Secteur minier au Maroc: Dans l’attente de nouveaux gisements
Pour l’année 2021, les défis sont majeurs dans le secteur des mines aussi bien pour les phosphates que les activités hors phosphates.
Plus ou moins épargné par la crise sanitaire et économique, OCP entend consolider en 2021 les résultats obtenus en 2020. Le géant mondial veut capitaliser sur cette expérience inédite, pour renforcer la résilience des opérations, qui a été démontrée lors de cette pandémie. Cela passera inéluctablement par l’ancrage d’une organisation agile et autonome, mais aussi par l’accélération du chantier d’excellence opérationnelle, afin de maximiser les performances de l’outil de production, sans pour autant dépendre du développement de nouvelles capacités, soulignent les experts soulignant que la priorité d’OCP est également celle de la sécurité et de la santé des collaborateurs et partenaires qui demeureront au cœur des préoccupations du groupe.
Hors phosphates, le secteur en quête d’un nouveau souffle
Concernant l’activité hors phosphates, force est de constater que le secteur minier marocain n’évolue pratiquement pas depuis plusieurs années, selon les professionnels. Le chiffre d’affaires à l’export de ce secteur minier – hors phosphates, en dirhams courants n’a, depuis 2011, pratiquement pas évolué selon les données de l’Office des changes. En dirhams constants, il a même régressé. Ce repli s’explique par l’épuisement des réserves des gisements en cours d’exploitation, la baisse des teneurs des gisements exploités et l’absence d’ouverture de nouvelles mines. Cette situation est la conséquence de la modicité des montants investis dans le domaine de l’exploration et de la recherche minière durant les dernières décennies. Le défi principal auquel le secteur minier marocain est aujourd’hui confronté est celui de pérenniser l’industrie minière dans notre pays, pérennisation qui passe obligatoirement par la découvertes de nouvelles réserves minières à exploiter soit au niveau des mines en cours d’exploitation (reconstitution des réserves exploitées) soit au niveau de nouveaux gisements à mettre en évidence, ce qui reste tributaire de la réalisation d’importants investissements dans le domaine de l’exploration et la recherche minière. Les autres défis auxquels sont et seront confrontés les opérateurs miniers dans notre pays consistent principalement au renforcement des mesures visant à protéger la sécurité et le bien-être de la main-d’œuvre, l’acceptabilité sociale des exploitations minières, la hausse continuelle des coûts de facteurs et les préoccupations relatives à l’environnement inhérent au renforcement des réglementations en la matière. Il faut ajouter à cela, la rareté des compétences (spécifiques au secteur) la gestion des risques liés à la chaîne d’approvisionnement (restrictions à l’importation et à l’exportation dues aux perturbations liés à la pandémie) la volatilité des cours entre autres.
Cours des métaux
S’agissant de l’évolution des cours, pour les phosphates, le marché mondial a été en proie à une baisse des prix de l’ordre de 20% comparativement à 2019, avec une légère amélioration au courant du 3ème trimestre. Concernant les métaux de base, on a assisté, au courant des premiers mois de l’année 2020, en raison de l’effondrement de la demande industrielle mondiale dû à la pandémie, à une baisse des prix de ces métaux de base. Une reprise a toutefois été relevée durant le second semestre de l’année. A fin octobre 2020, les cours des métaux de base ont enregistré, sur un an, une baisse de 18,7 % pour le plomb, une baisse de 0,4 % pour le zinc et une hausse de 35,3% pour le Cuivre. Et enfin pour les métaux précieux, en raison de leur rôle de valeur refuge pour les investisseurs et les petits épargnants, les cours ont par contre augmenté. À fin octobre 2020, la hausse des cours a été, sur un an, de 27,1 %, pour l’or et de 37,3 % pour l’argent.
Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco Docs