Renforcement du capital humain : la Banque mondiale débloque une nouvelle tranche de financement

La Banque mondiale annonce un nouveau financement pour le Maroc, marquant une troisième phase d’un programme ambitieux axé sur le capital humain, la protection sociale et la gestion des risques climatiques. Un engagement qui s’inscrit dans la continuité des réformes initiées en 2022 et 2023.
Le Maroc continue de bénéficier d’un appui soutenu de la Banque mondiale pour accompagner ses réformes structurelles en matière de protection sociale et de gestion des risques. Après une première tranche de 500 millions de dollars en 2022 et une seconde en 2023, l’institution vient d’approuver un troisième financement de 600 millions de dollars, portant le total du programme à 1,7 milliard de dollars.
Cette dernière phase vise à «renforcer la résilience du capital humain face aux risques sanitaires et climatiques», indique l’institution financière.
Une continuité avec les financements précédents
Cette nouvelle enveloppe s’inscrit dans la continuité des deux premières tranches de financement accordées en juin 2022 et décembre 2023.
Ces dernières ont permis d’accompagner des réformes structurantes, notamment la généralisation de l’assurance maladie obligatoire et le lancement d’un programme d’aide sociale directe. Avec cette troisième opération, la Banque mondiale veut aller plus loin en consolidant la gouvernance du système de protection sociale, en précisant la mise en œuvre des transferts monétaires et des régimes de retraite, et en renforçant la gestion des risques de catastrophe.
«Cette initiative, qui s’inscrit dans la lignée des deux opérations précédentes, vise à renforcer le système de protection sociale du Maroc. Aujourd’hui, ce système permet déjà à environ 75% de la population d’accéder à des soins de santé plus abordables et à plus de 40% des ménages de bénéficier de transferts monétaires», souligne Ahmadou Moustapha Ndiaye, directeur de la division Maghreb et Malte de la Banque mondiale.
Accélération des réformes de protection sociale
Le Maroc poursuit son objectif d’une couverture sanitaire universelle en modernisant son offre de soins et en assurant une répartition plus équitable des professionnels de santé. Le gouvernement ambitionne d’unifier l’ensemble des régimes d’assurance maladie sous la gestion de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), avec une couverture qui atteint désormais 75% de la population.
Néanmoins, des défis persistent, notamment pour les travailleurs non salariés qui restent partiellement couverts. Par ailleurs, le programme d’aides sociales directes, piloté par la nouvelle Agence nationale du soutien social (ANSS), devrait bénéficier à près de 60% de la population non couverte par d’autres dispositifs d’allocations familiales.
«Ces réformes sont conçues pour rendre le système plus complet, plus équitable et plus efficace, en particulier au profit des populations les plus vulnérables aux aléas climatiques, notamment les agriculteurs», ajoute Ahmadou Moustapha Ndiaye.
Avec ces 600 millions de dollars supplémentaires, le Maroc dispose ainsi de moyens accrus pour poursuivre sa transformation sociale et économique, en renforçant les dispositifs de protection pour les populations les plus fragiles et en consolidant la résilience du pays face aux crises futures.
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO