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Protection de l’espace végétal : le nouveau dispositif légal en marche

Trois nouvelles législations, importantes pour la protection des plantes et leur valorisation, sont entrées en vigueur durant ce mois d’août.  Cela devrait impacter directement l’écosystème lié à l’exploitation.

Après leur adoption par les deux chambres du parlement, les lois 34-18, relative aux produits phytopharmaceutiques, 76-17, portant sur la protection des plantes, et 53-18, réglementant l’usage des matières fertilisantes de culture, ont bouclé le circuit de l’adoption, après leur publication au dernier BO. Il s’agit d’un nouveau dispositif légal qui vise à instaurer un système de vigilance, et à faciliter, également, la mise en place «d’un Plan national d’intervention phytosanitaire d’urgence qui définit le cadre général de préparation et lutte contre les dangers représentés par certains organismes nuisibles, susceptibles d’entrer, s’établir et pulluler sur le territoire national», comme l’indique la nouvelle législation. Une forte implication des collectivités territoriales et des établissements publics est requise dans les nouvelles mesures de protection. Tant les organisation professionnelles que les coopératives seront impliquées dans l’évaluation des risques, ainsi que lors des interventions et des protocoles à suivre. Un registre idoine sera créé, après l’entrée en vigueur de cette loi, englobant l’ensemble des opérateurs concernés par la nouvelle législation.

«Ce registre doit pouvoir être consulté, à tout moment, par le public». Un décret d’application dressera la liste des organismes dont l’introduction au Maroc sera prohibée. Des dérogations sont cependant prévues, comme le prévoient les nouvelles mesures. Elles concernent les cas relatifs à la recherche scientifique ou d’essai, ainsi que l’amélioration génétique, ou la sélection végétale. La police sanitaire des végétaux devra enfin se doter de nouvelles prérogatives, vu le durcissement des sanctions prononcées contre l’obstruction à leurs investigations.

Les coopératives mieux  positionnées
La promotion de la commercialisation de plantes médicinales et aromatiques devrait franchir un nouveau cap, notamment pour les coopératives de ce segment, dont le nombre s’élève actuellement à 75 unités, avec un chiffre d’affaires à l’export avoisinant les 615MDH. En effet, les dernières données présentées devant la Chambre des représentants, durant l’examen des mesures destinées à améliorer les circuits de commercialisation, montrent que l’impact de la pandémie n’a pas empêché le département de l’agriculture de poursuivre sa stratégie d’accompagnement des coopératives du secteur, avec un plan de formation, qui a été mis sur les rails, en faveur des coopératives employant plus de 5.100 personnes.

«Le principal souci concerne l’exploitation rationnelle des plantes qui couvrent près de 800.000 hectares, avec un volume exploitable de l’ordre de 35.000 tonnes», indique la feuille de route du gouvernement.

À souligner, par ailleurs, que l’État compte, également, activer les mesures préconisées par la stratégie forestière, adoptée en février 2020. Parmi les questions cruciales à gérer, figure la qualité des produits exportés ou destinés au circuit interne, de même que la durabilité des activités.

De son côté, l’Agence nationale des plantes médicinales et aromatiques reste le pivot de l’action de l’État, via plusieurs conventions de partenariat qui sont programmées. L’implication de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires demeure primordiale dans le processus de garantie de la qualité des produits commercialisés, ce qui sera de nature à assurer une pérennité des coopératives opérant dans ce domaine

Des écosystèmes régionaux pour valoriser les plantes médicinales et aromatiques

Plusieurs régions sont concernées par le processus de valorisation, et devraient renforcer la position privilégiée du Maroc parmi les dix premiers pays au monde disposant d’un potentiel de plantes disponibles à l’état naturel. Un référentiel national des plantes est ainsi projeté, avec une cartographie par région, couvrant plusieurs segments exploités dans la cosmétique, la conservation des aliments et la médecine traditionnelle. Parmi les entraves majeures qui privent les coopératives de ressources supplémentaires, il y a lieu de signaler la faiblesse de la chaîne de la valeur ajoutée, d’où la nécessité de créer des unités de transformation à même de valoriser les produits exportables. Pour sa part, l’Agence nationale a pu finaliser les axes stratégiques de son intervention. Il s’agit, prioritairement, de travailler sur les thèmes de recherche qui répondent aux préoccupations des coopératives, en vue de passer du stade de fournisseur de matières premières à celui de secteur industriel à part entière. L’agence prévoit également de consolider ses liens avec les universités, dans l’objectif de faciliter la mise en place d’une base de données scientifique relative aux plantes médicinales et aromatiques.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO


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