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Souss-Massa : quelles priorités pour l’aménagement du territoire ?

L’élaboration de la vision prospective à l’horizon 2050 et la formulation des Orientations de la politique publique de l’aménagement du territoire (OPPAT), en cours d’élaboration, se fera sur la base d’un dialogue territorial, d’où l’importance des rencontres qui se tiennent dans les 12 régions du Maroc, notamment la conférence régionale de Souss-Massa.

A l’instar des autres territoires du Royaume, le chef-lieu de Souss-Massa, Agadir, a accueilli le Dialogue territorial pour la co-construction des Orientations de la politique publique de l’aménagement du territoire (OPPAT), initié par le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville en partenariat avec le Conseil régional Souss-Massa.

L’objectif de cette conférence régionale relative aux concertations territoriales pour l’élaboration des OPPAT est d’assurer la convergence des politiques publiques et l’encadrement du développement des différents territoires. A cela s’ajoutent la mise en œuvre du chantier de la régionalisation avancée, ainsi que l’implémentation des choix stratégiques portés par le Nouveau modèle de développement autour des perspectives d’avenir du territoire et sa trajectoire spécifique de développement.

Pour rappel, le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville a déjà engagé l’élaboration de l’étude sur les Orientations de la politique publique de l’aménagement du territoire (OPPAT). Ces orientations constituent le document d’orientation qui a déterminé les priorités et les options des pouvoirs publics en matière d’aménagement du territoire, notamment à travers l’encadrement du SRAT et l’organisation de la convergence intersectorielle.

L’élaboration de la vision prospective à l’horizon 2050 et la formulation de ces orientations est en cours, et se fera sur la base d’un dialogue territorial, d’où l’importance des rencontres qui se tiennent dans les 12 régions du Royaume..

Deux thèmes principaux ont animé les ateliers
Lors de l’étape d’Agadir, deux ateliers ont été organisés simultanément au cours desquels deux thèmes principaux ont été abordés, notamment la promotion d’une base économique résiliente face aux stress hydrique et l’étude des perspectives de développement pour les zones montagneuses et oasiennes de la région. La conférence a été aussi marquée par l’émission de recommandations en harmonie avec les spécificités de la région Souss-Massa.

Le cadrage stratégique du premier atelier s’exprime à travers trois écosystèmes compétitifs qu’il s’agit de développer et de diversifier. Il s’agit de l’écosystème agricole représentant 18% de la valeur ajoutée de la région et qui devrait maintenir son poids dans le futur tout en rationalisant les ressources en eau et inscrivant cet écosystème dans une perspective de durabilité.

Pour l’écosystème industriel, dont le poids devrait passer de 16% actuellement à 25% d’ici 2046, il est essentiellement basé sur le développement de l’agro-alimentaire et d’autres branches d’activités industrielles en relation avec l’ouverture vers l’Afrique. Pour sa part, l’écosystème touristique doit être rénové face à la perte d’attractivité du tourisme balnéaire et qui doit être complété par l’offre culturelle et naturelle.

Pour l’écosystème halieutique, il est basé sur la combinaison d’une politique articulée autour des filières maritimes avec le développement d’infrastructure et d’équipement en plus de la promotion du capital humain. S’agissant du second atelier dédié aux perspectives de développement des zones montagneuses et oasiennes de la région, ces zones devront faire l’objet d’une nouvelle politique d’aménagement visant l’inclusion sociale, la cohésion spatiale, l’équité et l’attractivité territoriales. En effet, la montagne occupe 60 % de la superficie de la région Souss-Massa, mais elle n’abrite que 353.000 habitants, soit 13% de la population de la région.

L’économie de cette montagne accuse, néanmoins, un décrochage notable dans les dynamiques territoriales en cours. La fragilité de l’économie, adossée au déficit des équipements et services publics, explique la précarité des conditions de vie des populations montagnardes.

Actuellement, ce massif montagneux est faiblement valorisé bien qu’il recèle des ressources qui contribuent de façon importante à la prospérité : l’eau, la forêt et le patrimoine. La région dispose également d’un patrimoine oasien qui s’étend principalement au niveau de la province de Tata. Ces zones oasiennes connaissent également une vulnérabilité liée à la forte variabilité des conditions climatiques et aux difficultés socio-économiques actuelles.

Le SRAT du Souss-Massa : cinq espaces géographiques
Grâce aux orientations du Schéma régional d’aménagement du territoire (STRAT) déjà approuvé, qui prend en considération la notion de l’espace, la région Souss-Massa veut donner un coup de pouce à son PIB à l’horizon 2046. Elle a identifié cinq espaces géographiques, à savoir l’espace du Grand Agadir, l’espace couvrant le littoral, l’espace de projets liés aux plaines, outre les zones montagneuses et présahariennes. Le territoire veut gagner deux places sur le podium de la richesse nationale, en passant du 6e au 4e rang en matière de poids économique.

En valeur, il s’agit de générer un PIB de l’ordre de 661 MMDH d’ici 25 ans au lieu, actuellement, de 70,1 MMDH. L’ensemble des orientations ont été traduites en projets structurants en cohérence avec les différentes orientations par les politiques publiques et les grands projets de l’État. Sur ce dernier point, les projets structurants de la période 2022-2046 portent sur un portefeuille de 227 projets structurants. Nécessitant un montant d’investissement estimatif de l’ordre de 217, 45 MMDH, la mise en application du SRAT, sur une durée de 25 ans, mobilisera annuellement 8,7 MMDH.

Ce coût global concerne le concours de l’ensemble des partenaires à la base d’un contrat entre l’État et la Région Souss-Massa. Ils portent sur la mise en œuvre conjointe des infrastructures identifiées et les équipements structurants à réaliser ainsi que les mesures d’accompagnement qui sont nécessaires pour l’exécution des projets structurants du SRAT. Il s’agit de 63 MMDH affectés aux infrastructures et transport, 50 MMDH à l’environnement, l’eau et aux énergies renouvelables ainsi que 49 MMDH à l’économie, l’attractivité et au développement humain.

À cela s’ajoutent près de 23 MMDH pour les équipements publics, notamment l’enseignement et la santé, 19 MMDH destinés à l’aménagement urbain et rural ainsi que 12 MMDH au patrimoine et à la culture.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO

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