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Plafonnement des prix des carburants : Les conclusions en fin de semaine

Lahcen Daoudi nous confie qu’une réunion est prévue dans le courant de la semaine pour rapprocher les points de vue avant de passer à l’acte. Le prix du baril se stabilisent suite à l’annonce des pays producteurs de l’OPEP d’augmenter leur production.

Dans un contexte national marqué par l’expectative, les chefs de la majorité se réuniront dans le courant de cette semaine pour discuter des scénarios à même de dompter la hausse des prix à la pompe.

Contacté par Les Inspirations ÉCO, Lahcen Daoudi, ministre des Affaires générales et de la gouvernance, a affirmé qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter puisque le prix du baril est actuellement à 75,33 dollars au lieu de 80 dollars. La tendance est donc à la baisse grâce notamment à l’annonce des pays producteurs de l’OPEP et ses partenaires d’augmenter la production. «Il n’y aura aucun problème au niveau de l’approvisionnement du marché local puisque la production mondiale est bonne. Quant à l’augmentation observée du prix du baril, elle n’aura été qu’éphémère», indique le ministre.

Quid alors des scénarios possibles pour maîtriser la hausse exponentielle des prix du carburant considérée par certains députés même de la majorité sans commune mesure avec les niveaux de revenus de la majorité des Marocains? La libéralisation du secteur annoncée en grande pompe en 2015 comme la panacée pour soulager le budget de l’État est aujourd’hui remise en question mais sans pour autant en compromettre la pertinence. Difficile de faire marche arrière sur une décision qui a fait gagner des dizaines de milliards de DH à l’État quand bien même son impact sur le pouvoir d’achat serait néfaste. C’est là qu’intervient, explique Daoudi, l’option du plafonnement des prix. En d’autres termes, la libre concurrence entre les 16 sociétés de distribution sera conditionnée à des tarifs à ne pas dépasser.

Le ministre affirme que la mouture finale de l’option du plafonnement sera disponible en fin de semaine. Mais ce sera un peu difficile pour que les composantes de la majorité jouent la même partition à ce propos. D’un point de vue politique, certains partis de l’architecture gouvernementale seraient moins enclins à se plier au dictât du plafonnement dans un contexte de crise, voire de tension sociale sur fond de boycott. Des députés sont même allés jusqu’à exiger que les gains «indus» engrangés par les pétroliers durant ces deux années depuis la libéralisation et qui totaliseraient 17 MMDH soient rendus au budget de l’État. Ils estiment que le comportement des sociétés de distribution aura été loin de cette éthique commerciale que la libre concurrence ne peut exclure. C’est d’autant plus troublant, soutiennent certains députés, que la hausse en flèche des prix a été remarquée dans une période où le baril n’était pas cher. En effet, la libéralisation est intervenue en 2015 au moment où le baril était à son niveau le plus bas, soit 25 dollars.

Depuis 2016, selon le rapport parlementaire sur le prix des carburants, le prix du baril a triplé et les distributeurs auraient été contraints de répercuter dans la limite du possible. Pendant ce temps là, la fiscalité du secteur n’a pas changé. Du point de vue des professionnels du secteur, la libéralisation n’était pas un long fleuve tranquille. Le groupement des pétroliers du Maroc a déploré le manque d’accompagnement de l’État et surtout des banques dans leur effort d’investissement pour se conformer au cahier de charges de la libéralisation. Ce dernier exigeait des investissements importants dans les capacités de stockage pour garantir une autonomie d’approvisionnement suffisante dans le contexte de l’arrêt du raffineur Samir. Les pétroliers ont également beaucoup investi dans la qualité du service et dans le réseau des stations-services. Des investissements qui se sont avérés bien évidemment lucratifs.

 


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