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Marchés ruraux hebdomadaires : ce que recommande le CESE

Le Conseil économique, social et environnemental appelle à la forte implication des régions à travers un nouveau cadre de partenariat avec l’État. La gestion des marchés hebdomadaires devra être confiée à des sociétés de développement local.

Suite à une auto-saisine relative à la «politique de mise à niveau et de développement des marchés hebdomadaires dans le monde rural», le Conseil économique, social et environnemental (CESE) liste une série de mesures visant à améliorer les modes de gestion de ces marchés. L’avis, approuvé à l’unanimité par les instances délibératives au sein du CESE, insiste sur «la conception d’une vision unifiée à court terme qui respecte les spécificités régionales des marchés hebdomadaires dans le monde rural, ainsi que son rôle de service public de proximité». Le conseil appelle aussi à ce que «la commission ministérielle permanente chargée du développement des zones rurales et montagneuses procède au traitement de la problématique des marchés hebdomadaires, à travers la mobilisation de sources de financement, spécialement à travers le Fonds de développement rural». Le troisième niveau d’intervention identifié par le conseil concerne la convergence des programmes tracés par les plans de développement régional (PDR) «avec la mise en place d’un mécanisme auprès du président de la région, en coopération avec le wali, qui sera chargé de la mise en œuvre de la promotion des marchés hebdomadaires dans chaque région». Au niveau légal, le CESE tient à clarifier les rapports entre les services centraux et ceux des régions et des communes. De nouveaux cahiers des charges devraient, également, délimiter les obligations des régions et des services centraux. Le CESE indique, par ailleurs, que la gestion des marchés hebdomadaires devra être confiée à des sociétés de développement local (SDL), parallèlement à la mise en place d’une nouvelle politique pour le foncier devant abriter ces marchés. La création des marchés hebdomadaires devra être prise en compte dans les plans d’aménagement (PA) ainsi que les schémas régionaux de l’aménagement du territoire (SRAT), préconise-t-on.

47 recommandations formulées
L’avis du CESE s’articule autour de 5 axes d’intervention qui devront essentiellement commencer par «des études approfondies des marchés hebdomadaires dans le rural dans l’objectif de faire le diagnostic des problèmes de gestion au sein des centres ruraux émergents». Le conseil appelle à la mise en place d’un nouveau cadre de partenariat entre l’État et les régions, via la création de centres régionaux de recherche chargés de recenser les besoins urgents des marchés hebdomadaires dans chaque région. En matière de respect des exigences sanitaires et environnementales, le CESE recommande de raccorder les marchés à la chaîne de froid et de promouvoir leur approvisionnement en produits bio. Pour la gestion des déchets solides, les modes de gestion devront davantage se focaliser sur la valorisation. Parmi les actions envisagées figurent le lancement d’une nouvelle génération de marchés hebdomadaires (recommandé), sur la base de l’encouragement des produits locaux, et «la création d’espaces destinés aux activités génératrices de revenus (AGR)». Et pour lever certaines entraves au potentiel des marchés hebdomadaires, le conseil insiste sur l’harmonisation de leurs méthodes d’approvisionnement, via une organisation des marchés de gros de fruits et légumes ainsi que «la réduction des circuits informels d’approvisionnement».

Les principaux indicateurs collectés

Sur les 889 marchés hebdomadaires situés dans le rural, 822 sont ouverts et répartis entre 792 communes rurales, soit plus de 61% de celles-ci. La couverture territoriale des marchés indique aussi que 490 communes rurales ne disposent pas de marché. Aujourd’hui, la mise à jour des données relatives aux marchés hebdomadaires demeure cruciale. En effet, 95% des recettes proviennent des revenus de la location, de même que le chiffre d’affaires réel réalisé pour chaque marché reste souvent méconnu. Concernant la moyenne des clients par marché rural, les données du CESE précisent que ce sont plus de 2,6 millions de personnes qui se rendent, à l’échelle nationale, dans ces lieux en zone rurale. Cependant, des disparités régionales inquiétantes persistent, selon le conseil. A titre d’illustration, la Région Dakhla-Oued Eddahab, qui ne dispose pas d’un marché hebdomadaire, tandis que Marrakech-Safi recense plus de 18% des marchés hebdomadaires du pays. D’autres communes rurales sont, quant à elles, particulièrement actives, à l’instar de celles de Taroudant, qui accueillent près de 40 marchés hebdomadaires.

Younes Bennajah / Les Inspirations Éco


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