.
Dans le détail, il apparaît que les recettes ordinaires composées de recettes fiscales pour 89,1% et de recettes non fiscales pour 10,9% ont solidement contribué à réaliser les belles performances soulignées plus haut. En effet, ces recettes ordinaires ont représenté 223,5 MMDH, soit 57,9% des ressources globales. Elles enregistrent un taux de réalisation de 87,5% des prévisions de la loi de Finances.
À titre de comparaison, à fin septembre 2021, les recettes ordinaires n’étaient qu’à 193,8 MMDH, soit 57,2% des ressources globales. Composées de recettes fiscales pour 85,8% et de recettes non fiscales pour 14,2%, elles enregistraient un taux de réalisation de 84,8% des prévisions de la LF. Le constat est le même au vu des chiffres de septembre 2020 où les recettes ordinaires atteignaient 185,3 MMDH, soit 51,7% des ressources globales.
Composées de recettes fiscales pour 81,6% et de recettes non fiscales (18,4%), elles ont représenté 87,2% des prévisions de la loi de Finances cette année-là.
Un excédent des ressources sur les charges de 5,9 MMDH !
Malgré la poussée inflationniste sur les neuf premiers mois de l’exercice budgétaire, le déficit a néanmoins été réduit. Le rapport précise que les charges totales de l’État ont atteint 379,9 MMDH, soit un taux de réalisation de 70,8% des prévisions de la loi de Finances.
Pour ce qui est des recettes d’emprunts à moyen et long termes, elles ont atteint 45,1 MMDH, soit 11,7% des ressources globales de l’État. Elles ont été réalisées à hauteur de 42,8% des prévisions de la LF. Les recettes des comptes spéciaux du Trésor (CST) se sont, quant à elles, établies à 115,6 MMDH, soit 30% des ressources globales de l’État. Elles ont représenté 117,5% des prévisions de la loi de Finances.
De leur côté, les recettes des services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA) ont été de 1,6 MMDH, soit 0,4% des ressources globales de l’État. Elles ont été réalisées à hauteur de 72,4% des prévisions de la loi de Finances.