Éco-Business

Premier bilan après le lancement du Compact II

La phase des études a permis d’y voir plus clair en matière des besoins et des contraintes à surmonter dans les domaines de l’employabilité en rapport avec l’éducation et en matière de gouvernance foncière.  La gouvernance des projets du MCA représente un modèle à suivre pour les différents départements ministériels.

L’Agence du Millennium challenge account, MCA-morocco, a tenu hier à Rabat une conférence pour présenter son bilan après un an du lancement du Compact II. Signé en novembre 2015 et mis en œuvre le 30 juin 2017, il porte sur un budget d’aide de 450 millions de dollars, auquel s’ajoute une contribution gouvernementale de 82 millions de dollars, pour un nombre de bénéficiaires dépassant les 800.000. Cet outil américain d’aide à la croissance économique des pays éligibles, Millennium challenge corporation (MCC), a été mis en place par le Congress en 2004. À ce jour, a expliqué Walter Siouffi, directeur résident du MCC au Maroc, ce dernier est le premier pays dans le monde à en bénéficier. Car si l’on additionne le budget du Compact I (697 millions de dollars) à celui du compact II, l’on dépasse facilement un milliard de dollars, soit 10% des contributions du MCC dans 35 pays. Le deuxième compact sur la base d’une étude qui a duré un an, en partenariat avec la BAD et en concertation avec le gouvernement marocain, a défini deux sujets d’intervention à savoir l’éducation et la formation pour améliorer l’employabilité des jeunes et la productivité du foncier. Mais le plus important dans les projets du MCC au Maroc, c’est qu’ils obéissent à une rigueur en matière de leur gouvernance, suivi et évaluation. Un modèle pour les différents départements ministériels concernés.

En effet l’allocation des budgets se fait sur la base des réceptions des livrables suivant des procédures bien verrouillées. Une gouvernance qui s’articule autour de quatre piliers selon Abdelghni Lakhdar, DG de l’Agence MCA-morocco: le Conseil d’orientation stratégique présidé par le chef de gouvernement et comprenant l’ensemble des départements concernés, la Commission de suivi de l’exécution des projets, la Commission de gestion et des unités de gestion par projet. Ainsi le projet amélioration de l’employabilité porte sur trois activités. La première concerne l’éducation secondaire avec un budget alloué de 112,6 millions de dollars dans trois régions Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Fès-Meknès et Marrakech-Safi. Il s’agit d’un modèle intégré pour améliorer la performance de 90 établissements d’enseignement secondaire. Il porte également sur le renforcement des infrastructures et des équipements didactiques permettant au Maroc de participer pour la première fois à une évaluation mondiale de l’OCDE dans le cadre du programme PISA (Program for international student assessment). La deuxième concerne la formation professionnelle avec un budget de 110,5 millions de dollars, dont 30 millions sous forme de participation du gouvernement. Il s’agit de promouvoir une nouvelle génération de centres de formation professionnelle plus à l’écoute des besoins de l’entreprise. Il porte également sur la mise en place d’un Fonds «Charaka» pour la formation professionnelle.

À ce jour, selon Lakhdar, une centaine de projets a été réceptionnée pour une concrétisation des conventions en octobre prochain. Concernant enfin l’activité emploi, elle bénéficie de 27 millions de dollars, pour un dispositif intégré d’observation et d’analyse du marché du travail. Objectif : avoir une meilleure connaissance du marché du travail pour mieux cibler les secteurs porteurs et ceux ayant besoin d’un effort d’adaptation. Le second projet, à savoir la gouvernance du foncier, a été doté de 10,5 millions de dollars. Il s’inspire essentiellement de la lettre royale adressée aux Assises nationales sur la politique foncière de l’État de décembre 2015. L’idée est d’accompagner le gouvernement dans la mise en place d’une stratégie foncière nationale et dans la résolution de l’épineuse problématique de melkisation des terres collectives situées dans les périmètres d’irrigation.

Dans ce sens, le Conseil économique, social et environnemental a été saisi par le gouvernement en janvier dernier, pour lancer une étude sur la politique foncière de l’État en collaboration avec le MCA-morocco. Ainsi, en matière de foncier industriel, la volonté du MCA, à travers une contribution de 127 millions de dollars, c’est d’œuvrer pour des zones industrielles modèles, mises en place sur la base d’études préalables. Il s’agit également de la mise en place du Fonds des zones industrielles durables (Fonzid) doté de 30 millions de dollars dont 50% injecté par l’État. Pour ce qui est du programme foncier rural (33 millions de dollars), l’objectif porte sur la melkisation de 46.000 hectares dans la région du Gharb sur une période de 5 ans. Cela consiste à mettre en place une nouvelle procédure plus simplifiée que les dispositions de la loi de 1967, aujourd’hui caduque. Dès le début de l’année 2019, le processus de melkisation sera mis en branle, apprend-on auprès du MCA.


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