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PLF 2019. Benchaâboun dit tout

Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie et des finances, a défendu devant la presse les choix et les mesures décidés dans le PLF 2019. Verbatim.

C’est un Mohamed Benchaâboun souriant et confiant qui s’est présenté devant la presse le 23 octobre à la salle de conférence du ministère de l’Économie et des finances. Les médias ont fait le déplacement en masse pour cette première sortie médiatique au sujet du PLF 2019. La veille, le ministre venait de passer son premier oral au Parlement pour présenter son projet de Loi de finances (PLF) 2019. Face aux journalistes, le ministre a insisté sur les contraintes de ce budget 2019, les priorités de ce projet et ses principales mesures. Durant deux heures, Benchaâboun a rappelé ses convictions libérales (privatisation, PPP et investissements) tout en insistant sur la vocation sociale de ce PLF.  L’ex-banquier n’a pas manqué de marteler son attachement aux indicateurs de performance. En tout cas, Benchaâboun a répondu franchement aux questions des journalistes, au point d’irriter son directeur du budget (Fouzi Lekjaa) et son secrétaire général (Zouheir Chorfi) qui l’ont invité à mettre fin à la conférence. Avant de clore la rencontre, Benchaâboun annonce un scoop : «Le Maroc est en négociation avec le FMI pour une nouvelle Ligne de précaution et liquidité (LPL)». Les journalistes étaient ravis, le ministre a joué la carte de la transparence et de la communication. Sans langue de bois !

1- Politique sociale
«Il faut mettre les moyens financiers»
«Nous entendons le tout et son contraire sur l’engagement social de ce budget. Ou bien, nous autres Marocains, sommes convaincus de vouloir faire une politique sociale durant l’année 2019 ou nous le ne sommes pas. Si nous sommes convaincus, il faut mettre des moyens et notamment des moyens financiers pour y arriver. Sans avoir à rappeler les événements de l’année en cours, notre budget doit avoir une vocation sociale».

2- Dette
«Le Maroc doit rester investment grade»
«Le Maroc est un «investment grade» et doit le rester. Le budget 2019 va dans ce sens, il permet l’amélioration des finances publiques, avec des outils de financement innovants. D’ailleurs, le Maroc fera bien sûr une sortie sur le marché financier international  début 2019. Le timing de cette levée de fonds et ses modalités seront annoncés ultérieurement».

3- Programmes sociaux
«Nous exigeons l’efficacité»
«J’ai dit oui immédiatement à l’extension du programme Tayssir destiné au soutien à la scolarité des enfants dans le rural et désormais dans le monde urbain pour les élèves du collège dont les parents sont Ramedistes. Mais aux Finances, nous avons exigé des indicateurs précis d’amélioration en matière de réduction de l’abandon scolaire avec des cibles chiffrées. 300.000 élèves quittent l’école chaque année. Résultat, sur une génération 7 millions de Marocains seront illettrés. Si un soutien financier permettra de réduire l’abandon scolaire, nous sommes prêts à le financer».

4- Privatisations
«Nous sommes dans une démarche de restructuration»
«Un nombre d’entreprises publiques ont déjà été privatisées et l’État continue à détenir des participations. Nous n’avons pas encore décidé de ce que nous allons faire concernant la liste. IAM peut faire partie potentiellement de cette liste. Ce qui est sûr, c’est que les entreprises qui seront annoncées seront privatisées. Moi, je viens du monde de la banque et quand je m’engage sur un dossier je l’exécute. Au-delà de la liste, nous sommes dans une démarche de restructuration des entreprises publiques avec une concentration sur leurs cœurs de métier. Cette réforme rapportera 2 MMDH supplémentaires, en plus de 5 MMDH déjà programmés pour la privatisation».

5- Le crédit de TVA
«Dossier réglé»
«Le crédit de TVA est un vieux dossier qui a pollué la relation entre l’administration et le secteur privé. Aujourd’hui, ce dossier est définitivement réglé. On prend aussi l’engagement et les dispositions législatives en la matière pour continuer à le respecter. Dans le cas de l’OCP, 20,4 MMDH ont été remboursés, soit le solde jusqu’à fin juin 2018. Quand on prend un engagement, on le respecte. La réduction des délais de paiement de l’État, des collectivités territoriales et des établissements publics devrait suivre aussi».

6- Investissements
«Nous irriguons le corps économique»
«Avec ce PLF, nous remettons de l’énergie dans le corps économique. Et progressivement, la croissance reviendra et ceci grâce au maintien des investissements de la sphère de l’État (Budget, établissements publics et collectivités territoriales) autour 195 MMDH. À cela s’ajoutent les paiements des crédits de TVA et la réduction des délais de paiement dans le public. Ces mesures permettront à l’économie de mieux fonctionner. C’est un corps mieux irrigué. Quand on serre la circulation de l’argent, l’économie risquerait d’agoniser».

 


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