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Politique monétaire : le taux directeur ne change pas

Lors de sa troisième session trimestrielle de 2021, BAM a jugé que le niveau actuel du taux directeur demeure approprié.  La banque centrale a, donc, décidé de le maintenir à 1,5%, de même que l’actualisation des projections montre que le PIB en termes réels terminerait l’année avec un rebond de 6,2%, en révision à la hausse de 0,9 point par rapport aux prévisions de juin dernier.

Les progrès réalisés sur le plan sanitaire et l’amélioration rassurante de plusieurs indicateurs clé de l’économie nationale ont été parmi les facteurs déterminants dans l’orientation prise par Bank Al-Maghrib (BAM) lors de la réunion, hier, de son instance décisionnelle pour le compte de la troisième session trimestrielle de cette année. En effet, les évaluations réalisées par la Banque centrale ont permis de dresser un constat qui penche vers un optimisme qui se dégage d’abord de l’amélioration de la situation sanitaire, conjugué à d’autres constats émis par BAM. «Le Conseil a estimé que l’orientation de la politique monétaire reste largement accommodante, assurant des conditions de financement adéquates. Il a jugé en particulier que le niveau actuel du taux directeur demeure approprié et a décidé ainsi de le maintenir inchangé à 1,5%», indique le compte rendu de la réunion du 13 octobre. En effet, le conseil s’est basé, dans son argumentaire, sur plusieurs acquis qui renforcent l’immunité de l’économie nationale et de la politique monétaire, notamment «les progrès significatifs réalisés par notre pays en matière de vaccination, la poursuite de la reprise de l’activité économique et l’évolution de l’inflation à des niveaux modérés, en dépit d’une certaine accentuation des pressions inflationnistes externes», tient à préciser BAM. La Banque centrale a évalué aussi ses interventions sur le marché des changes pour résorber les excédents conjoncturels de devises.

L’inflation maîtrisée
L’indicateur névralgique de l’inflation a été particulièrement surveillés durant cette année, essentiellement après une relative accélération à 1,6% en moyenne au deuxième trimestre de 2021 et à 2,2% en juillet. Le diagnostic réalisé par BAM révèle une nette amélioration après un retour à la moyenne avec 0,8% enregistré en août en lien avec la baisse des prix des produits alimentaires à prix volatils. «Dans un contexte marqué par le renchérissement des produits énergétiques, le redressement de la demande intérieure et l’accentuation de l’inflation importée, elle devrait ressortir à 1,2% sur l’ensemble de cette année et s’établir à 1,6% en 2022, et ce, après un taux de 0,7% en 2020», précise la Banque centrale. Toujours pour ce volet, les données collectées par BAM indiquent que face aux tensions inflationnistes, plusieurs banques centrales de pays émergents et en développement ont procédé à des resserrements de leurs politiques monétaires. En revanche, celles des principales économies avancées, jugeant ces pressions comme temporaires, ont maintenu des conditions accommodantes. Ainsi, lors de la réunion de son conseil du 9 septembre, la BCE a laissé inchangés ses taux directeurs. De même, la FED a décidé, lors de sa réunion des 21 et 22 septembre, de garder inchangée la fourchette cible du taux des fonds fédéraux.

Une croissance de plus de 15% des comptes nationaux
Parmi les principales conclusions de BAM, la croissance de 15,2% des comptes nationaux lors du deuxième trimestre de 2021, indiquent une croissance de 15,2%, avec des progressions de 18,6% de la valeur ajoutée agricole et de 14,8% de celle des activités non agricoles. «La reprise devrait se poursuivre, soutenue par les progrès notables de la campagne de vaccination, la très bonne campagne agricole, le stimulus budgétaire ainsi que l’orientation accommodante de la politique monétaire», souligne la Banque centrale. Ainsi, selon les projections actualisées de Bank Al-Maghrib, le PIB en termes réels terminerait l’année avec un rebond de 6,2%, en révision à la hausse de 0,9 point par rapport aux prévisions de juin dernier. Cette amélioration reflète une augmentation de 18,8% de la valeur ajoutée agricole, compte tenu d’une récolte céréalière de 103,2 millions de quintaux, et une augmentation de 4,6% de celle non agricole. «En 2022, la croissance se consoliderait à 3%, recouvrant un repli de 3,3% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne, et un accroissement de 3,6% de celle des activités non agricoles», s’attend la Banque Centrale dans ses prévisions. Sur le marché du travail, les données du deuxième trimestre 2021 font ressortir une création de 405.000 emplois en glissement annuel, «un nombre qui reste en deçà des 533.000 actifs qui ont rejoint le marché au cours de la même période», selon la même source. En conséquence, le taux d’activité s’est amélioré de 1,3 point à 46,1% alors que le taux de chômage s’est aggravé de 0,5 point à 12,8%, selon les données de la Banque centrale.

Le point sur les finances publiques

Au terme des huit premiers mois de l’année, l’exécution du budget fait ressortir un déficit de 48,8 MMDH, en creusement de 2,2 MMDH d’une année à l’autre. Les recettes ordinaires se sont, quant à elles, améliorées de 9,3%, «tirées par la hausse du produit fiscal de toutes les catégories d’impôt à l’exception de celui au titre de l’IS qui est ressorti en recul», indique BAM. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 8%, en lien notamment avec les augmentations des dépenses de biens et services, des transferts aux Collectivités territoriales et de la charge de compensation. Pour sa part, le déficit de la Caisse de compensation s’est établi à 67,4 MMDH, au lieu de 48,2 MMDH à la même période en 2020, intégrant une réduction du stock des opérations en instance d’un montant de 18,5 MMDH. BAM indique également que ses projections permettent de conclure que le déficit budgétaire, hors privatisation, devrait s’améliorer, passant de 7,6% du PIB en 2020 à 7,3% en 2021 et à 6,8% en 2022.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO



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