Éco-Business

Marché boursier : Les PME restent frileuses

Les PME qui correspondent à la définition de la charte des PME sont peu nombreuses sur le marché boursier. Mieux encore, plus de la moitié ont dépassé ce cap et sont considérées désormais comme de grandes entreprises. L’une d’elle se présente comme une véritable success story.

Le tissu des PME continue de représenter plus de 95% des sociétés au Maroc. Leur recours au financement autre que leurs fonds propres a souvent été un chemin périlleux. La Bourse, une alternative intéressante des crédits bancaires n’arrive tout de même pas à en attirer autant. À la question : combien de PME sont-elles cotées au marché boursier casablancais ? La réponse n’est pas évidente.

Si les marchés croissance et développement, censés abriter des PME comptent 33 sociétés cotées, l’application de la définition stricte de la charte de PME sur les sociétés cotées à la date de leur introduction en Bourse réduit la liste des PME à 6 ! Sur le marché de la croissance, on en compte 2. Il s’agit de Balima et de Dari Couspate. Le marché développement, destiné aux entreprises de taille moyenne, en compte 4 : Cartier Saada, Microdata, S2M et Timar. En effet, d’après la charte, est considérée comme une PME, toute société n’appartenant pas à raison de plus de 25% à une autre société ne répondant pas à la définition de la PME et sans que son chiffre d’affaires ne dépasse les 175MDH.

De belles réussites
Aujourd’hui, la majorité de ces valeurs dépasse le seuil des 175MDH, signant ainsi une réussite de leurs stratégies. Ainsi Microdata frôlait, bien avant son introduction, le seuil fixé par la charte. La société introduite le 31 décembre 2007, affichait à fin 2006 déjà un chiffre d’affaires de 167,54MDH. Au terme de 2014, elle a engrangé des revenus de l’ordre de 316,59MDH, soit une progression de 88,97% par rapport à la veille de son introduction. L’autre valeur qui a aussi franchi le cap des 175MDH de revenus est également une valeur informatique. S2M introduite le 27 décembre 2011, affichait un chiffre d’affaires de 171,44MDH l’année suivante pour passer une année après à 177,04 MDH. L’évolution de ses revenus est de l’ordre de 36,47% entre 2014 et son année d’admission à la cote. Timar par ailleurs, marquée par la volatilité qui caractérise son secteur – la logistique et transport routier vers l’Europe – a dû attendre quatre ans depuis son introduction en 2007, pour dépasser les 175MDH et afficher un chiffre d’affaires de 183,11MDH en 2011. À fin 2014, elle affiche un niveau de revenu de 236,13 MDH, soit le double de ce qu’elle affichait en 2007.

Tous des grands, sauf deux
Mais la valeur qui est considérée comme une véritable success story se trouve dans le secteur de l’agroalimentaire. Il s’agit en l’occurrence de Dari Couspate, qui fut la première PME à s’introduire dans le cadre de la nouvelle réglementation après le réaménagement des compartiments. En effet, le spécialiste du couscous a été introduit sur le marché boursier en 2005 et dépasse le seuil dès 2008 avec un chiffre d’affaires de 248,27MDH. Selon la newsletter de la Bourse de Casablanca d’avril 2015, le choix de se financer par appel public à l’épargne a été «une stratégie payante puisqu’elle est parvenue à lever près de 30MDH auprès des investisseurs lors de son introduction sur le marché boursier, et 2,7MDH à travers une augmentation de capital en 2007.

Son recours au marché boursier lui a permis non seulement de financer son développement mais de gagner en visibilité et en renommée. Elle est devenue leader de son secteur». D’ailleurs, la société exporte une partie de sa production non seulement en Europe mais aussi en Amérique du Nord. Elle a généré à fin 2014 un revenu de l’ordre de 441,37MDH, soit plus de 3 fois ce qu’elle a généré l’année de son introduction.

L’autre valeur de l’agro-industrie, Cartier Saada, en revanche, n’a pas encore accédé au statut de grande entreprise. Bien qu’introduite en 2006, soit un an après sa consœur, elle affiche à fin 2014 un chiffre d’affaires de 126,41MDH. Le spécialiste de la conserve d’olive avait levé 13,6MDH à travers deux opérations d’augmentation de capital qui ont servi à son développement.

Quant à Balima, l’une des vieilles sociétés cotées en Bourse, son business modèle est basé sur les revenus locatifs générés par des locaux à Rabat et dans les villes limitrophes, freine l’évolution de ses revenus. Sur la décennie (entre 2004 et 2014) ses revenus ont été plus que doublés, passant de 18,59MDH à 44,25MDH.

Actuellement Maroc PME, l’APSB et la Bourse de Casablanca travaillent main dans la main pour améliorer l’accès des PME au marché boursier. Une première étude a vu le jour suite à ce partenariat scellé en juin 2015. 


 

Actions multiples

Depuis plus de 10 ans, la Bourse de Casablanca n’a pas ménagé ses efforts pour inciter les PME à s’introduire en Bourse. Dans ce sens, elle a procédé en 2001 à la création d’un troisième compartiment dédié aux PME à fort potentiel de croissance. En outre, la loi de Finances 2001 a accordé aux sociétés qui s’introduisent en Bourse, soit par ouverture ou augmentation de leurs capitaux, une réduction au titre de l’IS de 25% et 50% respectivement. En 2004, les trois compartiments ont été réaménagés pour en alléger les conditions d’accès. Depuis les PME disposaient de 2 compartiments, le 2e, un marché de développement et le 3e, un marché de croissance. Mieux encore, depuis 2012, la Bourse de Casablanca offre une subvention de 500.000DH aux PME lors de leur introduction en Bourse. Ceci à condition que l’opération soit effectuée à travers une augmentation de capital avec ou sans cession (afin de créer de la valeur à travers ce financement) ; avoir des capitaux propres inférieurs à 50MDH ; s’introduire sur le compartiment croissance ou développement et émettre un minimum de 20% de son capital.



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