Maroc-OCDE : Premier examen multidimensionnel du royaume
Le Maroc est le troisième pays africain à bénéficier de l’Examen multidimensionnel de l’OCDE, rapport qui dresse le bilan des politiques de développement et de diversification de l’économie. Le modèle économique du pays, qui a fait l’objet de débats houleux, revient sur le devant de la scène.
Le Maroc est le troisième pays africain à bénéficier d’un Examen multidimensionnel de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) après la Côte d’Ivoire et le Sénégal. C’est à Rabat que le premier volume de cet examen sera aujourd’hui présenté par le conseil de développement relevant de l’institution internationale. Le regard que porte aujourd’hui l’organisation sur le Maroc englobe tous les aspects de l’économie en se basant sur l’analyse des diagnostics réalisés dans le royaume. En faisant le recoupement avec d’autres expériences-pays, cet examen apporte un nouvel éclairage sur le développement du Maroc. L’organisation s’est également appuyée sur les études de diagnostics de croissance entreprises en 2006 et 2013 de, respectivement, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Elle ne fera pas l’impasse sur le travail de haut niveau du HCP.
Le plus qu’apporte aujourd’hui l’OCDE consiste en le fait de ne pas se contenter d’enquêtes ou études pouvant être incomplètes, mais d’aller au fond des choses via une analyse comparative. Celle-ci ratisse large, touchant aussi bien aux performances en termes de bien-être des populations, aux liens entre la dynamique de croissance, la dimension inclusive de celle-ci et l’explication des déterminants des inégalités, qu’aux effets des politiques publiques sur les inégalités de revenu et d’accès à des services publics de qualité.
Par ailleurs, un échange passionnant sur le modèle économique marocain aura lieu. En effet, ce débat n’est pas clos, sachant qu’il a été entamé il y a bientôt deux ans. Le besoin de réindustrialiser l’économie et de diversifier les partenaires s’est traduit par une politique assez agressive dans ce sens.
L’OCDE, qui regroupe les pays développés et prône un développement harmonieux et soutenable, cherche à identifier les domaines d’action et réformes clés pour une croissance forte, inclusive et durable. Cet examen ne se contente pas de dresser un état des lieux; il passe aussi en revue les effets différentiels des contraintes sur les différents acteurs, principalement en ce qui concerne l’accès au crédit pour les PME et TPME relativement aux conditions générales du marché financier, sans perdre de vue l’impact des contraintes micro-économiques sur les entreprises par taille et secteur. Enfin, sujet d’actualité, le rapport s’est également penché sur le lien entre croissance et distribution des revenus et opportunités. Tombant à pic dans un contexte de recherche de nouvelles ouvertures économiques pour une croissance socio-économique, les analyses quantitatives seront complétées par un processus participatif de vision stratégique (strategic foresight). Cette technique est à même de fournir des éléments clés sur le futur du Maroc et les scénarios à venir.
Question de compétitivité
Le rapport de l’OCDE sera suivi d’un deuxième volume dédié à une analyse plus approfondie des principales contraintes au développement et à la formulation de recommandations d’orientation de politiques publiques. Il faut signaler que, pour une meilleure performance, cette deuxième composante sera axée sur un nombre limité de sujets transversaux identifiés conjointement par l’OCDE et l’administration marocaine. Ces sujets sont qualifiés de «prioritaires» pour le développement du Maroc. Citons les questions liées à la compétitivité, les interactions entre croissance et inclusion sociale, le rôle et l’efficacité de l’investissement public ou encore les contraintes transversales identifiées par les diagnostics de croissance déjà élaborés, telles que l’adéquation des compétences, les contraintes à la transformation structurelle ou encore la diversification de l’économie.