Melilia. Les commerçants se mobilisent pour les touristes marocains
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Lors d’une réunion avec la déléguée du gouvernement central, les hôteliers de Melilia ont passé en revue les obstacles rencontrés par les touristes marocains pour accéder à l’enclave. Ils dénoncent notamment les conditions d’accueil au poste frontalier, qui dissuadent les visiteurs. Résultat, les affaires en pâtissent.
Les agents espagnols en poste aux frontières de Mélilia exaspèrent les commerçants de l’enclave. Lors d’une réunion des représentants de l’Association des hôteliers de l’enclave avec Sabrina Moh, déléguée du gouvernement à Melilia, ceux-ci ont fait part de leurs doléances relatives au traitement réservé aux touristes marocains aux frontières. Selon le média local melillahoy.es, les gérants des établissements hôteliers ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation critique du secteur à cause de l’absence de touristes marocains. «Le secteur est admis en unité de soins intensifs», ont-ils indiqué.
Pour les professionnels du tourisme du préside, cette situation est due au comportement des agents espagnols aux frontières, lesquels compliquent le passage des touristes marocains. L’association a décrit au préfet de la ville la situation délicate que traverse le secteur, en grande partie à cause de l’absence de touristes nationaux, qui peinent à accéder à l’enclave.
«Ce sont ces clients qui remplissent les restaurants et les commerces puisque les habitants de Melilia préfèrent se rendre à la péninsule», s’est plaint le président de l’association, Hassan Amaruch. Celui-ci a ajouté que l’activité hôtelière agonise à Melilia, et que certains propriétaires peinent à réaliser un profit, bataillant pour ne pas mettre la clé sous le paillasson.
À ce propos, les professionnels ont appelé la délégation du gouvernement à consacrer les weekends au passage des touristes marocains et à arrêter le commerce transfrontalier afin que les visiteurs marocains puissent accéder aisément à l’enclave. De même, les entrepreneurs réclament un traitement égalitaire aux frontières au profit des touristes accédant en voiture ou à pied «car ils viennent tous dépenser leur argent chez nous», a souligné l’association.
Ce n’est pas la première fois que les commerçants et opérateurs de l’enclave pointent du doigt les agissements des agents aux frontières. La déléguée du gouvernement s’est même déplacée aux frontières suite aux plaintes des commerçants, pour voir ce qu’il en est. De fait, le touriste marocain est un élément central du commerce de l’enclave. Son absence engendre des pertes significatives pour les commerçants de la ville. L’été dernier par exemple, les professionnels du tourisme de Melilia ont vu leurs recettes chuter de 20% à cause des problèmes de congestion à la frontière, une situation qui dissuade le plus motivé des touristes marocains. Toutefois, il est à noter que ce comportement discriminatoire est monté en puissance depuis la fermeture de la douane commerciale entre le Maroc et Melilia.
En effet, les sorties des policiers et agents de la Guardia Civil postés aux frontières de Sebta et Melilia contre le Maroc ont toujours émaillé la vie politique aux présides; or ces coups de gueule semblent monter d’un cran. Il semblerait donc que les membres des forces de l’ordre espagnoles ne ratent plus l’occasion d’affirmer leur autorité aux frontières, aux dépens de l’activité commerciale du préside qui vit essentiellement du commerce transfrontalier et de l’arrivée des touristes marocains, les seuls à daigner dépenser leur argent à Melilia vu que même les locaux préfèrent le faire ailleurs.