Marché du travail : Perte nette de 73.000 emplois en un an
La note d’information du HCP relative à la situation du marché du travail au 3e trimestre de 2016 fait état d’une perte nette d’emplois de 73.000 depuis septembre 2015. Le taux d’emploi au niveau national est passé de 43,1% à 42,2%.
Mauvaise nouvelle pour l’emploi. Le Haut-commissariat au Plan (HCP) a relevé, dans sa note d’information au sujet de la situation du marché du travail au 3e trimestre de l’année en cours, que l’économie nationale a perdu 125.000 emplois entre septembre 2015 et septembre 2016. Les secteurs de l’agriculture, forêt et pêche en ont perdu 66.000 (et ceci juste après la création exceptionnelle de 156.000 emplois en 2013) et 44.000 dans l’industrie y compris l’artisanat, ce qui correspond à une baisse de 3,6% du volume des emplois du secteur, contre une création de 34.000 postes en 2014 et 16.000 en 2015.
Pour sa part, le secteur des services, qui représentait le principal pourvoyeur d’emplois au cours des quinze dernières années avec en moyenne 102.000 emplois durant les années 2000-2012 et 50.000 au cours des trois dernières années, en a perdu 15.000 cette année, ce qui correspond à une baisse de 0,4% du volume des emplois du secteur. Seul le secteur des BTP a montré de la résilience en créant 52.000 postes d’emploi, après avoir perdu en moyenne annuelle 33.000 postes d’emploi au cours des années 2011-2013, avec une création annuelle moyenne d’environ 34.000 emplois, suivis de 52.000 emplois cette année, occasionnant une hausse de 5,3% du volume des emplois du secteur. Par ailleurs, en milieu urbain, le secteur des BTP a créé 27.000 postes d’emploi, ce qui correspond à une hausse de 4,9% du volume d’emploi du secteur. Au total, 70.000 emplois ont été perdus en milieu rural et 3.000 en milieu urbain, ce qui équivaut à une perte nette d’emplois de 73.000 au niveau national.
Le volume global de l’emploi est ainsi passé, entre les deux périodes, de 10.786.000 à 10.713.000 personnes. Le taux d’emploi a ainsi reculé de 0,9 point de base, passant de 43,1% à 42,2%. Pour autant, le HCP précise qu’avec un recul du volume des emplois, la baisse constatée du chômage, évaluée à -5,3%, a fait que le taux de chômage baisse de 10,1% à 9,6% au niveau national. Ventilé par milieux, ce taux est passé de 15,1% à 14,3% en milieu urbain, et est resté stable à 4,3% en milieu rural. En volume, le chômage a baissé de 64.000 postes désormais pourvus (59.000 en milieu urbain et 5.000 en milieu rural) portant l’effectif global du chômage à 1.142.000 personnes au niveau national. Pour sa part, le taux de sous-emplois est passé de 11,3% à 11,5% au niveau national, de 10,2% à 10,5% en milieu urbain et de 12,3% à 12,5% en milieu rural.
Par ailleurs, la population active âgée de 15 ans et plus a diminué. Entre les troisièmes trimestres de 2015 et 2016, celle-ci a baissé de -1,1% au niveau national (-1% en milieu urbain et -1,3% en milieu rural) pour s’établir à 11.855.000. La population en âge d’activité, quant à elle, s’est accrue de +1,5%. Le taux d’activité est ainsi passé de 47,9% à 46,7% entre septembre 2015 et septembre 2016, enregistrant une diminution de -1,2 point de base. En matière d’emploi +30.000 postes rémunérés ont été créés au cours de la période, exclusivement en milieu rural. L’emploi non rémunéré composé d’environ 98% d’aides familiales, a, en revanche, enregistré une baisse de – 103.000 postes, – 100.000 en zones rurales et – 3.000 en zones urbaines.
Les baisses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les personnes ayant un diplôme (-1,1 point) et les jeunes âgés de 25 à 34 ans (- 0,8 point). Le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans a en revanche connu la hausse la plus importante (+0,4 point). Les services d’Ahmed Lahlimi Alami poursuivent leur analyse du marché de l’emploi en mettant en évidence que le taux de chômage s’est établi à 3,8% parmi les personnes sans diplôme, à 14,7% parmi les détenteurs d’un diplôme de niveau moyen au niveau desquels il a enregistré 22,7% parmi les actifs ayant un diplôme de qualification professionnelle et 22,3% parmi les détenteurs d’un diplôme de niveau supérieur avec en particulier un taux de 27,3% au niveau des lauréats des facultés. Il était de 21,8% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans et de 40,8% parmi les citadins, contre 9,6% pour l’ensemble des personnes âgées de 15 ans et plus.
Par ailleurs, l’enquête révèle que près de huit chômeurs sur dix (79,1%) sont citadins, (75,2% d’hommes contre 87,8% de femmes), près des deux tiers (64,5%) sont âgés de 15 à 29 ans (65,7% d’hommes contre 61,8% de femmes), plus du tiers de ces chômeurs (33,7%) détiennent un diplôme de niveau supérieur (25,5% d’hommes contre 52,4% de femmes), plus de la moitié (54,3%) sont des primo-demandeurs d’emploi (48,4% hommes contre 67,6% femmes), les deux tiers (66,1%) chôment depuis une année ou plus (62% hommes contre 75,3% femmes) et environ un sur trois (29,3%) se sont retrouvés au chômage suite à un licenciement (24,3%) ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur (5%). Notons également que l’enquête menée par le HCP intègre les personnes découragées par la recherche active d’emplois. Au troisième trimestre de 2016, leur effectif a atteint 63.000 personnes, ce qui correspond à 5,5% du volume global du chômage, contre 6,6% une année auparavant. Ils sont à 83,4% citadins, à 50,1% des jeunes âgés de 15 à 29 ans, à 58,7% masculins et à 81,5% diplômés.