Pouvoir d’achat : El Otmani dresse le bilan de son mandat
Dans un document qui rappelle les principales réalisations de l’exécutif en matière de soutien au pouvoir d’achat des ménages, le chef de gouvernement fait le point sur les grandes mesures prises durant son mandat et avance des chiffres pour démontrer leurs retombées.
Les bilans sectoriels et thématiques publiés par le chef de gouvernement depuis le mois de mars dernier se poursuivent avec, cette fois, un état des lieux des mesures destinées à contribuer au renforcement du pouvoir d’achat des ménages.
«Depuis son investiture, le gouvernement a pris une série de mesures dans l’objectif de renforcer et sauvegarder le pouvoir d’achat des ménages. Plusieurs importantes décisions ont été prises, essentiellement le lancement du dialogue social qui a abouti à l’accord du 25 avril 2019», indique le document réalisé par le chef de l’exécutif, Saad Dine El Otmani.
Les actions citées s’articulent autour de la hausse des salaires des fonctionnaires selon leurs échelles, de l’ordre de 400 DH et 500 DH, ainsi que la hausse de 10% du salaire minimum légal (SMIG) dans le secteur privé. Le chef de gouvernement tient aussi à rappeler l’effort budgétaire déployé en vue d’augmenter les allocations familiales de 100 DH pour chaque enfant, dans les deux secteurs public et privé. «Au sujet des revendications sectorielles, le gouvernement a pu régler certains d’entre elles, notamment le dossier qui concerne 12.000 infirmiers et infirmières, ainsi que plusieurs catégories au sein du département de l’Éducation nationale», souligne le bilan d’El Otmani. D’autres réalisations dans le domaine des droits sociaux des salariés ont été intégrées au bilan social de l’exécutif. Il s’agit principalement de la hausse des dotations réservées aux dédommagements prévus pour les accidents de travail et les maladies professionnelles, avec 36.000 bénéficiaires recensés au 31 mars 2021.
Parmi les mesures citées, figure aussi la hausse du seuil minimal des allocations des retraités à 1.500 DH , «parallèlement à la stabilisation des prix des produits de première nécessité à travers le soutien de la Caisse de compensation via une dotation annuelle de l’ordre de 13 MMDH», précise le bilan.
Une forte résistance à l’impact de la pandémie
La protection du pouvoir d’achat des ménages durant la crise sanitaire s’est concentrée sur les catégories sociales vulnérables, plusieurs mesures exceptionnelles ayant été prises dans ce sens depuis le déclenchement de cette crise inédite.
«Toutes les instances et organismes ont coopéré en vue de dépasser les effets de la pandémie, avec l’adoption de dizaines de mesures pour la sauvegarde de l’emploi et le soutien des salariés travaillant dans l’informel ainsi que leurs familles», indique le bilan de l’exécutif. Et d’ajouter que plus de 5 millions de familles ont bénéficié des mesures de soutien, sans oublier «la prorogation du soutien financier de plusieurs secteurs».
Pour le gouvernement, l’impact de ces mesures a été directement ressenti sur le pouvoir d’achat des ménages, «ce qui a permis d’éviter que plus de 9,2% de la population ne tombe dans la pauvreté, et 7,8% a été protégée contre la précarité», selon les statistiques mises en avant dans ledit bilan.
Parmi les points sur lesquels ce bilan a justement insisté, citons l’amélioration du niveau de vie des citoyens selon une moyenne annuelle qui atteint 2,7% entre la période 2013-2019, de même que le repli du taux de pauvreté de 4,8% à 1,7% au niveau national, sans tenir compte des moyennes enregistrées dans chaque région. Il faut dire que le seuil des personnes qui vivent dans la précarité a aussi évolué de manière positive, pour passer de 12,5% à 7,3%. Pour les indicateurs relatifs aux inégalités sociales, les données du gouvernement indiquent que le niveau de vie de 20% des familles a évolué de manière positive jusqu’à l’année 2019. Plusieurs chiffres ont été insérés dans le bilan définitif du gouvernement qui démontre l’atténuation des inégalités entre 2013 et 2019, passant de 39,5% à 38,5%. En définitive, le gouvernement semble être confiant quant à l’impact à moyen et long terme de plusieurs actions qui ont été mises sur les rails durant son mandat, afin d’améliorer les indicateurs concernant le soutien au pouvoir d’achat des ménages. Il reste néanmoins encore à l’exécutif de renforcer le dispositif de soutien au pouvoir d’achat des ménages dans le domaine de la compensation, essentiellement en raison de la hausse des charges attendues au cours de cette année. L’objectif étant de maintenir les prix du gaz butane, du sucre et de la farine à leurs seuils actuels. D’autre part, force est de constater que les prémices d’une campagne agricole satisfaisante apaise les craintes relatives à la détérioration des indicateurs de la pauvreté dans le monde rural, un aspect à même de renforcer les résultats obtenus jusqu’à présent en matière de soutien au pouvoir d’achat des familles rurales.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco