Éco-Business

Startups: les leviers à activer

Dans un nouveau Policy paper, le Policy Center for the new South (PCNS) a traité de l’importance de la transformation numérique dans l’industrialisation du Maroc, de l’Égypte et de la Tunisie. Pour le cas national, il est noté que les startups marocaines ont du mal à se développer et à atteindre la maturité.

Malgré l’adoption d’un certain nombre de politiques pour soutenir l’écosystème de l’innovation et de l’entrepreneuriat, les entrepreneurs marocains rencontrent des difficultés pour accéder aux fonds et développer leurs entreprises.

C’est ce que confirme le policy paper publié récemment par le Policy Center for the new south (PCNS), extraite du chapitre 7 du livre «Africa-Europe Cooperation and Digital Transformation», coédité par Chux Daniels, Benedikt Erfoth et Chloe Teevan. Ledit policy paper, rédigé par Karim El Aynaoui, Larabi Jaïdi, Akram Zaoui, est intitulé «Digitalise to industrialize : Egypt, Morocco, Tunisia, and the Africa–Europe Partnership».

Les auteurs rappellent, dans ce sens, que l’Agence pour le développement du secteur numérique (ADD) a été créée en 2017 et placée sous l’autorité du ministère de l’Industrie et du commerce. Elle a adopté une feuille de route (2020-2025) comprenant 15 actions dont le soutien aux usines intelligentes et à l’industrie 4.0, la numérisation des PME, l’entrepreneuriat numérique, l’IA, un programme national de formation numérique, l’infrastructure numérique et la création d’un parc numérique. D’autres dispositifs ont été créés sous la tutelle de l’Agence en charge des PME («Maroc PME») tels que «Incub-Idea» et «Incubstartup», aidant les entrepreneurs à concevoir et lancer leur entreprise.

Le Fonds central de garantie a également lancé un véhicule dédié, appelé «Innov-Invest», et soutenu par le PACC susmentionné (environ 12,5 millions d’euros ont été promis), avec l’objectif de financer 300 start-up entre 2017 et 2022 (170 ont été soutenues à ce jour). Cela étant dit, il est assuré que «l’un des principaux défis qui subsistent pour les entrepreneurs marocains est le manque de financement effarant.

L’investissement reste dominé par les prêts, avec des garanties importantes attendues des entrepreneurs. Les start-up marocaines ont du mal à se développer et à atteindre la maturité, car la plupart des projets financés par des sociétés de capital-risque locales se concentrent sur le pré-amorçage et l’amorçage».

Cela dit, au Maroc, le rythme d’adoption des programmes axés sur la numérisation des entreprises industrielles a eu tendance à s’accélérer au cours des dernières années. Les autorités poussent le secteur privé, et notamment les PME, à adopter davantage les technologies numériques. Les auteurs affirment, dans ce sens, qu’au Maroc «les 109 établissements universitaires financés par le secteur privé jouent un rôle clé dans cette poussée».

Les recommandations
Dans le cadre de ses recommandations, il est affirmé au niveau du policy paper que le premier axe auquel il faudra s’attaquer, pour que la numérisation joue un plus fort rôle dans les secteurs manufacturiers nord-africains, est la nécessité d’assurer un meilleur financement dans ce domaine. Deux composantes doivent être distinguées, dans ce sens, le capital risque et les politiques industrielles.

Les instruments de capital risque devraient être mieux promus pour fournir de nouvelles formes de financement (hors prêt) pour les start-ups naissantes et les aider à gagner en maturité. Dans ce sens, le PCNS note le rôle que peut jouer l’Union européenne, en affirmant encore plus la coopération industrielle avec les trois pays étudiés, notamment en termes de suivi et d’accompagnement de ces chantiers appelés à être placés en tête des agendas de ces pays, via la promotion de la recherche et innovation (R&I) et l’accès aux infrastructures et politiques industrielles.

En ce qui concerne les stratégies numériques, le PCNS recommande un meilleur soutien technique à leur élaboration pour une mise en œuvre approfondie, et la recherche de synergies avec d’autres programmes internationaux, à l’instar du Pacte européen pour l’emploi et la croissance créé en 2012 pour identifier les chaînes de valeur les plus prometteuses aux niveaux national et régional.

Des mécanismes permettant des échanges réguliers sur les stratégies numériques et les politiques industrielles pourraient également être soutenus pour renforcer les chaînes de valeur Europe-Afrique. Les forums rassemblant les PME d’Afrique du Nord, au niveau méditerranéen et à celui des communautés économiques régionales africaines, devraient également être multipliés pour que les entités du secteur privé identifient, partagent et mettent en œuvre les bonnes pratiques, notamment en matière de numérisation.

Il est aussi question d’affirmer une coopération multipartite à différentes échelles en matière de numérisation, impliquant différents acteurs de l’Union africaine et de l’UE.

Pour les auteurs de la note, le secteur privé reste l’acteur le mieux placé pour conduire la transformation numérique du tissu productif, et doit donc être encouragé à agir plus librement; ce qui implique que des mesures doivent être prises pour améliorer le climat des affaires.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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