Éco-Business

Souveraineté industrielle : Mezour mise sur les CTI

Après des résultats probants, les CTI bénéficient derechef d’un plan de développement, orienté innovation, doté d’une enveloppe budgétaire de 250 millions de dirhams. 

C’est un bilan positif que dresse le Réseau des centres techniques industriels marocains (Rectim), du premier plan de développement des CTI (Centres techniques industriels) 2014-2020, paraphé en 2013, conformément aux recommandations de l’étude d’évaluation ex ante, approuvée par le comité de suivi du fonds d’appui aux CTI, Facet. En effet, pour les 360 MDH qui ont été engagés, le Réseau des centres techniques industriels a pu élargir sa superficie comblant ainsi la quasi-totalité de l’espace dédié.

Près de 5 500 m² supplémentaires ont été construits portant la superficie globale du complexe couvert à 15 000 m². Hormis les travaux d’extension, un investissement a été alloué au matériel. Les centres techniques industriels sont munis de machines à la pointe de la technologie en matière de capacité de production. Et le retour sur investissement ne s’est pas fait attendre.

Malgré une conjoncture difficile, le chiffre d’affaires réalisé en 2021 a avoisiné les 70 MDH, toutes filières industrielles confondues. Et comme l’augmentation de la capacité va de pair avec l’évolution des compétences, aujourd’hui, les CTI comptent à leurs actifs près de 270 personnes, contre 125 en 2014.

À préciser que 40% de l’effectif actuel est composé de profils hautement qualifiés, tels que des doctorants qui chapeautent les travaux de recherche, selon David Toledano, président du Rectim. Et d’ajouter: «Nous avons réalisé près de 14 500 analyses et tests sur des produits importés et produits locaux. Résultats des courses : 20% des produits importés s’avèrent non conformes aux normes réglementaires. C’est pour dire qu’en matière de qualité, le Maroc a réalisé des prouesses considérables».

Et le pays ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Pour maintenir l’élan, une nouvelle convention cadre vient d’être actée mardi dernier entre les différentes parties prenantes, à savoir le ministère de l’Industrie, le Rectim et les CTI. Et ce sont 250 MDH qui ont été attribués à ce nouveau plan de développement des CTI 2022-2025. En cette seconde période, les maîtres mots demeurent la R&D et l’innovation.

Pour le département de tutelle, il s’agit de positionner ces centres comme étant des accélérateurs de la R&D industrielle en vue de renforcer la compétitivité et la souveraineté industrielle des différentes filières.

«Avec cette nouvelle convention, non seulement nous maintenons notre activité traditionnelle orientée accompagnement normatif et contrôle, mais également une nouvelle attribution et non des moindres s’ajoute à notre actif. Nous aurons à notre charge un volet qui est la recherche et développement et l’innovation. Ceci permettra aux opérateurs de mettre sur le marché de nouveaux produits susceptibles d’inscrire le Maroc dans une nouvelle optique», indique Toledano.

Avec le renforcement des capacités des CTI, ces derniers réalisent aujourd’hui des prestations techniques d’intérêt général notamment les études techniques, le développement des normes, l’assistance technique aux industriels pour la validation des nouveaux produits et la formation technique spécifique. Les objectifs globaux de ce plan seront déclinés en objectifs spécifiques dans le cadre de contrats-objectifs qui seront signés avec chaque CTI et sa fédération ou association professionnelle.

Chaque filière devra ainsi présenter les projets y afférents dans le but de bénéficier de cette manne financière. Car, in fine, tout exportateur cherche à certifier son produit pour conquérir de nouveaux marchés notamment internationaux. Se conformer aux normes demeure une condition sine qua non.

Les CTI ont mis au point des moyens de production et ont pu maîtriser la technologie, ce qui représente un aspect attractif pour les investisseurs. En termes de perspectives, le Rectim ambitionne d’étendre la superficie des centres techniques à travers l’investissement dans un complexe qui s’étale sur une dizaine d’hectares. Actuellement, le complexe dédié n’est plus en mesure d’accueillir de nouveaux centres techniques surtout avec l’installation de la 2è génération industrielle du Cetiev.2.

D’autant plus que de nouvelles filières ont rejoint l’aventure. Il s’agit notamment de la fédération des minotiers. En matière de création d’emploi, sur les 500.000 emplois prévus, 100.000 seront créés dans le cadre du volet de l’innovation et de la R&D. La formation n’est pas en reste. Des programmes de formation continue seront proposés pour rester à la page des avancées technologiques.

Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO



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