Productivité agricole. Les drones pour une meilleure rentabilité
Le drone agricole a été utilisé pour la première fois en 2019 pour la culture du riz au Gharb.
La généralisation de l’utilisation des drones pour les traitements phytosanitaires, l’application des engrais foliaires et la pollinisation du palmier dattier seront entamées dès l’année 2022.
Le recours aux drones prend de l’ampleur dans le secteur agricole national.
En effet, leur utilisation dans l’agriculture permet d’apporter des solutions à des contraintes qui se posaient dans le cas des traitements classiques comme l’accès difficile aux parcelles juste après des précipitations.
«Cette technologie a l’avantage aussi dans la rapidité de l’exécution des travaux, puisqu’un drone peut traiter jusqu’à 80 hectares par jour, quel que soit le type de culture, de sol ou de terrain», explique Arrach Redouane, secrétaire général du département de l’Agriculture.
Au vu des différents développements que connaît l’agriculture dans le monde, le Maroc prend le train en marche et s’oriente progressivement vers une agriculture digitale et de précision, dont l’objectif est d’analyser les parcelles afin de mieux tenir compte de leurs différences. Les besoins en intrants ne sont pas toujours les mêmes sur une même parcelle.
Le cas du Gharb
En effet, le drone agricole a été utilisé pour la première fois en 2019 sur la culture du riz, au Gharb.
Les agriculteurs de cette culture à accès difficile ont vite senti l’utilité de l’adoption de cette technologie dans leurs rizières. 3.000 hectares de riz ont été traités en 2019 essentiellement pour un traitement herbicide contre le panicum.
Des traitements par drone ont touché d’autres filières dans le Gharb, notamment les agrumes pour 200 hectares, le colza (300 ha), la canne à sucre (500 ha), le maïs (800 ha) et la betterave à sucre (1.300 ha). Aussi, 80 % des traitements phytosanitaires par drone au Maroc sont réalisés dans la région du Gharb.
«En 2022, un traitement au niveau des rizières du Gharb contre le panicum est prévu pour 6.000 ha, un deuxième traitement fongique préventif est aussi prévu ainsi qu’un troisième pour les engrais foliaires pour la même superficie», affirme le secrétaire général. L’accès aux rizières du Gharb, pour réaliser des traitements phytosanitaires, est une opération très difficile, vu la présence continue de l’eau dans les parcelles.
Par conséquent, le drone est une technologie qui permet de réduire considérablement le temps et le coût de traitement.
Il permet aussi l’accès immédiat à la parcelle pour le traitement des grandes cultures après la chute des pluies.
Le drone peut aussi embarquer des systèmes intelligents ou de sensors pour sélectionner et traiter les parties du champ ou de plantes nécessitant le traitement.
Le drone pourrait aussi éviter les pertes dues aux traitements fongiques classiques en fin de campagne sur céréales estimés à 8 %.
La généralisation entamée
La généralisation de l’utilisation des drones pour les traitements phytosanitaires, l’application des engrais foliaires et la pollinisation du palmier dattier seront entamées dès cette année.
Des journées scientifiques et de démonstrations, en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et touchant plusieurs filières (agrumes, riz, colza, tournesol, céréales, palmier dattier, canne à sucre et betterave à sucre), ont été menées pendant les deux dernières années dans différentes régions (Kénitra, Berkane, Errachidia, Figuig, Marrakech, Chichaoua, Agadir, Berrechid…).
Aussi, 20 opérateurs de drones ont été formés entre août et septembre 2021 à l’Ecole agricole de Temara.
Une autre opération de formation est prévue pour 30 autres opérateurs de drones.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO