Recettes de voyages : un bond à 88,8 MMDH, en 2022
Selon les estimations de Bank Al-Maghrib, les recettes voyages devraient terminer l’année en amélioration à 88,8 MMDH . Elles connaîtraient une quasi-stagnation à 89,2 MMDH en 2023 avant d’afficher une amélioration de 5,5% à 94,1 MMDH durant la saison touristique 2024.
Les recettes touristiques au Maroc devraient franchir un seuil historique en 2022 par rapport à 2019, année de référence d’avant la pandémie de Covid-19. Ainsi, la Banque centrale avait prévu – à l’issue de sa dernière réunion trimestrielle de décembre – que ces recettes devraient ainsi terminer l’année en amélioration, à 88,8 MMDH. Cette projection est basée essentiellement sur les retombées attendues des fêtes de fin d’année qui représentent une période juteuse pour les opérateurs intervenant dans les principales destinations touristiques.
De plus, dans le cadre de son dernier rapport sur la politique monétaire au titre du mois de décembre 2022, Bank Al-Maghrib a prévu une quasi-stagnation (à hauteur de 89,2 MMDH) en 2023 avant d’afficher une amélioration de l’ordre de 5,5%, à 94,1 MMDH en 2024. C’est essentiellement sous l’effet de la reprise notable de l’activité touristique que les recettes de voyages ont dépassé leur niveau d’avant-crise en se situant pratiquement à 71,1 MMDH à fin octobre 2022, après 28,6 MMDH durant les dix premiers mois de l’année 2021 et 67 MMDH durant la saison touristique 2019. En comparaison avec cette année de référence, les recettes de voyages se sont établies à 103,5% de leur niveau antérieur à la crise sanitaire.
Évolution de la balance des voyages
Parallèlement, selon les indicateurs mensuels des échanges extérieurs, au titre du mois d’octobre 2022, émis par la Trésorerie générale du Royaume (TGR), les recettes voyages ont plus que doublé au titre des dix premiers mois de 2022 par rapport à la même période de 2021. Elles ont ainsi affiché une hausse exceptionnelle de 42,3 MMDH par rapport à la même période de 2020 et dépassent également le niveau atteint à fin octobre 2019, soit 67 MMDH.
En remontant plus loin, ces recettes ont totalisé 62,4 MMDH durant la même période de 2018 avant de progresser à 67 MMDH en 2019. Au titre des dix premiers mois des exercices 2020 et 2021, elles ont chuté, respectivement, à 28,7 et 28,5 MMDH, avant d’atteindre, durant la même période de 2022, un montant de 71,1 MMDH. Quant aux dépenses, elles ont également progressé de 54,3%, à 13,4 MMDH.
Toutefois, ce niveau demeure inférieur à ceux enregistrés en 2018 (15,8 MMDH) et en 2019 (17, MMDH), années pré-Covid. Ainsi, le solde excédentaire des voyages a presque triplé, se situant à plus de 57,7 MMDH à fin octobre 2022, contre seulement 19,8 MMDH une année auparavant. En parallèle, les prévisions des recettes voyages ont été nettement révisées à la hausse par rapport aux réalisations de septembre, en lien avec la confirmation de la forte reprise de l’activité touristique, après une période estivale exceptionnelle.
Appréciation de 6,1% des recettes par rapport à 2019
À noter qu’un constat similaire a été émis par la Direction des études et des prévisions financières, dans sa note de décembre 2022 afférente à la conjoncture économique. Au terme des dix premiers mois de 2022, les recettes touristiques, qui ont atteint 71,1 MMDH, se sont appréciées de 6,1% par rapport à leur niveau pré-crise de 2019. Quant aux arrivées touristiques, elles ont également été caractérisées par une reprise soutenue, au cours de la période estivale. Leur taux de récupération, par rapport à leur niveau d’avant-crise, était de 93% de juin à septembre 2022. À noter qu’au mois de septembre, leur taux de récupération était de 101%.
Au troisième trimestre 2022, ce taux a atteint 91%, tant pour les arrivées que pour les nuitées, avec, respectivement, 88% et 71% au second trimestre de 2022. Au terme des neuf premiers mois de l’année, les arrivées touristiques se sont établies à 7,7 millions de touristes et les nuitées, réalisées dans les établissements d’hébergement classés, à 13,3 millions, soit, respectivement, 76% et 69% de leur niveau pré-crise.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO
