Éco-Business

Résultats trimestriels : les banques tournent la page de la crise

C’est un premier trimestre placé sous le signe de la croissance pour une grande partie des banques de la place. Leur dynamique commerciale a contribué, entre autres, à la hausse de leurs revenus, à la progression de leurs bénéfices et à l’amélioration du coût du risque.

Malgré une année 2020 malmenée par l’évolution de la pandémie de Covid-19, certaines entreprises ont pu relever le défi de la crise et s’inscrire sur un trend haussier. C’est le cas des groupes bancaires qui affichent des performances plus ou moins confortables au terme du premier trimestre 2021. En témoigne la bonne tenue de l’ensemble des indicateurs des sociétés financières cotées en bourse.

En effet, les sociétés financières ont enregistré un PNB de 16,8 MMDH, en hausse de 6,4%, grâce entre autres à la très bonne performance des opérations de marché. En raison d’un contexte des marchés financiers davantage favorable au T1 2021, le résultat global des opérations de marché a pu culminer à 1,9 MMDH, en amélioration de 91%, tiré par la bonne tenue des activités des groupes BCP, Attijariwafa bank (AWB) et Bank of Africa (BOA).

La marge d’intérêts a également connu une hausse de 2,1% à 11,2 MMDH, portée principalement par AWB. «En revanche, la marge sur commissions recule de 2% à 3 MMDH suite notamment à la diminution des flux en agence comparativement au T1 2020 et à celle des commissions de change manuel sous l’effet de la fermeture des frontières», précisent les analystes de BMCE Capital Research (BKR).

Dans le détail, BCP, qui a affiché des réalisations mitigées en 2020 (forte hausse du PNB et recul du RNPG), a annoncé un PNB trimestriel en progression de 13% à plus de 4,8 MMDH, profitant principalement d’un résultat sur opérations de marché de 736,4 MDH.

En revanche, la marge d’intérêt a baissé de 3,1% à près de 3,05 MMDH, intégrant un resserrement des marges d’intermédiation sur le marché, tandis que la marge sur commissions s’est repliée de 3,7% à 847 MDH. Les réalisations d’Attijariwafa bank ont repris des couleurs à fin mars, avec un PNB consolidé en hausse de 2,2% à 6,2 MMDH, intégrant une amélioration de 2,7% à 4 MMDH de la marge d’intérêt et de 38,4% du résultats sur opérations de marché à 799,9 MDH, atténuée par le recul de 2,5% de la marge sur commission à 1,2 MMDH. Bank of Africa a, elle, fait état d’une croissance de 11% du PNB et de 18% des revenus de la Banque SA, tirée par la bonne performance du résultat sur opérations de marché ainsi que par la bonne tenue du Core Business.

Le PNB consolidé de CIH Bank a affiché, de son côté, une amélioration de 7,3% à 714 MDH, grâce notamment à la hausse de 18,3% de la marge d’intérêt. La marge sur commissions et le résultat sur opérations de marché ont reculé de 20,8% et de 71% respectivement.

En revanche, seules Crédit du Maroc et BMCI ont vu leur PNB baisser respectivement de 2,1% à 609,6 MDH et de 6,6% à 730,5 MDH. Outre des revenus en hausse, les groupes bancaires ont également réussi à améliorer leur coût du risque. AWB a vu le sien diminuer de 25,6% à 844 MDH, pour un taux du coût du risque de 1%, contre 1,4% au T1-2020 et 1,7% à fin 2020, selon BKR.

Le coût du risque de CIH s’est quant à lui réduit de 35,5% à 116,4 MMDH, affichant ainsi un taux du coût du risque de 0,7%, contre 1,6% à fin 2020. Celui de la BMCI a enregistré une baisse de 14,9%, avec un taux du risque de 1,4%, contre 1,8% à fin mars 2020.

De son côté, et en raison de sa politique de provisionnement prudente, le coût du risque de la BCP a augmenté de 55% à 1,17 MMDH. Il reste toutefois en baisse de 42% par rapport au T4-2020.

Même constat chez Crédit du Maroc, dont le coût du risque consolidé a enregistré une augmentation par rapport au premier trimestre 2020 de 9,1% à 101,1 MDH, soit une hausse du taux de coût du risque sur encours de 4 points de base (pbs), le portant à 93 pbs. Comparé au quatrième trimestre 2020, le coût du risque consolidé a baissé de 64,4%. S’agissant de Bank of Africa, le coût du risque à fin mars a affiché une hausse de 50% à 753 MDH en consolidé.

Au vu de ces éléments, les bénéfices des sociétés financières cotées se sont nettement appréciés au titre du premier trimestre de 2021, et ce malgré l’impact de leur contribution au fonds de soutien Covid-19. Les bénéfices de BCP se sont ainsi renforcés de 103,6% à près de 500 MDH. Retraitée de l’impact du don Covid-19, la croissance du RNPG aurait affiché une hausse de 24%.

En ce qui concerne Attijariwafa bank, son RNPG a progressé de 21,6% à 1,319 MMDH et de 30% par rapport au T4-2020. Les bénéfices de CIH se sont établis à 87,4 MDH contre une perte de 52,8 MDH au T1-2020. En outre, BOA a fait état d’un RNPG de 443 MDH en hausse de 261%, Crédit du Maroc de 91,8 MDH (+25,3%) et BMCI de 81,14 MDH contre 33 MDH à fin mars 2020.

Aida Lô / Les Inspirations Éco



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