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PIB : Trois régions tirent la croissance

Ce sont toujours les mêmes régions, à savoir Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima, qui accaparent la plus grosse part du PIB. La moyenne des écarts absolus entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen est passée de 56,8 MMDH en 2015 à 58,1 MMDH en 2016.

Le Haut-commissariat au plan vient de livrer les comptes régionaux de l’année 2016. Un document important dans la mesure où il permet de suivre l’évolution de la contribution de chaque région au PIB, et partant à la richesse nationale. Il faut d’abord se replacer dans le contexte d’une année 2016 difficile, avec une croissance économique qui n’a pas dépassé 1,1%, selon le HCP, et une augmentation en valeur de 2,6% par rapport à 2015.

Le tiers de la croissance à Casablanca-Settat
Sans surprise, c’est la région Casablanca-Settat qui accapare plus du tiers de la croissance nationale avec 34,1%. La région a enregistré un taux de croissance de 1,2%, proche de la moyenne nationale. Sa contribution à la croissance du PIB a été de 0,4 point. Quant aux autres régions, elles ont atteint des taux de croissance inférieurs à la moyenne nationale, entre 1% (région Rabat-Salé-Kénitra) et -2,2% (région Béni Mellal-Khénifra). Le rapport du HCP fait ressortir des disparités des taux de croissance entre régions. Plus en détail, elles sont six à afficher des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale (1,1%). Il s’agit de Dakhla-Oued-Eddahab (7,6%), de Laâyoune-Saguia al Hamra (7,1%), de Guelmim-Oued Noun (6,3%), de Drâa-Tafilalet (4,2%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (2,5%) et de Souss-Massa (2,2%). D’ailleurs, si l’on additionne les contributions en volume à la croissance du PIB, les régions Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Rabat-Salé-Kénitra font mieux que Casablanca-Settat avec une part de 37,3%.

Les disparités du PIB accentuées
En termes de création du PIB en valeur, les trois régions Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont créé 58,2 % de la richesse nationale avec respectivement 32%, 16% et 10,2%. Quatre régions ont généré 30,1% du PIB. Il s’agit de Fès-Meknès avec 9%, de Marrakech-Safi avec 8,8%, de Souss-Massa avec 6,7% et de Béni Mellal-Khénifra avec 5,6%. Les régions de l’Oriental et Drâa-Tafilalet ainsi que les trois régions du Sud n’ont contribué qu’à hauteur de 11,5% à la création de PIB en valeur, avec 4,8%, 2,6% et 4,1% respectivement. Dans ces conditions, indique le HCP, les disparités du PIB entre les régions se sont accentuées. De ce fait, la moyenne des écarts absolus entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen est passée de 56,8 MMDH en 2015 à 58,1 MMDH en 2016.

Les services créent la moitié de la richesse
Quid du PIB régional par secteur d’activité? Ce sont encore les services qui détiennent la palme d’or avec une contribution de 50,3% à la richesse nationale en 2016. Et si des régions comme Guelmim-Oued Noun, Dakhla-Oued-Eddahab et Rabat-Salé-Kénitra présentent des structures économiques marquées par les services avec des parts respectives de 68,6%, 65% et 60,5%, supérieures à la moyenne nationale, elles affichent toutefois des parts faibles quant à la participation de l’industrie à la richesse régionale. Près de 60% de la richesse créée par les activités tertiaires reviennent aux trois régions Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Après les services, ce sont les activités secondaires qui arrivent en deuxième position avec 26% du PIB. Quatre régions affichent des parts supérieures à cette moyenne, à savoir Casablanca-Settat avec 36,2%, Béni Mellal-Khénifra avec 32,3%, Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 32,2% et Laâyoune-Saguia al Hamra avec 30,8%. Il faut aussi noter que les activités du secteur secondaire sont concentrées dans les régions Casablanca-Settat et Tanger-Tétouan-Al Hoceima qui ont participé à hauteur de 57,2% à la valeur ajoutée nationale du secteur en 2016 contre 56,2% en 2015. Enfin, l’agriculture et la pêche constituent 12% du PIB. Ainsi, ces activités contribuent pour 25,9% au PIB de la région Dakhla-Oued-Eddahab, 20,4% de Souss-Massa, 19,8% de Fès-Meknès et 18,8% de Béni Mellal-Khénifra. La région Casablanca-Settat affiche, quant à elle, la part la plus faible avec 4,5%. Le rapport du HCP attire l’attention sur le fait que les activités du secteur primaire sont accaparées par un nombre limité de régions. Ainsi, les régions Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès, Casablanca-Settat, Souss-Massa et Marrakech-Safi ont contribué à hauteur de 67% à la création de la valeur ajoutée nationale du secteur primaire en 2016, soit un peu moins qu’en 2015 (68,5%).


Dakhla-Oued-Eddahab championne du PIB par habitant

Si, au niveau national, le PIB par habitant n’a pas dépassé 29.390 DH en 2016, la région Dakhla-Oued-Eddahab a bien tiré son épingle du jeu avec un PIB/habitant de 76.013 DH. Quatre autres régions ont enregistré un PIB supérieur à la moyenne nationale, à savoir Casablanca-Settat (46.088 DH), Laâyoune-Saguia al Hamra (42.721 DH), Rabat-Salé-Kénitra (34.826 DH) et Guelmim-Oued Noun (32.301 DH). Quant aux dépenses de consommation des ménages, ce sont les régions Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra qui occupent les première et deuxième places avec 24,9% et 14,8% respectivement. Rapportées à la population, les dépenses de consommation finale des ménages affichent des niveaux supérieurs à la moyenne nationale (16.974 DH en 2016) dans six régions. Il s’agit des régions Dakhla-Oued-Eddahab (24.158 DH), Casablanca-Settat (20.769 DH), Rabat-Salé-Kénitra (18.541 DH), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (18.428 DH), Laâyoune-Saguia al Hamra (17.950 DH) et de l’Oriental (17.464 DH).



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