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Programme Al Khawarizmi : la recherche appliquée monte d’un cran

L’intelligence artificielle s’affirme comme une force motrice de l’évolution de la recherche scientifique au Maroc. Preuve en est le programme de recherche appliquée «Al Khawarizmi». Lancé par l’ADD en 2019, il a grandement contribué à un fort dynamisme de la recherche scientifique dans la big data et l’IA. Plusieurs projets à fort impact ont pu se concrétiser. 

L’impact de l’intelligence artificielle sur le système éducatif n’est plus à démontrer. Bien que des défis persistent tels que la mise à niveau des compétences numériques, le Maroc a pris conscience des opportunités à saisir. Disposant d’un vivier de talents dans ces domaines, le pays a voulu capitaliser sur les compétences mathématiques, informatiques et sectorielles de sa jeunesse. D’où le lancement, dès 2019, d’un nouveau chantier baptisé «Écosystème IA» par l’Agence de développement du digital (ADD).

La première action entreprise dans l’opérationnalisation de ce chantier a été le lancement d’un programme de recherche appliquée dédié à l’intelligence artificielle et à la big data, intitulé «Al Khawarizmi», articulé sur des cas d’usage sectoriels, avec pour objectif final de valoriser ces projets auprès des donneurs d’ordre, des acteurs privés et des startups. Un programme qui a été développé en collaboration avec les ministères de l’Industrie et de l’Enseignement supérieur, l’ADD et le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), pour un coût global qui s’établit à 50 millions de dirhams, à raison de 35 MDH provenant du MESRI, soit 70% de l’enveloppe totale, et 15 MDH de l’ADD, soit 30%.

Pour l’agence à l’initiative du programme, «grâce à l’IA, des solutions novatrices seront développées dans divers domaines tels que la santé, l’agriculture, l’éducation et l’industrie. En favorisant l’adoption de l’IA, le Maroc pourra non seulement améliorer ses infrastructures et services, mais aussi renforcer sa position sur la scène internationale en tant que hub technologique».

Retombées
En effet, l’engouement du programme est tel que plus de 250 projets de recherche appliquée ont été déposés en ligne sur le portail Abhath du CNRST, depuis son lancement. Au terme de cette première étape, 60 projets ont été sélectionnés par le comité de pilotage et de suivi du programme. 45 d’entre eux ont pu bénéficier d’un soutien financier dans le cadre de l’enveloppe allouée au programme.

Les bénéfices attendus du programme sont de préparer une expertise de haut niveau avec des compétences en IA dont le pays a besoin pour développer une économie prospère basée sur la transformation digitale et l’économie du savoir, de doter le Maroc d’un capital humain de haut niveau dans les domaines de l’IA (formation par la recherche des professeurs d’université et des doctorants et transfert de compétences technologiques), et de soutenir une recherche appliquée en IA et big data visant à améliorer la compétitivité des institutions et entreprises marocaines. L’ADD vise également à favoriser la mise à niveau d’un tissu productif innovant capable de tirer profit des différentes opportunités socioéconomiques que l’IA offre tant au niveau national qu’au niveau international.

«Ce programme de recherche nationale pionnier dans le domaine de l’IA a permis depuis 2019 de fédérer autour de la discipline de l’IA et de créer un mouvement national autour de cette technologie et ses applications sectorielles», dixit l’ADD.

En effet, les statistiques indiquent que 700 requêtes de création de compte ont été traitées depuis la plateforme Abhath et 264 projets ont été soumis en ligne dont 251 projets déposés au CNRST. Les femmes représentant près d’un quart des coordonnateurs de projets (16%). Plus de 78% des projets sont issus des universités publiques. Le secteur de l’agriculture représente 37,15% des projets de recherche, suivi des énergies, eau et environnement avec 31,12% et du transport et logistique (21,8%).

Dans le détail, les derniers chiffres de 2022-2023 révèlent que 45 projets de recherche appliquée en intelligence artificielle et big data ont bénéficié du programme au niveau de 15 universités et structures bénéficiaires, au profit de 150 chercheurs et doctorants dont 12% de femmes coordinatrices de projets.

En termes de répartition sectorielle, le secteur de la santé compte 18 projets, suivi par celui de l’énergie, eau et environnement avec 5 projets. Et c’est l’Université Mohammed V de Rabat qui en est la principale bénéficiaire avec 14 projets de recherche à son actif. Les universités de Casablanca et d’Agadir occupent la deuxième position avec 5 projets chacune.

À la troisième place figure l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès avec 4 projets. Côté indicateurs scientifiques, le programme Al Khawarizmi a permis la publication de 79 articles scientifiques indexés, 224 communications scientifiques, 16 thèses doctorales soutenues et 142 mémoires de master et PFE (projet de fin d’étude) soutenus. Sur le plan technique, les indicateurs montrent que 18 logiciels et programmes informatiques ont été développés. Le programme a également permis la création de 6 plateformes électroniques, le dépôt de 2 brevets d’invention, 5 prototypes et 24 modèles.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO

 


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