Éco-Business

Production d’hydrogène vert : Saipem et Alboran Hydrogen s’activent

À la faveur d’un accord de collaboration entre deux entreprises italiennes, Saipem et Alboran Hydrogen, le développement potentiel de la production d’hydrogène vert sera davantage dynamisé au Maroc.

L’hydrogène vert sera bientôt produit au Maroc. Après la signature d’un accord avec l’Allemagne en juin 2020, visant à développer le secteur de la production d’hydrogène vert et mettre en place des projets de recherche et d’investissement pour l’utilisation de cette matière, plusieurs projets de production se précisent, parmi lesquels celui de Saipem et Alboran Hydrogen. Les deux entreprises italiennes ont en effet signé, début mars, un protocole d’accord pour le développement conjoint et la construction de cinq usines de production d’hydrogène vert par électrolyse, dont trois en Italie et les deux autres dans le bassin méditerranéen, notamment en Albanie et au Maroc. L’usine marocaine sera dédiée à la production d’ammoniac à partir d’hydrogène vert. Pour l’heure, rien ne filtre sur le montant de l’investissement. L’hydrogène vert a un potentiel d’application important dans la production d’énergie, notamment dans le secteur des fertilisants. En effet, plusieurs gros consommateurs d’énergie s’y intéressent, dont le groupe OCP qui voit en cette source d’énergie écologique une réponse à une partie de ses besoins en ammoniac vert entrant dans la fabrication des fertilisants.

Les détails du deal
Le deal prévoit que les deux sociétés profitent de leurs compétences, expériences et technologies respectives et complémentaires, acquises au fil des années dans la construction d’usines destinées à la production d’hydrogène. En tant que fournisseur de solutions globales dans le secteur de l’énergie et des infrastructures, Saipem sera engagée dans l’ingénierie, l’approvisionnement et la construction des usines, dans le cadre des activités de développement et de mise en œuvre éventuelle, détaille l’accord de collaboration. De son côté, Alboran Hydrogen, intervenant dans le développement de projets renouvelables, veillera à coordonner les aspects technologiques avec les instituts de recherche concernés, ainsi que les activités d’autorisation pour le développement des usines, et les accords de supply chain avec les centres de recherche, organismes et universités impliqués. L’accord propose, parmi les différentes initiatives possibles identifiées, le développement et la création d’un hub d’hydrogène vert situé dans les Pouilles (Italie), à ​​travers la construction de trois usines sur les territoires de Brindisi, Taranto et Foggia, avec la participation du National Energy Technology District, l’université La Sapienza, l’Université du Salento et le Centre de recherche de Brindisi (Cittadella della Ricerca di Brindisi). Il prévoit également le développement et la construction de deux usines supplémentaires dans le bassin méditerranéen, notamment en Albanie et au Maroc, comme indiqué plus haut.

De belles perspectives pour les pionniers
Identifiée aujourd’hui comme l’une des voies majeures de la transition énergétique par la plupart des gouvernements dans le monde, la production d’hydrogène vert «pourra être un des accélérateurs importants de la décarbonisation de l’économie nationale», expliquait Mohamed Benyahya, secrétaire général du département de l’Environnement au ministère de l’Énergie, lors du sommet virtuel Power2X, organisé cette semaine par l’IRESEN en collaboration avec l’Université polytechnique Mohammed VI. Précisons que cette source d’énergie écologique n’est pas encore pleinement exploitée. À ce propos, les groupes industriels et les centres de recherche ayant, depuis un certain temps, fait le pari de se concentrer sur sa production voient se dégager progressivement d’immenses perspectives. La situation est d’autant plus favorable que les politiques de plusieurs organisations internationales, dont notamment la BEI et l’UE, évoluent en faveur du financement des projets à impact climatique et/ou environnemental. À propos, la BEI s’engage à augmenter la part des financements verts à 50% d’ici 2025, mobiliser 1.000 milliards d’euros d’investissement pour l’environnement et le climat d’ici 2030, et aligner tous ses nouveaux financements aux principes de l’Accord de Paris. «Nous sommes fiers de nous être concentrés, depuis un certain temps, sur la production d’hydrogène vert et nous constatons avec satisfaction que les politiques nationales et européennes évoluent dans la direction que nous avons prise. Nous sommes donc honorés de pouvoir apporter notre contribution, aux côtés de Saipem, que nous considérons comme la meilleure possible», soutient le professeur Livio de Santoli, recteur adjoint responsable du développement durable à l’université La Sapienza de Rome.

Carte de visite
Saipem est leader dans l’ingénierie, le forage et la construction de grands projets dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures. La compagnie est organisée en cinq divisions : Offshore E&C, Onshore E&C, Offshore Drilling, Onshore Drilling et XSIGHT (dédiée à la conception). Coté à la Bourse de Milan, Saipem est présente dans plus de 60 pays à travers le monde et compte 35.000 employés de 130 nationalités différentes. «Pour la mise en œuvre des différents projets inclus dans cet accord, nous mettrons à profit notre longue expérience dans le traitement industriel de l’hydrogène et dans la conception et la construction d’infrastructures énergétiques, ainsi que des compétences significatives dans la recherche de solutions efficaces et innovantes», fait valoir Maurizio Coratella, COO de la division E&C Onshore de Saipem. Selon le dirigeant, cette technologie représentera le nouvel horizon de l’évolution énergétique dans les décennies à venir. La seconde partie prenante au projet de production d’hydrogène vert est Alboran Hydrogen, propriété du groupe Alboran de la famille Pratesi de Florence, et du groupe Enit de la famille D’Amato de Vérone. L’entreprise est spécialisée dans le développement d’usines de production d’énergie à partir de sources renouvelables et collabore avec le bureau européen de Jeremy Rifkin et Green Hydrogen Project dans le développement de nouveaux systèmes et technologies appliqués à la production d’hydrogène vert. La division Cyber ​​Security d’Alboran a été distinguée en 2020 pour son expertise dans le secteur de la sécurité et de la protection des technologies numériques, dans l’optimisation des processus de production et dans les solutions intégrées de l’Industrie 4.0 pour l’automatisation et l’inspection visuelle pour le contrôle et l’assurance qualité.

Modeste Kouamé / Les Inspirations Éco


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