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Ramed : 56% des assurés perdus annuellement

 

56% des assurés dans le cadre du RAMED n’ont pas renouvelé leur carte. Un désaveu supplémentaire pour un régime déjà en crise. Les détails.

11,5 millions de personnes sont couvertes par le RAMED jusqu’au mois d’août 2017. Le nombre d’affiliés à ce régime a évolué de 8% durant cette année, soit un niveau de progression mesuré par rapport aux premières années du RAMED. À titre d’exemple, entre 2013 et 2014, l’évolution était de 30%. À première vue, ces chiffres indiquent un attrait certain pour ce régime d’assurance. Or, la confiance des assurés est rompue à l’égard de l’offre de soins du RAMED.

Deux indicateurs
L’Agence nationale d’assurance maladie (ANAM), qui dispose d’un tableau de bord complet de la situation, avance deux chiffres qui le confirment. «Le taux de renouvellement de l’éligibilité est de 44%», note l’ANAM. Cette situation s’explique par l’insatisfaction des assurés par rapport aux services de soins offerts dans les hôpitaux publics. Confirmation de l’ANAM dans un précédent rapport: «Il y a une satisfaction partielle quant aux services offerts».  Deuxième indicateur inquiétant: le nombre de cartes actives est de 62% pour l’ensemble des affiliés. Cette situation est due dans certaines régions au retard dans la production des cartes ainsi qu’au désistement des affiliés de la catégorie «vulnérable» à retirer leur titre d’affiliation. Un constat observé par l’ANAM dans le même rapport qui l’explique par plusieurs facteurs: «Phénomène d’aléa moral, sentiment d’injustice et attente d’une maladie pour récupérer la carte».  Ces défaillances ont été relevées à plusieurs reprises -et récemment par le ministre de la Santé- sur la gouvernance et le financement du régime . Le tout dans un contexte où le système de soins connaît des  difficultés à répondre à la demande des 11,5 millions d’affiliés. Pour y remédier, une étude a été lancée par l’ANAM en 2015 pour concevoir un nouveau scénario de gestion du RAMED. «L’étude est prête. Elle est en discussion au sein d’une commission interministérielle», nous précise une source autorisée à l’ANAM. Les poursuites judiciaires à l’encontre de l’ancien patron de l’agence et l’arrivée d’un DG par intérim ont également contribué à retarder l’adoption d’un scénario de sortie de crise. La date du Conseil d’administration du régime n’est d’ailleurs pas encore connue. Pendant ce temps, la progression du nombre d’affiliés continue spécialement dans quatre régions.

Les hôpitaux de Casablanca et Fès sous pression
Les 950.000 personnes nouvellement affiliées à ce régime (en 2017) proviennent essentiellement de quatre régions. Ces nouveaux affiliés se répartissent entre Fès-Meknès (16%), Casablanca-Settat (16%), Marrakech-Safi (15%) et Rabat-Salé-Kénitra (13%). Cette configuration met sous pression les infrastructures sanitaires de ces régions, spécialement de Casablanca et Fès.  La répartition des affiliés selon le genre indique un équilibre des assurés féminins (53%) et masculin (47%), ainsi que selon le critère de résidence, l’urbain (51%) et le rural (49%). Par ailleurs, des déséquilibres sont à constater dans les taux de réalisation par région et entre les catégories d’affiliés, catégorie «pauvre absolu» (90%) et «pauvre vulnérable» (10%). Les projections initiales visaient une population cible composée de 45% de la catégorie «pauvre» et 55% de «vulnérables».



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