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PLF 2021 : l’ASMEX livre un long chapelet de propositions

L’Association marocaine des exportateurs voit d’un mauvais œil le PLF 2021, dont certaines dispositions seraient de nature à briser la compétitivité de l’offre exportable de notre pays. Pour éviter la casse, les exportateurs ont dressé une longue liste de propositions devant permettre de soutenir la compétitivité de l’offre exportable marocaine.

Le projet de loi de Finances (PLF) 2021 préoccupe les membres de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX). Les opérateurs voient d’un mauvais œil cette feuille de route en gestation. Des dispositions, selon eux, qui seraient de nature à détruire la compétitivité de l’offre exportable de notre pays et handicaperaient donc fortement la compétitivité de l’économie nationale. «Le PLF 2021 présenté à la Chambre des représentants n’apporte aucune réponse aux nombreuses doléances exprimées par les exportateurs», s’insurgent Hassan Sentissi El Idrissi et ses confrères. Ils souhaitent que la contribution sociale de solidarité introduite dans le PLF 2021 conserve un caractère «exceptionnel» pour permettre au pays de traverser les circonstances particulières induites par la pandémie de la Covid-19. Confirmant son adhésion au débat prôné par le roi, «pour trouver de nouveaux ressorts de croissance et une nouvelle vision stratégique du devenir économique du Royaume», l’ASMEX égrène un long chapelet de propositions devant permettre d’éviter «la casse», à commencer par le rétablissement du dispositif incitatif pour les entreprises exportatrices de produits ou de services, afin de drainer le maximum d’investissements.
Pour ce faire, les exportateurs prônent, entre autres, l’exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de cinq ans consécutifs, à partir de l’exercice au cours duquel la première opération d’exportation a été réalisée, ainsi que le suivi de l’imposition au taux réduit de 15% au-delà de cette période, instaurant ainsi une équité fiscale entre les opérateurs installés dans les Zones d’accélération industrielle et ceux installés hors de ces sites. Celui-ci doit aussi bénéficier aux entreprises intervenant dans le processus de fabrication et de valorisation des produits destinés à l’exportation. À cela doit s’ajouter la suppression de la cotisation minimale qui «ne repose sur aucun fondement économique», préconisent les exportateurs.

2 MMDH au remboursement des crédits de TVA
«Comment peut-on continuer à exiger d’un agent économique, en situation de crise, de s’acquitter d’un impôt, alors que son activité ne génère pas de revenu imposable ?», s’interrogent les exportateurs qui «réclament» une exonération des plus-values à long terme réalisées sur les cessions de biens inscrits en immobilisation depuis plus de huit ans. En effet, selon les opérateurs, les plus-values réalisées par les entreprises sur les immobilisations ne devraient pas supporter une imposition selon le régime de droit commun. «Cette situation constitue un obstacle pour les entreprises dans leur politique d’investissement, surtout de renouvellement de l’outil de production. Aussi, il est proposé l’exonération des plus-values réalisées en cas d’engagement de réinvestissement du prix de cession global au cours des trois années suivantes», défendent-ils. Par ailleurs, les exportateurs prônent une augmentation de la ligne budgétaire relative au remboursement des crédits de TVA. Il faut noter que la Loi de Finances 2020 avait fixé cette ligne budgétaire à 8,1 MMDH, un montant dérisoire à l’époque par rapport aux flux générés par notre économie, toujours selon les opérateurs, rappelant que la même Loi de Finances rectificative avait ramené ce montant à 6,3 MMDH. Plus encore, «malheureusement, ce montant a été reconduit dans le cadre du PLF 2021. Si on soustrait de ce montant les engagements fermes du gouvernement pour le remboursement de la TVA dans le cadre des dispositifs mis en place pour réduire les crédits de TVA, le reliquat restant n’est pas en cohérence par rapport à l’activité normale de notre économie», se révolte l’ASMEX, qui dans la même foulée, souhaite que l’Exécutif dédie une enveloppe de 2 MMDH au remboursement des crédits de TVA aux exportateurs. Rappelons à ce niveau que «l’ASMEX avait enregistré avec satisfaction les efforts de remboursement des crédits de TVA par le gouvernement au cours des dernières années».

Pour sauver des emplois
Toutefois, soulignent les exportateurs, cette dynamique a enregistré un net ralentissement depuis le début de la pandémie, ce qui pénalise lourdement les trésoreries des entreprises. Dès lors, «il est proposé de généraliser le remboursement de tout crédit de TVA (quel qu’en soit l’origine) et d’accélérer les remboursements de crédits de TVA dont les dossiers sont déposés auprès de l’Administration fiscale», poursuivent-ils. Pour terminer, les chefs d’entreprise demandent au gouvernement d’accélérer la cadence de la réforme de la TVA, et de procéder à l’exonération des charges fiscales et sociales pour préserver l’emploi pour tous les recrutements à compter du 1/1/2021 sans distinction d’âge, de diplôme ou de primo-emploi. À ce propos, il est proposé une exonération de l’IR et des charges sociales dans la limite de 15.000 DH par mois.

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco


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