ONU: Alerte sur l’économie mondiale
«Il convient de prendre sans délai des mesures concrètes pour réduire les risques qui menacent l’économie mondiale et asseoir les fondations d’une croissance économique stable et durable», a averti le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un rapport, sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale pour l’année 2019.
Le rapport, rendu public lundi, est une publication conjointe de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et du Département des affaires économiques et sociales (DESA) des Nations Unies.
Il précise que les décideurs doivent s’employer à limiter les risques à court terme liés aux vulnérabilités financières et à l’intensification des différends commerciaux tout en mettant en œuvre une stratégie de développement à plus long terme en vue de la réalisation des objectifs économiques, sociaux et environnementaux.
« Les mesures décisives qui s’imposent doivent reposer sur une approche multilatérale, coopérative et durable de l’élaboration des politiques à l’échelle mondiale dans des domaines clefs, notamment la lutte contre les changements climatiques, le financement durable, la production et la consommation durables et la correction des inégalités. Il faudrait aussi, à cet effet, accomplir des progrès dans l’avènement d’un système multilatéral plus inclusif, souple et adaptable », note l’analyse.
La croissance économique mondiale est restée stable à 3,1 % en 2018, une accélération induite par la politique budgétaire aux États-Unis d’Amérique ayant compensé le ralentissement de la croissance dans certaines autres grandes économies.« Au niveau mondial, l’activité économique devrait s’accélérer à un rythme soutenu de 3 % en 2019, mais les signes indiquant que la croissance a peut-être atteint son point culminant sont de plus en plus nombreux. Depuis le début de 2018, la croissance de la production industrielle mondiale et du volume des échanges de marchandises a ralenti, en particulier dans les secteurs des biens d’équipement et des biens intermédiaires à forte intensité commerciale », poursuit le rapport.
Ces chiffres phares masquent les fragilités et les reculs de nombreux pays en développement et le rythme inégal du progrès économique dans le monde. Si les perspectives économiques au niveau mondial se sont améliorées au cours des deux dernières années, plusieurs grands pays en développement ont vu leur revenu par habitant diminuer.«Selon les prévisions, en 2019, la croissance du revenu par habitant devrait continuer de fléchir ou d’être faible en Afrique centrale, Afrique australe et Afrique de l’Ouest, en Asie occidentale, et en Amérique latine et dans les Caraïbes, régions où près d’un quart de la population mondiale vit dans l’extrême pauvreté», souligne le WESP.
Même dans les pays où elle est forte, la croissance par habitant est souvent tirée par les principales régions industrielles, laissant de côté les zones périphériques et rurales. Ces déséquilibres compliquent la réalisation des objectifs visant à éliminer la pauvreté et à créer des emplois décents pour tous.
Selon le rapport, le rythme soutenu de la croissance économique mondiale dissimule l’accumulation de plusieurs risques à court terme susceptibles de perturber fortement l’activité économique et de porter gravement atteinte aux perspectives de développement à plus long terme. La matérialisation de tels risques compliquerait beaucoup la réalisation de bien des cibles du Programme de développement durable à l’horizon 2030.