Sociétés cotées : croissance consolidée
Les prévisions boursières pour 2024 et 2025 reflètent la solidité et la résilience des acteurs du marché. Grâce à une gestion rigoureuse et à l’optimisation des opérations dans des secteurs clés, la capacité bénéficiaire continue de croître de manière significative. L’amélioration des résultats, combinée à une reprise attendue des dividendes, démontre la capacité des opérateurs à naviguer avec succès dans un environnement économique complexe.
Le paysage financier se prépare à une nouvelle phase de consolidation avec des prévisions solides pour les années 2024 et 2025. Selon le dernier rapport de BMCE Capital global research (BKGR), les entreprises cotées devraient connaître une croissance robuste, alimentée par une hausse du chiffre d’affaires et des résultats nets.
Cette trajectoire de croissance s’inscrit dans un contexte où les industries, les secteurs financiers ainsi que les initiatives écoresponsables prennent une place de plus en plus prépondérante dans le développement économique du pays.
Dans les prochaines années, le Maroc connaîtra un contexte de croissance particulièrement favorable grâce à l’organisation de la CAN et aux préparatifs pour la Coupe du monde 2030, qui stimulent déjà de nombreux projets d’investissement.
«Ces éléments jouent un rôle important dans la trajectoire de croissance anticipée pour 2025, soutenant la dynamique des entreprises dans un environnement propice à l’innovation et à la modernisation», explique un acteur du marché.
Une amélioration générale des performances en 2024
En tout cas, pour 2024, les analystes de BKGR s’attendent à une augmentation de 4,9% du chiffre d’affaires global, pour atteindre 272 milliards de dirhams (MMDH). Cette progression est en grande partie attribuée à la bonne performance des opérateurs industriels, avec une hausse attendue de 3,8%, et une dynamique particulièrement forte dans le secteur financier, avec une croissance prévue de 8%. Le secteur des assurances devrait également contribuer à cette performance, avec une hausse de 4,1% de son chiffre d’affaires.
Ce mouvement général de progression est le reflet d’une résilience accrue des entreprises marocaines malgré un contexte économique international toujours incertain. Les résultats nets part du groupe (RNPG) sont également prévus en hausse pour 2024, avec une prévision de 30,7 MMDH, soit +5,1% par rapport à l’année précédente.
En termes de performance normative, une croissance à deux chiffres est attendue, avec un RNPG retraité de 35 MMDH, en hausse de 13,5%. Un analyste financier souligne d’ailleurs que «les projections actuelles montrent une croissance durable du marché, en grande partie soutenue par la performance exceptionnelle des secteurs financier et industriel».
La capacité bénéficiaire en progression
La capacité bénéficiaire globale des entreprises est l’un des indicateurs les plus prometteurs pour 2024 et 2025. D’après BKGR, elle devrait connaître une croissance de 5,1%, en 2024, pour atteindre 30,8 MMDH. Ce niveau constitue un record pour les 10 dernières années.
Ce chiffre, déjà important, pourrait même atteindre 34,8 MMDH si l’on exclut les éléments exceptionnels, marquant une progression de 13,5% par rapport à l’année précédente. Cette tendance positive se poursuivra en 2025 avec une croissance anticipée de 22,7%, atteignant ainsi 37,7 MMDH.
«La capacité bénéficiaire des entreprises pour 2025 reflète une tendance haussière soutenue par une gestion prudente des risques et une optimisation des opérations au sein des principaux secteurs économiques», souligne un analyste.
Le secteur bancaire en pleine reprise
Parmi les moteurs de cette croissance, le secteur bancaire occupe une place de choix. La contribution des banques à la capacité bénéficiaire devrait rester significative en 2024, à 50,4%, en raison de la forte progression du produit net bancaire et de l’optimisation des coûts.
Ce secteur, essentiel pour l’économie, continuera de bénéficier d’une reprise soutenue, avec des perspectives encore plus favorables pour 2025. Le secteur gazier, avec une contribution de 17,6%, grâce à la performance importante de TotalEnergies Marketing Maroc, tirera également profit d’une meilleure gestion des marges, renforçant sa position comme contributeur clé à la capacité bénéficiaire globale.
«L’amélioration des marges opérationnelles, conjuguée à l’absence de charges exceptionnelles, permettra au secteur gazier de jouer un rôle déterminant dans la consolidation des résultats financiers en 2024 et 2025», affirme un analyste du secteur.
Dividendes : un recul temporaire, mais une forte reprise en 2025
La masse de dividendes prévue pour 2024 devrait enregistrer une baisse temporaire de 10,3%, pour s’établir à 18 MMDH, principalement en raison de la réduction des dividendes de Maroc Telecom. Le rendement des dividendes (Dividend yield) pour 2024 est ainsi estimé à seulement 2,8%, soit son plus bas niveau en dix ans.
Cependant, cette baisse devrait être de courte durée. En 2025, BKGR prévoit une forte reprise des dividendes, avec une progression de 19,5%, portant leur masse à 21,3 MMDH. Cette amélioration sera soutenue par un retour à la normale des distributions de Maroc Telecom et par la performance robuste des autres secteurs.
Perspectives prometteuses pour 2025
L’année 2025 s’annonce particulièrement prometteuse, avec des prévisions de croissance solides dans l’ensemble des secteurs stratégiques. Le chiffre d’affaires global devrait atteindre 292,6 MMDH, en hausse de 7,6% par rapport à 2024.
Les industries devraient enregistrer une progression de 8,5%, avec des revenus atteignant 197,1 MMDH, tandis que le secteur financier continuera sur sa lancée, avec un produit net bancaire estimé à 73,3 MMDH, en hausse de 5,8%.
Le secteur des BTP, qui connaît une reprise notable en 2024, continuera de croître en 2025, soutenu par une demande accrue dans la construction et les infrastructures.
«Les entreprises montrent une capacité exceptionnelle à s’adapter et à innover, malgré les défis mondiaux. Les prévisions pour 2025 sont résolument optimistes, avec une croissance soutenue dans les principaux secteurs économiques», conclut un expert en bourse.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO