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Secteur minier. Plan Maroc Mine : une stratégie bien ficelée

Création d’instituts de formation régionaux, promotion des investissements plus d’impact au niveau local, mise à jour du régime légal et fiscal avec les spécificités du secteur… Le plan minier du Maroc se concrétise.

Si le Maroc était un oiseau, sans doute, c’est son secteur minier qui serait ses ailes. 1er exportateur et 3e producteur mondial de phosphates, le pays de l’Afrique du Nord, qui exploite mille et un minéraux, allant du phosphate, au charbon, en passant par l’argent, l’or, le zinc, le cuivre, le cobalt, le manganèse et le fer, pour ne citer que ces pierres et métaux précieux, est un immense gisement d’opportunités minières à ciel ouvert dont l’énorme potentiel est encore sous exploité. Alors que les travaux de recherches se multiplient, la production dans le secteur des mines ne cesse de croître. Mais le Maroc veut aller encore plus loin, en témoigne le plan minier du Maroc qui constitue un cadre idoine pour la réglementation du secteur minier au Maroc, lequel devrait par ailleurs connaître une forte dynamique cette année. Résolument engagée à consolider la place du secteur au sein des divers pans de l’économie nationale, la tutelle veut ainsi développer un tissu concurrentiel entre les acteurs afin de professionnaliser davantage le secteur en s’appuyant sur la feuille de route entérinée par l’Exécutif, qui s’étend jusqu’en 2030. Elle devra permettre aux diverses branches sectorielles de renforcer leurs investissements. Pour cette année exceptionnelle de relance économique et ou de nombreuses réformes sont nécessaires, la mise à jour du régime légal et fiscal avec les spécificités du secteur fait partie des offres phares préconisées dans ce cadre.
À cela, il faut ajouter l’instauration des mécanismes qui permettront aux investissements réalisés d’avoir un impact au niveau local. À noter que le volet social des travailleurs du secteur focalise également l’attention. Pour la réforme du statut des salariés, il est question essentiellement de mettre en place un cadre légal social de l’industrie minière qui respecte les conditions du travail décent. À noter que, cette année, trois nouveaux décrets ont été adoptés, avec, en ligne de mire, «la hausse des investissements dans le domaine de la recherche et de l’exploration minière, ainsi que l’élargissement de la liste des matières extraites». Dans le même registre, la création d’instituts de formation régionaux sont également dans le pipe. Deux régions sont prioritaires, Drâa-Tafilalet et Souss-Massa, respectivement dans les villes d’Errachidia et de Taroudant. Sur d’autres volets, le Maroc qui a mis en place, en 2013, une stratégie pour le secteur minier, hors phosphate, veut tripler le chiffre d’affaires du secteur à plus de 15 MMDH, multiplier par 10 le volume d’investissement dans l’exploration et la recherche minières à près de 4 MMDH, doubler le nombre d’emplois générés par le secteur à plus de 30.000 emplois directs. Mieux, les axes de cette stratégie portent sur le développement de l’investissement dans la recherche et l’exploration, la promotion du marché pour attirer les investisseurs nationaux et internationaux, la mise à jour de la réglementation et la valorisation du patrimoine minier, renseigne la tutelle qui prévoit aussi la mise en œuvre de plusieurs piliers structurants touchant l’ensemble de la chaîne de l’activité minière, l’exploration, la recherche, l’exploitation, la valorisation et la transformation des minerais.

Généralités sur le secteur minier national

Composante essentielle dans le développement économique et social du royaume, le secteur des mines joue un rôle important dans l’économie nationale, se vante la tutelle arguant que cette importance est perceptible à travers sa part dans le produit intérieur brut qui a avoisiné 10% en 2017, dans les exportations du pays (près de 80% en volume et 20% en valeur) ainsi qu’à travers le nombre d’emplois directs et indirects créés (41.000 postes en 2017). Le ministère souligne par ailleurs que les mines ont également des retombées bénéfiques sur le développement régional et local et permettent le désenclavement des régions, souvent difficilement accessibles, par la construction de pistes et de routes sans oublier ses effets d’entraînement au niveau d’autres secteurs, tels que le secteur des transports (routier, ferroviaire et maritime) et celui de l’énergie électrique. Pour rappel, le royaume dispose de 73% des réserves mondiales du phosphate et occupe les premiers rangs en Afrique et à l’échelle mondiale pour la production de plusieurs substances.

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco Docs


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