Éco-Business

Matières premières : les cours des céréales ne retomberont pas de sitôt !

«Le prix du blé dur restera tendu pour encore un bout de temps», table notre source. Qu’en est-il des autres céréales ?

Les tensions sur le marché des céréales continuent de peser lourdement sur l’ensemble de la chaîne de valeur. «Nous sommes sur un trend haussier. Essentiellement, le prix du blé tendre a augmenté, celui du maïs et du soja aussi, le blé dur a explosé. Toutes les matières ont subi une forte augmentation», réagit Jamal M’hamdi, président de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL). En ce qui concerne les perspectives, le dirigeant table sur une relative atténuation des tensions sur certains segments de marché, mais pas tous. «Le prix du blé dur va rester tendu, parce que c’est une question de disponibilité et c’est un marché étriqué.

Pour le reste des marchés, les prix devraient se stabiliser à des niveaux qui restent raisonnables». Cette inflation s’explique par la conjugaison de plusieurs facteurs. D’un côté, la Chine qui reconstitue des stocks très importants et qui réalise des achats massifs. La preuve : selon les données à notre disposition, les exportations de l’Union européenne ont progressé en blé (15,1 millions de tonnes) et en orge (4,86 millions de tonnes), avec la Chine comme premier destinataire de ce produit pour plus de 2 millions de tonnes. Autre explication de la hausse des cours des céréales : la production, au niveau de l’hémisphère Nord, qui n’a pas été au rendez-vous, notamment sur le plan de la qualité ; les surcoûts liés au fret, qui viennent s’ajouter à l’augmentation des prix de matières premières ; ou encore la Russie qui augmente sa taxe à l’export pour protéger sa production et empêcher la flambée des prix sur son marché domestique

Des tensions qui resteront d’actualité jusqu’aux prochaines récoltes !
Depuis juin, le marché est alimenté par la première récolte, qui vient de l’hémisphère Nord. La moisson a été faite sur la période de juin à septembre 2021. En parallèle, les premiers arrivages des récoltes de l’hémisphère Sud, notamment d’Argentine, du Brésil et d’Australie, parviennent au Maroc depuis la fin décembre et vont se poursuivre jusqu’à fin février. Dans ce lot, la production de l’Argentine a augmenté et elle suscite beaucoup d’intérêt. «Elle peut corriger un peu les prix du blé tendre et les tirer à la baisse, mais rien n’est sûr. Ce n’est pas une certitude», réagit notre source. À côté de la production de l’Argentine arrive celle de l’Australie, qui a réalisé aussi une bonne production, «mais qui fait face à un problème de logistique à l’export, ce qui va impacter les prix». En somme, le marché des céréales traverse une période de tension sur les différents segments, ce qui, selon M’hamdi, «va rester d’actualité jusqu’aux prochaines récoltes».

Beaucoup d’aléas en jeu
Pour Madame et Monsieur tout-le-monde, les prochaines récoltes sont prévues vers les mois de juin-juillet-août. Celles-ci et la tendance des prix vont, évidemment, être impactées par la météo des deux ou trois prochains mois, que les acteurs du secteur suivent de très près. Car, elle va jouer sur les récoltes des différents pays producteurs. Espérons que les pluies soient au rendez-vous ! Sur la base de ce qui est observé pour le moment, peu de personnes pourraient se prêter à l’exercice de qualifier l’année 2022 de «bonne» ou «mauvaise». Avant tout, il est important de souligner que les campagnes se déroulent de mai à juin dans l’hémisphère Nord. Mais quid de la récolte marocaine ? «Nous sommes sur un marché qui répond à des mécanismes particuliers, et qui fait que nous avons encore environ 5 mois devant nous, le temps de voir comment s’amorce la récolte marocaine», lâche notre source.

Les céréales dans le rouge avec des volumes d’échanges restreint

Les prix des céréales étaient en légère baisse mercredi à la mi-journée sur le marché européen, dans un volume d’échanges faible, en attendant les nouvelles prévisions américaines de stocks et de production. Les cours du blé reculaient légèrement, après une ouverture en hausse dans le sillage de la Bourse de Chicago où les prix ont été soutenus mardi par une baisse du dollar. Le jeudi 13 janvier, le cours du blé a atteint 746,750 cts/boisseau. Le rapport mensuel du ministère américain de l’Agriculture (USDA), attendu dans la soirée de mercredi, devrait intégrer les hausses de production du blé argentin. Les analystes s’attendent, par ailleurs, à une révision à la hausse pour le soja et le maïs, en dépit de la sécheresse qui sévit actuellement en Argentine et dans le sud du Brésil. En Europe, le cours du blé a trouvé du soutien dans la compétitivité du blé français, en tête des exportateurs européens, avec plus de 4,15 millions de tonnes la semaine du 3 janvier, devant la Roumanie et l’Allemagne, relève le cabinet Inter-Courtage. Sur la scène internationale, on notait également, mardi, la vente de 100.000 tonnes de soja américain au Mexique et l’achat par la Corée du Sud de 129 000 tonnes de maïs.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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