Éco-Business

Mohamed Fikrat : “La sécheresse a augmenté les défaillances, mais nous les gérons”

Mohamed Fikrat
Président du directoire de Crédit agricole du Maroc

Mohamed Fikrat, président du directoire de Crédit agricole du Maroc, fait le point sur l’impact financier de la sécheresse pour le monde agricole. Il revient également sur la souveraineté du Maroc concernant le volet alimentaire. 

Compte tenu de la sécheresse qui sévit, comment se présente actuellement la situation du secteur agricole sur le plan financier ?
Par rapport au financement, nous notons beaucoup de contraintes, mais nous avons l’habitude de les gérer avec les partenaires agricoles de différentes catégories et de différents profils. Donc, nous trouvons à chaque fois des solutions qui prennent en compte la conjoncture actuelle. En général, nous arrivons à apporter les réponses qu’il faut à chaque cas, selon sa situation.

L’impact de la sécheresse ne génère-t-il pas pour les agriculteurs des difficultés à honorer leurs engagements financiers ?
Si, nous faisons effectivement face à ces difficultés et à ces défaillances, mais nous les gérons à travers différents outils que nous essayons de mettre en place. Par ailleurs, nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de l’Agriculture. Nous sommes malgré tout confiants par rapport aux perspectives, car lorsque vous «êtes dans l’agriculture», vous êtes optimistes par nature.

Quel message avez-vous délivré lors de la 16e édition des MEDays ?
Ce fut l’occasion d’évoquer plusieurs défis auxquels fait face le secteur agricole, notamment la problématique du financement. L’occasion aussi d’insister sur certains aspects, notamment l’importance de la mutualisation et des stratégies, surtout lorsqu’elles sont bien conçues et convenablement implémentées par l’État et les parties prenantes. Cela nous permet de faire face à tous les défis qui se posent à nous.

J’ai souligné ici qu’à travers la crise du Covid que nous avons vécue, le Plan Maroc Vert nous a donné la capacité d’être au rendez-vous pour satisfaire les attentes du marché national et répondre favorablement à ses besoins.

Le Maroc a ainsi pu traverser cette phase sans pénurie, sans manquer d’aucun produit essentiel. L’agriculture continuera à faire face à des contraintes fortes. Que ce soit des contraintes géopolitiques, qui influencent les interactions avec le monde, mais aussi celles liées au stress hydrique. Je pense malgré tout que notre pays, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, a mis en place le dispositif adéquat pour gérer ces crises et ces défis.

Il a beaucoup été question de souveraineté. Sur le plan alimentaire, comment jugez-vous la situation au Maroc ?
Je pense que la lecture que nous devons faire sur la sécurité et la souveraineté alimentaire doit demeurer une lecture réaliste. Ce qui intéresse le consommateur, c’est d’avoir à sa disposition l’ensemble des produits agricoles dont il a besoin. Qu’il s’agisse de produits végétaux ou animaliers. Le moyen de répondre à cette attente peut être soit à travers la production locale, soit à travers les importations, ou en combinant les deux. Et je pense que dans notre pays, nous avons réussi à faire en sorte que le citoyen puisse disposer des produits de base.

L’autre défi après la disponibilité des produits, c’est que le prix soit abordable. Cela s’obtient grâce à des efforts combinés, notamment de la part des acteurs du secteur agricole, avec le concours du ministère de l’Agriculture. Je pense que nous devons nous féliciter, au Maroc, de disposer de ce dont nous avons besoin.

Comparé aux années 70, nous avons vraiment réussi à faire des pas importants et franchement, il n’y a pas matière à s’alarmer. Il est vrai qu’actuellement, nous faisons face à des défis, liés notamment à la sécheresse, mais la production demeure conséquente, et l’État fait en sorte d’assurer la disponibilité des produits.

Nous assistons, malgré tout à des difficultés dans certaines filières, notamment les viandes rouges…
C’est normal, et comme je l’ai dit, nous faisons face à une sécheresse très sévère. Je pense que cela doit nous pousser à davantage d’intégration entre les filières afin de nous prémunir contre ces situations. Avec les différentes stratégies en cours, notre pays réussira à surmonter ces difficultés, car de nombreuses réponses sont adressées à cette situation liée au stress hydrique et à la sécheresse.

Le Grand prix MEDays 2024 remis à trois dirigeants des Caraïbes

L’Institut Amadeus a décerné le Grand prix MEDays 2024 à trois dirigeants des Caraïbes. Il s’agit de Dickon Mitchell, premier ministre de Grenade, de Roosevelt Skerrit, Premier ministre de Dominique, et de Philip Pierre, Premier ministre de Sainte-Lucie.

Cette distinction, exceptionnellement remise à trois personnalités, met en lumière les relations multidimensionnelles de coopération qui unissent le Maroc et les nations des Caraïbes, en parfaite cohérence avec la vision du Roi Mohammed VI en matière de coopération Sud-Sud.

C’est également le leadership de ces trois chefs de gouvernement qui est honoré, notamment dans le domaine du développement socio-économique de leurs pays respectifs, et au service de la prospérité régionale.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



Coupe du monde 2030 : une bataille de “trois” du Maroc


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page