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PLF2023 : enseignement, une affaire de gouvernance

C’est une approche disruptive que l’Exécutif a adopté pour réformer le système éducatif et de formation, conformément aux orientations du Nouveau modèle de développement. À en croire les professionnel, les actions à entreprendre, prévues dans le PLF 2023, sont de bon augure. 

Il est de notoriété publique que le secteur de l’emploi évolue beaucoup plus rapidement que la formation. Quant à la crise pandémique, en bouleversant tous les paradigmes, elle a également apporté son lot de digitalisation, accentuant encore plus ce fossé.

En effet, dans une ère imprégnée par le digital, de nouveaux métiers émergent, et d’autres sont contraints de se transformer. Certains auront même tendance à disparaître, d’où la nécessité pour le système de formation de suivre la cadence afin d’être en adéquation avec les besoins du marché de l’emploi. Or, il faut bien se rendre à l’évidence, en dépit des différentes réformes du système éducatif, la sauce n’arrive pas à prendre et les disparités persistent. Les recommandations du NMD abondent dans le même sens.

De plus, le fait de nommer des membres de la Commission spéciale du Nouveau modèle de développement (dont le président), à la tête de départements piliers tels que l’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur, n’est pas anodin. Ainsi, les choses commencent à prendre une nouvelle tournure.

Plusieurs chantiers ont été initiés durant l’année universitaire 2022-2023, et leur poursuite est prévue, comme énoncé dans le projet de loi de Finances 2023. Il est ainsi stipulé que le développement du système de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation demeure l’une des priorités gouvernementales, à travers le plan national «PACTE ESRI».

La qualité prime
Par ailleurs, des efforts ont été déployés pour la concrétisation des recommandations de la vision stratégique de la réforme 2015-2030 pour une école de l’équité, de la qualité et de la promotion ainsi que la mise en œuvre de la loi-cadre n° 51-17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique.

«Nous sentons une réelle motivation de l’Exécutif pour mener à bien ce chantier si important. Et il n’y a pas meilleure référence réglementaire que la loi cadre 51-17 pour rompre avec les mauvaises pratiques et disposer d’une nouvelle base plus solide.

De plus, elle reste en parfaite adéquation avec la régionalisation avancée pour assurer une équité territoriale en matière de formation. Je pense que, plus qu’un chantier, la réforme du système de l’éducation et de l’enseignement est un challenge politique pour atteindre les objectifs du millénaire en 2030, dont le Maroc est signataire, ce qui est positif», commente Badr Al Majdi, expert en éducation et en ED Tech.

Dans ce sens, il est prévu d’étendre l’offre universitaire, qui s’est d’ores et déjà accrue de 6,49% cette année, en rajoutant quelque 20.000 postes pédagogiques. Augmenter la capacité d’accueil dans les cités universitaires et élargir les services sociaux aux étudiants font également partie des priorités citées dans le PLF 2023. Une importance particulière est accordée à la formation en médecine, pharmacie et médecine dentaire.

En effet, comme le manque est criant, l’État veut y remédier à travers la création de 2.349 nouveaux postes budgétaires pour la formation et l’amélioration de l’encadrement pédagogique et administratif. Et pour répondre à la demande du marché du travail, 37 nouvelles filières, à fort potentiel d’employabilité, et l’actualisation de l’offre de la formation professionnelle seront lancées, notamment dans les secteurs du commerce et gestion, numérique, tourisme et hôtellerie, restauration, BTP, ingénierie mécanique et électrique. D’autres actions sont également prévues.

Outre l’excellence académique, la recherche scientifique ou encore l’innovation, l’excellence opérationnelle et la gouvernance font également partie du plan national. Et c’est là où le bât blesse, les professionnels du secteur étant plutôt dubitatifs à ce sujet.

«On peut disposer du budget le plus élevé qui soit, mais tant que des failles subsistent dans la gouvernance, aucune réforme n’aboutira. Le système d’autonomie des académies constitue une avancée remarquable, mais est-ce que ces AREF sont en mesure de prendre en charge une bonne gouvernance, le capital humain… ? Il faut instaurer un système de gouvernance rigoureux qui prône la transparence», suggère Al Majdi.

Sur la même lancée, 12 sociétés de gestion déléguée seront instaurées, sous le contrôle de l’OFPPT, pour assurer la gestion des Cités des métiers et des compétences. Les Partenariats publics-privés sont également à renforcer.

Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO


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