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Perspectives économiques 2025 : vers une accélération de la croissance, mais sous conditions…

Après avoir fait preuve d’une résilience notable face aux crises successives, l’économie nationale se prépare à franchir un tournant stratégique, avec la perspective de la Coupe du monde 2030 et les projets structurants qui en découlent. Cependant, des défis demeurent, notamment en matière de gestion budgétaire et commerciale.

L’année 2025 est perçue par de nombreux experts comme une année d’impulsion pour l’économie, notamment dans la perspective des préparatifs pour accueillir l’édition 2030 de la Coupe du monde de football. BMCE Capital Global Research, dans sa note «Strategy Août», souligne que le Maroc est en voie d’accélérer plusieurs projets d’infrastructures, avec un accent particulier sur les secteurs sportif, hôtelier et de transport, essentiels pour réussir cet événement d’envergure mondiale.

En effet, le gouvernement table sur une croissance de 3,3% en 2024, qui pourrait s’accélérer à 4,6% en 2025, soutenue par plusieurs facteurs macroéconomiques favorables.

Parmi eux, une campagne agricole prévue à 75 millions de quintaux et un cours du Brent estimé à 79 USD/baril. Cependant, ces prévisions sont conditionnées par une gestion rigoureuse des risques internes et externes.

Un cadre budgétaire à surveiller de près
Malgré ces perspectives optimistes, BMCE Capital Global Research met en garde contre certains signaux inquiétants, notamment le creusement du déficit budgétaire. À fin juillet 2024, ce dernier s’est élevé à 35,2 milliards de dirhams (MMDH), contre 27,7 milliards un an auparavant. Cette dégradation s’explique par une hausse des dépenses publiques, notamment des dépenses ordinaires qui ont augmenté de 7,5% par rapport à l’année précédente.

En revanche, les recettes fiscales continuent de croître à un rythme soutenu, avec une progression de 11,9%. L’une des priorités du gouvernement pour 2025 sera donc de maîtriser le déficit budgétaire, en le réduisant progressivement à 3,5% du PIB en 2025, puis à 3% en 2026. Cette trajectoire sera facilitée par une gestion prudente de l’endettement public, que les autorités souhaitent ramener sous la barre des 70% du PIB.

Commerce extérieur : Un déficit préoccupant mais des signes positifs
Sur le plan commercial, le déficit de la balance des paiements s’est également creusé de 1,1% à fin juillet 2024, pour atteindre 169 MMDH. Ce déséquilibre est en partie attribuable à une hausse des importations de produits finis d’équipement et de consommation.

Toutefois, la situation est compensée par une progression notable des exportations, notamment dans les secteurs de l’automobile (+8,5%), de l’aéronautique (+20,3%) et des phosphates (+14,1%). Les flux d’investissements directs étrangers (IDE) ont également enregistré une nette amélioration, atteignant 13 MMDH en juillet 2024, contre 8,9 milliards à la même période en 2023, soit une augmentation de 46,8%. Cette dynamique témoigne de l’attractivité croissante du Maroc auprès des investisseurs étrangers.

Inflation sous contrôle, mais vigilance requise
Sur le front de l’inflation, le Maroc semble avoir réussi à maîtriser les tensions inflationnistes. L’indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de seulement 1,3% en juillet 2024, contre 1,8% le mois précédent. Cette baisse est principalement due à la stabilisation des prix des produits alimentaires, mais des incertitudes demeurent quant à l’impact de la décompensation du gaz butane, qui pourrait entraîner une nouvelle pression sur les prix. BMCE Capital Global Research note toutefois que le taux d’inflation devrait rester modéré à 2% en 2025, ce qui contribuera à préserver le pouvoir d’achat des ménages et à soutenir la demande intérieure.

2025, l’année de tous les défis
L’économie aborde 2025 avec des perspectives positives, mais non sans défis. La croissance pourrait atteindre 4,6%, à condition que les investissements publics et privés soient orientés vers des secteurs stratégiques et que les réformes structurelles continuent d’avancer. De plus, la gestion des finances publiques sera cruciale pour éviter tout dérapage budgétaire.

Selon BMCE Capital Global Research, le Maroc dispose des atouts nécessaires pour transformer les défis actuels en opportunités. La prochaine Coupe du monde de football constitue une occasion unique de renforcer les infrastructures, stimuler l’emploi et attirer davantage d’investissements étrangers. Cependant, cette ambition ne pourra être réalisée qu’à travers une gestion rigoureuse des ressources financières et un engagement à poursuivre les réformes économiques et sociales.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO

 


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